Dans ce rapport qui date d’octobre 2019, mystérieusement resté confidentiel jusqu’à il y a quelques jours, les chiffres sont particulièrement accablants pour la collectivité en charge du développement économique dans notre archipel qui pourtant, contrairement à d’autres collectivités ultramarines, béné- ficie d’une trésorerie opulente et communique régulièrement sur sa bonne santé financière.
Ainsi, alors que le délai légal est de 30 jours, la Région Guadeloupe affichait en 2019 des délais moyens de paiement de 105 jours - soit 3 mois et demi ! -, ce qui dépasse la moyenne - déjà in- quiétante - des collectivités de Guadeloupe qui est de 76 jours.
En comparaison avec les autres collectivités des outre-mer de même importance, notre collectivité ré- gionale est largement devancée par la région Réunion (40 jours), la collectivité territoriale de Martinique (53 jours) et la collectivité territoriale de Guyane (70 jours).
Les rapporteurs de l’IGA indiquent également que seuls 16 % des mandats émis par la région sont payés dans le délai légal de 30 jours, ce qui laisse comprendre que certaines entreprises peuvent attendre plus d’un an pour être payées !
Ces chiffres, globalement préoccupants dans tous les territoires, viennent en Guadeloupe apporter un sérieux bémol au déferlement de la communication régionale qui affirme soutenir l’économie guadelou- péenne alors qu’en réalité elle contribue à son asphyxie en payant après de longs mois d’attente un très grand nombre d’entreprises réduites à lui servir de banquier.
Combien d’emplois ont ainsi été détruits, combien d’entreprises ont dû mettre la clé sous la porte ces derniers mois faute d’être payées dans des délais acceptables ? Cette situation déjà dommageable en temps normal nous apparaît encore plus explosive au moment où nous allons affronter la crise post-COVID19.
Les socialistes de Guadeloupe ne peuvent que faire le constat que le fonctionnement erratique de la Région ainsi décrit, combiné à la non application des pénalités et autres intérêts moratoires, place les entreprises de Guadeloupe en grande difficulté, mais surtout en situation de dépendance totale à l’égard du bon vouloir de l’exécutif régional.
Ils en appellent à la responsabilité du président de Région qui, après bientôt 5 ans de mandat, doit cesser d’abuser des d’artifices de communication destinés à masquer les insuffisances de son action.
D’autant que si de nombreuses communes sont confrontées à des finances fragiles qui peuvent expliquer, au moins en partie, des difficultés à payer dans les délais, l’exemple du Conseil départemental de la Guadeloupe et du Conseil départemental de La Réunion - qui payent tous deux à 27 jours selon le rapport de l’IGA - démontrent que le respect des délais légaux par de grandes collectivités est possible.
Pour le Conseil fédéral,
Le Premier Secrétaire Fédéral
Hilaire BRUDEY