Auditionnés un par un au bureau du greffe sur les faits qui leur sont reprochés, les accusés clament leur innocence. Ils rejettent d’un revers de main l’accusation de trafic d’enfants mise à leur charge.
Au cours de l’interrogatoire, certains d’entre eux attestent effectivement qu’ils étaient présents, mais c’était juste pour participer à une fête. « On était là juste pour danser. Nous étions au mauvais lieu au mauvais moment », disent-ils. Aussi, parmi les inculpés, il y a une femme qui affirme être une travailleuse sans ambages. « Oui, commissaire, j’avais rendez-vous avec un Blanc pour coucher avec lui, mais ce n’est pas dans le cadre de trafic de personnes. Je suis une travailleuse sexuelle parce que j’ai deux enfants à nourrir. C’est mon travail !», dit-elle en sanglots.
Le chef du parquet de Port-au-Prince a fait savoir que le parquet allait continuer à les interroger avant de trancher définitivement dans le cadre de ce dossier. « Demain on va poursuivre l’audition afin d’approfondir la question. Je suis sûr dans presque tous les cas qu'on va procéder à la saisine du cabinet d’instruction », a-t-il fait remarquer, rappelant que 33 filles, dont 20 mineures, ont été trouvées dans une chambre lors d’une opération menée par la Direction centrale de la police judiciaire en collaboration avec la Brigade de protection des mineurs et le parquet de Port-au-Prince, assistés par des policiers des Nations unies, au Kaliko Beach Club, après trois mois d'enquête.
Dans la même veine, le commissaire du gouvernement a entendu l’un des présumés violeurs ayant participé au viol collectif sur la mineure de 17 ans, dans la localité de Désermite. Il s’agit de Pierre Jean-Jacques. Cet individu a été appréhendé grâce à l’intervention du juge de paix de la commune de Cité Soleil, Evens Lévêque, a indiqué Me Danton Léger. Il a fait savoir que celui-ci avait eu des conversations téléphoniques avec les autres violeurs. Après l’interrogatoire, le parquet a transféré ce dernier au pénitencier national.
Le mois dernier une vidéo d’un viol collectif circulant sur les réseaux a soulevé l’indignation de plus d’un. Pour l’instant, la police nationale recherche activement ces présumés violeurs pour association de malfaiteurs et de viol collectif.