Celui qui est né dans un quartier pauvre en disant à travers une vidéo en noir et blanc que son plus grand rêve était de devenir champion du monde, et il y est arrivé. Celui qui a ébloui en peignant le visage de Gatti et de Fillol. Au Diego, qui a ébloui par sa longue carrière en inscrivant le meilleur but de la Coupe du monde, qui 34 ans plus tard nous remplit encore de larmes, quatre ans après que des centaines de soldats argentins aient donné leur vie dans les Malouines.
D’autre part, celui qui a tenu tête à la FIFA pour dénoncer les mafieux de Joao Havelange alors qu'aucun joueur majeur ne l'avait fait, ainsi qu’en formant un syndicat de football. Celui qui s'est opposé à l'AFA de Grondona et a dit à l’ancien pape que s'il était tellement soucieux au sujet des pauvres, il devrait vendre l'or du Vatican, bien qu'il se soit ensuite lié d'amitié avec le pape François. Il n’a pas hésité à monter dans un train pour répudier l'ALCA de Bush à Mar del Plata, dans une digne attitude anti-impérialiste.
Sa personnalité a transcendé les terrains de football, avec ses avantages et ses inconvénients. La star du football qui avait ses lumières et ses ombres s'en va. Reconnaître son football magique, ne justifie pas sa conduite politique ou personnelle.
Sa personnalité avait ses lumières et ses ombres. Il avait des facettes très contradictoires au-delà de son génie du football incontestable. Bien que Maradona ait tatoué la figure du Che, il a suivi à tort le péronisme, du ménémisme au kirchnerisme, et a soutenu avec enthousiasme le dictateur Maduro. Il s'est comporté de manière répugnante et a été dénoncé pour violence sexuelle. Il a dû reconnaître ses filles et ses fils à l'issue de procédures judiciaires et a fait preuve d'un machisme pathétique. Des comportements qui sont bien mis en évidence dans son dernier adieu par ceux qui, à juste titre, ne font pas taire, et ne feront pas taire non plus les comportements machistes et misogynes de toute personne célèbre, aussi idolâtre soit-elle.
Interrogé dans une interview sur ce qu'il dirait face à sa mort, Maradona a répondu : "Je mettrais une pierre tombale qui dit : « Gracias a la pelota” (Grâce au ballon). Pour ce qu'il a fait avec le ballon et non pour ses positions politiques ou personnelles, ceux d'entre nous qui aimons le football se souviendront de lui comme des millions d'autres.
25/11/2020
José Roldán
Izquierda Socialista de Argentina
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