Qu'est-ce qui a retenu votre attention dans l'actu cette semaine ? Et pourquoi ?
Claude Lise : La situation des présidentielles et notamment l’affaire Fillon. A l’international, Trump et la suite du Brexit.
Quels sont les médias (locaux ou autres) que vous consultez régulièrement pour vous informer ?
CL : Je suis abonné à France-Antilles. Je balaye l’actu locale. J’aime lire Antilla qui est un hebdomadaire. Je n’écoute pas trop les radios locales mais tous les matins, en me rasant, j’écoute France Inter. Pour la télé, je regarde France 24, LCI, BFM TV, I Télé et fais des comparaisons sur le traitement d’un même sujet et les débats. Sinon, j’aime tout ce qui est culturel comme la chaine Arte ou Radio Classique.
Etes-vous satisfait du traitement de l'information en Martinique ? Pourquoi ?
CL : Non, c’est difficile d’être satisfait car il n’y a pas assez de recul sur les événements. Bien souvent, pendant leurs interviews, les journalistes manquent de préparation en amont. La plupart paraissent être des amateurs. Il y a un manque de contextualisation.
Quelle utilisation faites-vous des réseaux sociaux ?
CL : Je suis pas fan des réseaux sociaux. Pour moi, cela ressemble plus à un déversoir qu’autre chose et cela me fatigue. Les commentaires ne sont pas correctes dans le fond ni dans la forme. Bien souvent, il faut que mes collaborateurs me signalent quelque chose pour que j’y aille. Autant j’irai à la recherche d’une information mais pas sur les réseaux sociaux.
On parle de plus en plus de la disparition (possible) de la presse papier au profit du Net. Qu'en pensez-vous ?
CL : Pour moi, ce serait vraiment très dommageable ! Le Net a sa fonction mais l’écrit sur papier est primordial. Sur le Net, on est dans l’éphémère. On est pas dans la même démarche. Sur le Net, il y a un esprit du zapping.
Que retenez-vous de votre rencontre avec Aimé Césaire ?
Sans hésitation, notre amour commun de la poésie. C’est en 1975 ou 1976 que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Au bout de quelques minutes nous parlions déjà poésie et sommes tombés d’accord sur énormément de choses, notamment nos auteurs préférés qui étaient les mêmes. Cela a été le début d’une longue collaboration de plus de 28 ans. Il a eu des formules qui me marqueront à jamais comme : «Il y a deux manière de se perdre, par ségrégation murée dans le particulier ou par dilution dans l’universel. » J’aime aussi particulièrement sa définition d’un poète : « Qu’est-ce qu’un poète ? Sinon un homme qui, sourd aux injonctions de la logique, s’obstine à penser que la nuit peut être plus claire que le jour et le jour plus mystérieux que la nuit. »
2. Luc Reinette (LR) : patriote guadeloupéen.
Qu'est-ce qui a retenu votre attention dans l'actu cette semaine ? Et pourquoi ?
Luc Reinette : L’affaire concernant Théo, ce jeune noir qui a été violenté par quatre policiers blancs. C’est un acte raciste que l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) essaye de faire passer pour un accident. Sans oublié que Marine Le Pen a apporté son soutien aux policiers.
Quels sont les médias (locaux ou autres) que vous consultez régulièrement pour vous informer ?
L.R. : Pour le net, je consulte CCN. Pour la télé, c’est LCI et en radio j’écoute les deux principales que RCI et Guadeloupe 1ère. Sinon, je lis le France-Antilles épisodiquement, que lorsqu’il y a un événement et le Canard Enchaîné tous les jeudis.
Etes-vous satisfait du traitement de l'information en Guadeloupe ? Pourquoi ?
L.R. : Non, je ne suis pas satisfait. En tant que militant, on prend des positions qui ne sont pas relayées dans les médias. Chaque fois que nos propos dérangent la classe dirigeante, les journalistes n’en font pas état donc la presse n’est pas démocratique. Nos propos sont bâillonnés, c’est de la censure mais ils font aussi de l’auto-censure car ils n’osent pas parler des choses qui dérangent le système.
Quelle utilisation faites-vous des réseaux sociaux ?
L.R. : Une utilisation limitée. Je lis avec beaucoup de précaution les infos non vérifiées. Je garde toujours ma capacité d’analyse critique. Il y a du bon comme on peut trouver le pire.
On parle de plus en plus de la disparition (possible) de la presse papier au profit du Net. Qu'en pensez-vous ?
L.R. : Il restera toujours une presse papier. D’ailleurs beaucoup de médias font les deux. Les médias papier subissent une mutation à laquelle ils ne peuvent échapper et leurs gérants ont des questions à se poser.
Quels conseils donneriez-vous à la presse guadeloupéenne ?
L.R. : Le niveau de conscience doit évoluer sinon rien ne changera. Il faut une forme d’impertinence ! La plupart des journalistes sont bien pensants et se contentent d’être les porte-paroles de l’Etat. Ce sont des copiés-collés des journalistes français.