L’opération « Bras croisés » se poursuit dans les factorys. Les ouvriers sont à leur septième journée de grève dans le secteur de la sous-traitance. Ils sont sur place dans les factorys, mais refusent, pour la plupart, de travailler. Ils exigent que le salaire minimum passe de 300 à 800 gourdes par jour. « Seul le dialogue peut résoudre la crise sur le salaire minimum », a exhorté le président de la République dans ce bras de fer entre ouvriers et patrons.
Selon Jovenel Moïse, les patrons et les ouvriers doivent s’asseoir sur une même table et se parler. Il a fait remarquer que c’est le Conseil supérieur des salaires (CSS) qui doit résoudre le problème du salaire minimum. Le locataire du Palais national a rappelé que ce conseil est composé de représentants du secteur des ouvriers, du patronat et de l’exécutif.
Il a appelé le CSS à se prononcer le plus vite possible sur la question du salaire minimum. « Aucun pays ne peut se développer sans la création d’emplois ni sans la force de travail. La force de travail doit être respectée », a dit le président, soulignant que l’exécutif ne peut prendre parti ni pour les ouvriers ni pour le patronat. « Nous sommes là pour encourager le dialogue », a-t-il soutenu.
Entre le patronat et les ouvriers, Jovenel Moïse se retrouve entre l’enclume et le marteau. Pour lui, les conditions de travail doivent être respectées, mais en même temps, il croit que l’État doit attirer les investisseurs privés, parce que, a-t-il souligné, il n’y a pas de développement sans création d’emplois.
En guise d’accompagnement pour les ouvriers, le président a annoncé que l’État va subventionner à hauteur de 50% un repas chaud tous les jours pour les ouvriers dans tous les factorys à travers le pays. « Je sais que des dispositions sont prises pour des couvertures d’assurance maladie, des projets dans le transport et le logement pour les ouvriers », a-t-il dit.
En revanche, le président a souligné que ce n’est pas du jour au lendemain qu’on peut doubler le salaire minimum. Une façon claire pour Jovenel Moïse de dire aux ouvriers que le salaire minimum ne peut pas passer de 300 à 800 gourdes comme ils l’exigent. Il a dit vouloir conduire la population dans l’ordre et la discipline, non dans l’anarchie. Encore une fois, il a déclaré que « la stabilité politique est le premier des biens publics… »