À peine les résultats officiels proclamés, qu'on apprenait que dans certains bureaux de nombreuses irrégularités avaient été observées;  ici ce sont des bulletins qui faisaient défaut, là des électeurs pas inscrits étaient autorisés à voter, tout cela souvent en présence d'un magistrat, ce qui a entraîné la rédaction de quelques procès verbaux. Quoiqu'il en soit, le Team Daniel Gibbs avec 49,17% des suffrages ( 4096 voix) fait la course en tête, remporte la première étape et le maillot jaune mais n'a pas encore gagné l'épreuve finale. Ses prochains adversaires, Louis Mussington (13,70%) et Alain Richardson (12,32%) sont pour l'heure sérieusement distancés. Reste à savoir qui pourra mobiliser ou plutôt remobiliser un électorat qui n'a pas montré son intérêt à cette consultation.

Il faut dire que l'offre presque pléthorique des candidats (8) n'a pas été un facteur pouvant faciliter le choix. En 2012, lors de la précédente élection, au premier tour, Alain Richardson avait  rassemblé sur son nom 34% des électeurs devançant ainsi Daniel Gibbs de 2 points (32%). Mais le second tour avait été décisif puisque l'avance de Richardson s'était accrue cependant le nombre de votants des 2 tours étaient tout de même supérieurs à 2017. L' abstention a progressé alors que le nombre d'électeurs inscrit est passé de 17 776 à plus de 20 000.

Il faut dire que sur la question du développement économique et donc de sa corollaire, la création d'emplois, la gouvernance de Alne Hanson n'a pas été exemplaire. Tous les indicateurs économiques de l'île sont au rouge, le chômage n'a pas diminué et le tourisme qui est l'unique "industrie" de la Friendly island est en grosse difficulté. Le nombre de chambres d'hôtels est à la baisse depuis 1995. C'est dans ce contexte très défavorable que cette la campagne s'est déroulée. On comprend alors que les Saint-Martinois ne se soient pas plus que cela mobilisés.

Qui peut croire que le 2nd tour pourra changer la donne ?

Bien des listes en présence feront des promesses mais il semble bien que c'est la drague des électeurs abstentionnistes qui sera l'enjeu deu second tour. Depuis son accession à l'autonomie, Saint-Martin n'a pas eu sur le plan économique l'impulsion nécessaire. Dans la rue, les gens sont plutôt désabusés et ne font guère confiance aux programmes des candidats. Cela signifie que le prochain président élu le 26 mars aura du grain à moudre. On comprend alors que la désertion des bureaux de vote est loin d'être un accident mais apparait davantage comme une alerte citoyenne devant inciter les politiques à mettre les mains dans le cambouis. Wait and see