Aux Etats-Unis, on estime à plus de 7 000 compatriotes actuellement en détention dans les geôles américaines et a environ 20 000 ceux qui sont en route ou qui sont proches d’atteindre la frontière mexicaine. Sans compter les 58 000 ressortissants qui frôlent la déportation si, d’ici le 22 juillet prochain, leur TPS n’est pas renouvelé par l’administration Trump.
Avec différentes entités dans la diaspora qui font pression sur les autorités américaines, beaucoup craignent que le gouvernement haïtien ne fasse du renouvellement du TPS sa priorité au détriment de l’ensemble des problèmes migratoires auxquels le pays fait face actuellement. D’autant que la feuille de route confiée au chancelier Antonio Rodrigue par le Premier ministre demeure très évasive quant à la façon dont le chef de la diplomatie haïtienne va s’y prendre pour venir en aide à la vague d’Haïtiens qui se trouvent en situation irrégulière dans différents pays de la région. Dans ladite feuille de route, il est seulement demandé au ministre Rodrigue « de trouver des stratégies innovantes pour traiter les questions migratoires et frontalières ».
Actuellement, la position officielle d’Haïti sur les questions migratoires qui nous concernent demeure inconnue. Quels messages sont adressés aux autorités américaines ? Est-ce que le pays est prêt à recevoir nos compatriotes ? Est-ce que le pays va officiellement demander un moratoire ? D’une façon générale, confie, amère, une source qui veut garder l’anonymat, le pays ne se préoccupe pas du sort des Haïtiens qui se trouvent en dehors du pays. A défaut de cette communication officielle, des lobbyistes ainsi que plusieurs groupes de pression dans la diaspora sont en train de peindre une image dégradante du pays (lakay pa bon) pour implorer la pitié du président Donald Trump, cela va-t-il suffire?