La séance, du moins au début, n'a pas été de tout repos pour le Premier ministre. Des élus du GPEP et du GPI se sont battus pour un report, le temps pour les ministres de faire parvenir leurs dossiers à l'assemblée, comme l'avaient exigé vendredi Reynald Exantus et Jean-Robert Bossé, respectivement députés de l'Estère et d'Aquin. Ils ont un à un mis en avant les «anomalies» et les «points d'ombre» relevés dans les pièces de celui qui s'apprête à devenir le premier Premier ministre du président Jovenel Moïse.
La commission chargée d'étudier les pièces de Jack Guy Lafontant y a décelé des «irrégularités», comme ce fut le cas au Sénat, il n'y a pas encore une semaine. Mais les commissaires, cette fois-ci, ont estimé que ces «irrégularités» ne suffisent pas à disqualifier le Premier ministre. Le député lavalassien Sinal Bertrand ne l'a pas entendu de cette oreille, lui qui n'a pas signé le rapport. Il a beaucoup parlé, brandi la Constitution, menacé de faire dérailler la séance et enfin quitté l'hémicycle en larmes, parce qu'impuissant d'empêcher le PM de dérouler sa politique générale, comme il avait voulu le faire.
Dans le sillage de ce court moment de tensions, qui a vu la majorité imposer ses quatre volontés, Jack Guy Lafontant, comme l'a décidé le président de la Chambre Cholzer Chancy, a lu sa politique générale, truffée de promesses vagues. Au moment de mettre sous presse cet article, les doléances des élus pleuvent. Le PM, lui, explique et promet. Tente de persuader et de convaincre. Le médecin, nouveau dans le marigot politique, est impatient de sauter ce second eccueil et accéder à la Primature.