Session polémique du Conseil permanent de l’Organisation des Etats américains. Alors que certains pays ont boudé la rencontre de ce lundi 3 avril, un autre groupe a adopté une résolution pour exprimer leur « grave préoccupation concernant l’altération non constitutionnelle de l’ordre démocratique au Venezuela ». La Bolivie et Haïti, qui assument depuis lundi la présidence du Conseil permanent, n’ont pas pris part à cette rencontre présidée à défaut par le Honduras.
« Les décisions de la Cour suprême du Venezuela de suspendre les pouvoirs de l'Assemblée nationale en se les attribuant elle-même sont incompatibles avec la pratique démocratique et constituent une altération de l'ordre constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela », lit-on dans la résolution adoptée par 17 pays. Ces pays exigent des actions de la part du gouvernement vénézuélien pour sauvegarder la séparation et l'indépendance des pouvoirs et rétablir l'autorité complète de l'Assemblée nationale.
Plus loin, le Conseil permanent se dit être prêt à appuyer des mesures visant la restauration de l’ordre démocratique et, le cas échéant, d'autres initiatives diplomatiques pour favoriser la restauration du système institutionnel démocratique, conformément à la Charte de l'Organisation des États américains et à la Charte démocratique interaméricaine, y compris la convocation d'une réunion ministérielle.
C’est la deuxième rencontre en moins d’une semaine du Conseil permanent de l’OEA sur la crise sociopolitique au Venezuela. Près de la moitié des pays n’ont pas répondu à cette rencontre. Haiti, qui assure la vice-présidence du Conseil, a également boudé la rencontre. Le représentant de la Bolivie, l’ambassadeur Diego Pary Rodriguez, parle de la séance de ce lundi comme un coup d’Etat institutionnel.
« L’OEA a ignoré la présidence et la vice-présidence d’Haïti. Il s’agit d’un coup d’Etat institutionnel », a déclaré le diplomate bolivien. La réunion convoquée ce lundi a été suspendue par la présidence bolivienne avançant des irrégularités dans la convocation. Des pays comme le Mexique et l’Argentine ont insisté pour l’organisation de la séance dans une atmosphère de tension.
Haïti et les groupe de pays de la CARICOM n’ont pas cessé de protester contre la velléité d’un groupe de provoquer le départ anticipé du président vénézuélien Nicolas Maduro. « Les sanctions ne sont pas la solution. Si nous autorisons la menace de ce coup d’Etat maquillé contre le Gouvernement élu du Venezuela, nous ne pourrons pas empêcher qu’on en fasse de même, à l’avenir, contre d’autres pays des Amériques », avait déclaré l’ambassadeur d’Haïti Jean Victor Harvel Jean Baptiste lors de la rencontre de la semaine dernière.