Le cabinet, malgré les dernières négociations d'hier aux fins d'aplanir le terrain, reste inchangé. Il est constitué de 13 hommes et 5 femmes, dont la plupart sont inconnus du paysage politique de Port-au-Prince.
Il faut dire qu'un groupe de sénateurs, à l'initiative du sénateur de l'Ouest, en début de la séance, ont appelé le président du Sénat, Youri Latortue, à reporter sine die la séance, en raison des anomalies décelées dans les pièces du Premier ministre par la commission chargée de travailler à cet effet. La proposition, portée par le sénateur Jean Renel Sénatus, a été rejetée par l'assemblée des sénateurs, dans la foulée d'un vote.
Les quatre sénateurs, proches de la mouvance Lavalas, qui s'inscrivent déjà dans une opposition ouverte au régime Tèt kale, ont recouru à l'article 157 de la Constitution, histoire de vérifier les conditions techniques d'éligibilité de Jack Guy Lafontant, nommé fin février Premier ministre par le président Jovenel Moïse. Le président, seul chef de l'assemblée, en a fait fi et a appelé le PM à faire la lecture de sa déclaration de politique générale. Au moment de mettre cet article sous presse, les débats sont bouillants au Bicentenaire. Les élus, de tout bord, n'ont pas mis de gants pour étaler au Premier ministre nommé leurs doléances, aussi diverses que particulières, qui témoignent de la tâche herculéenne qui attend ce dernier dans une Haïti où tout ou presque est urgent. Le Premier ministre, apparement calme, entouré de trois ministres, dont celui de la Planification et de la Coopération externe Aviol Fleurant, prend note, répond aux supplications des pères conscrits et espère franchir ce premier écueil dans sa marche vers la Villa d'accueil.
À suivre...
Juno Jean Baptiste