Après la feuille de route de Macron assignée à son gouvernement qu’il qualifie de progressiste — terme qu’il oppose à conservateur — nos élus comme les électeurs citoyens, seront interpellés directement et au plus vite, si on en croit la déclaration de la ministre des Outremers Annick Girardin sur la mise en chantier des Etats Généraux : “Le lancement officiel des Assises aura lieu fin septembre. S’en suivra une phase de consultation locale et nationale. Cette phase de diagnostic s’achèvera au début de l’année 2018. En terme d’organisation, je nommerai un rapporteur général qui animera et pilotera les Assises. Il sera à la tête d’une équipe interministérielle pluridisciplinaire, mettra en place le cadre, la coordination et le calendrier des travaux dans chaque territoire”. Espérons que cela débouchera sur des mesures concrètes et surtout durables contrairement aux Etats Généraux d’avril 2009 sous l’égide de la ministre d’alors Marie-Luce Penchard L’Union des Journalistes et des Médias Guadeloupéens, (UJMG) qui se veut pédagogique et citoyenne, veillera dans cette consultation que le débat ne soit pas confisqué, une fois de plus, par ceux qui mettent plus d’ardeur à s’opposer que de vouloir faire ensemble. Halte aux intérêts corporatistes et de castes. Privilégions l’intérêt général issu de débats constructifs.
Du discours d’Emmanuel Macron, il est possible de retenir plusieurs lignes directrices qui dessinent à la fois une ambition réformatrice, social-libérale et réaliste. Le maître mot du nouveau locataire de l’Élysée semble être efficacité. À plusieurs reprises, il a insisté sur son attachement à l’esprit des Lumières et à l’autonomie individuelle et, au contraire, sur son aversion contre la société de rente et de privilèges. C’est ainsi qu’il n’a pas hésité ce week-end à reprendre son premier ministre sur la mise en œuvre immédiate de certaines mesures phare de son programme (CICE, Taxe d’habitation, ISF, retraites) que ce dernier avait repoussé au delà de 2019 dans sa déclaration de politique générale.
Emmanuel Macron a souligné plusieurs fois la nécessité de retisser les liens de confiance entre citoyens et élus, mais aussi entre citoyens eux-mêmes, rappelant le célèbre livre d’Alain Peyrefitte sur la nécessité d’établir moralement les conditions de la coopération sociale pacifique.
Je le répète ! Les réformes à mettre en œuvre, nous interpelle directement. Il faudra, a-t-il asséné, revoir le découpage de nos circonscriptions afin d’une part de réduire d’un tiers le nombre de parlementaires et d’autre part faire une place à la proportionnelle. Dès lors, si en Guadeloupe, pour les sénateurs la solution est élémentaire, pour les députés la question se pose sur le choix du redécoupage de nos quatre circonscriptions. Par ailleurs qu’adviendra-t-il des îles du Nord ? Pourront-elles conserver à la fois un député et un sénateur avec 45.000 habitants ?
Le gouvernement compte également limiter le cumul des mandats dans le temps et favoriser le droit de pétition. Notons que ces mesures prises ensembles pourraient aider encore plus au renouvellement du personnel politique, ce que nous appelons de nos vœux. Le carriérisme et la rente en politique sont d’une autre époque au point que cela soit devenu un problème essentiel pour un régime dont les élites sont pétrifiées depuis ces 40 dernières années. “Mon fief”, “ma commune”, “ma population”, “mon stade”, “mon collège”.., voilà des expressions qui devront disparaître à l’heure de la démocratie renouvelée.
Bonnes nouvelles pour l’État de droit. En matière de justice, Emmanuel Macron a décidé de supprimer la Cour de justice de la république, estimant que la juridiction d’exception ne respectait pas le principe d’égalité devant le droit. Nous sommes, et nous le cessons de le dire pour la solidarité en donnant davantage et mieux, à ceux qui sont les plus faibles. Mais cela n’implique nullement d’assumer un élitisme républicain en promouvant la méritocratie.
JCR.