Ce sont des jeunes du groupe "Deux heures pour Kamita" qui sont à l’origine de cette initiative.
Créé en 2013, ce groupe rassemble majoritairement des étudiants de l’Université de Ouagadougou. Son bureau est constitué de 18 membres. Ils entendent "conscientiser les étudiants", notamment au sujet des relations entre le continent africain et les anciennes puissances coloniales, en organisant des débats sur le campus. Ils réclament notamment la fin de l’ingérence française dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies, le retrait des bases militaires françaises en Afrique, la fin du pillage des ressources naturelles du continent ou encore la fin du franc CFA.
Lundi après-midi, des membres du groupe se sont déployés sur le boulevard Charles de Gaulle, long de 4 km, pour y inscrire sur le sol et à la peinture "Boulevard Thomas Sankara" à plusieurs endroits, notamment devant la présidence de l’université. Ils ont également modifié plusieurs plaques de rue, en collant un nouveau texte par-dessus : "Boulevard Thomas Sankara, arrondissement de Baskuy.
Le convoi d'Emmanuel Macron caillassé, des manifestants à l'extérieur de l'université de Ouagadougou (Burkina Faso). Pour eux, la Françafrique existe toujours. Avec leurs slogans, ils dénoncent le néocolonialisme français et rappellent à Emmanuel Macron les engagements de la France de ne plus se comporter comme avant. La Françafrique : un gros mot pour certains, pour d'autres un héritage de la colonisation qui perdure à travers la présence militaire française sur une partie du continent, l'influence monétaire par le franc CFA et l'exploitation des ressources naturelles par les entreprises françaises.
Qui a assasiné Thomas Sankara ?
L’action du groupe "Deux heures pour Kamita" a été réalisée quelques heures avant l’arrivée du président français Emmanuel Macron dans le pays. Celui-ci a entamé une tournée de trois jours sur le continent africain. Après le Burkina Faso, il doit se rendre en Côte d’Ivoire et au Ghana.
LE DISCOURS HALLUCINANT DE MACRON AU BURKINA FASO En visite au Burkina Faso, Emmanuel Macron a prononcé ce mardi un discours devant 800 étudiants de l’université de Ouagadougou. Ce discours a déclenché de vives réactions auprès des étudiants présents mais également sur les réseaux sociaux. Si certains se disent indignés et trouvent ce discours insultant et d’autres y voient un message pour inciter la jeunesse africaine à se prendre en main. Alors que la rencontre avait plutôt bien commencé, Emmanuel Macron a fait un trait d’humour qui n’a pas été du goût du président burkinabé qui a immédiatement quitté la salle suite à sa remarque. « Vous me parlez comme si [la France] était encore une puissance coloniale. Mais moi je ne veux pas m’occuper de l’électricité dans les universités au Burkina Faso. C’est le travail du président [burkinabé] ! », lance Emmanuel Macron. Le président burkinabé décide alors de quitter la salle. « Du coup il s’en va… Reste là !. Il est parti réparer la climatisation », a-t-il répondu. Le président Macron a également abordé le sujet de la vente de migrants africains en Libye. Pour ce dernier, la France n’est en aucun cas responsable de cette affaire. « Je ne sous-traite rien. Qui sont les trafiquants ? Ce sont les Africains, mon ami ! Et nous les combattons avec vigueur ! Il faut une politique de développement pour éradiquer ces trafiquants. », a-t-il déclaré. Concernant le franc CFA, Emmanuel Macron a indiqué que cette monnaie nécessitait quelques ajustements. « Le franc CFA n’a plus le bon périmètre (notamment avec la présence du Nigeria). Mais je sais que ça donne de la stabilité monétaire. Il ne faut pas avoir une approche bêtement anti-impérialiste », a-t-il expliqué devant les étudiants. Il s’est dit « favorable à ce qu’on en change le périmètre et peut-être même le nom » et toujours sur un ton « humoristique », il a ajouté « Si le président Kaboré veut sortir de la zone franc, il peut le faire quand il veut ! (…) Dès qu’il aura fini de réparer la climatisation… ». source: negronews.fr |
Source : les observateurs