L’éviction brutale d’Eric Maire, n’est pas a proprement dit une surprise. Dès son arrivée en Guadeloupe, toutes les conditions sont déjà réunies pour un échec comme programmé. Une fois sa nomination annoncée, et le départ de jacques Baillant officialisé, d’un seul coup de balai, toute l’équipe préfectorale qui avait accompagné Baillant est « balancée ». (Dir cab, secrétaire etc…) et tous ces gens encore fraichement arrivés, ont dû assurer le service après-vente du cyclone. Les frictions se multiplient, tant avec Ary Chalus, qu’avec Josette Borel Lincertin ; Eric Maire qui ne sait même pas ce qu’est un cyclone tropical, qui n’a jamais eu à mettre en œuvre un plan orsec, s’emmêle les pinceaux et n’arrive pas à gérer l'avant et après ouragan. C’est à ce moment, que les élus, se sentant maltraités, commencent à ruer dans les brancards du préfet encore tour neuf et si tellement inexpérimenté.
Sitôt les cyclones passés, le gouvernement français décide, d’envoyer à Saint Martin Philipe Gustin. Il débarque à la mi-septembre dans les valises de Macron, il est nommé délégué interministériel pour la reconstruction. Gustin, n’est pas tombé d’un camion, car avant de débarquer à Saint Martin, où il n’est guère apprécié, il a été au cabinet de Chatel (ex ministre d l’éducation) avant ça. En 2007, il rejoint le cabinet de la ministre Christine Lagarde à l'Agriculture puis à Bercy, où il sera son conseiller chargé des restructurations et de l'outre-mer. Plus récemment, après l’échec de Sarkozy et la crise du parti sarkoziste, c’est lui qui est nommé directeur des services de l’UMP. Et enfin en 2016, il s’empresse à aux législatives avec l’étiquette de l’UMP mais il sera battu.
Moins d’un trimestre après sa nomination à Saint Martin, il pond un rapport destiné à repenser « la reconstruction dans les iles les du nord ». Les architectes guadeloupéens, les bailleurs sociaux en prennent pour leur grade.
Extraits :
« Repenser la construction des bâtiments et promouvoir la qualité permettrait de rendre les deux îles plus résilientes ».
« La violence de l’ouragan a révélé des déficiences constructives et techniques récurrentes : sous dimensionnement des ouvrages, malfaçons dans la réalisation d’ouvrage sur tous les types de bâtiments, problème de contreventement des ouvrages extérieurs etc. ».
« Des matériaux de mauvaise qualité ou inadaptés ont également constitué une partie importante des projectiles ou des causes qui ont accentué la destruction des ouvrages. En amont de la reconstruction, il est donc impératif de former les professionnels et d’informer les habitants sur les nécessités relatives aux normes et à la qualité de la construction, au respect de prescriptions techniques en matière parasismiques et para cycloniques ».
On l’a compris le nouveau préfet qui remplace l’ancien, est d’abord un « politique » encarté à l’ex UMP, au delà de sa fonction de « gouverneur », il ne craindra pas d’afficher sa couleur politique. Il ne faudrait pas que nos élus « attendent » de lui, la moindre neutralité, Philipe Gustin, a deux casquettes : Au service l’État français et aussi au service de la Droite.
Sera-t-il plus efficace sur le terrain qu’Eric Maire ? C’est sans doute sa brève expérience saint-martinoise qui a conduit le gouvernement à l'installer chez nous, comme son prédécesseur, il débarque lui aussi en pleine crise. Cette fois ce sont les sargasses. 15 jours après, alors que ces algues « empoisonnent » l’air, Gustin est plutôt silencieux : il est à l’image du gouvernement qui semble avoir décidé en tout conscience de laisser les élus seuls face aux problèmes récurrents. : l’ont-ils déjà compris ? Pour l’heure seul Jocelyn Sapotille réagit, en ce sens. Est-ce un hasard, pas vraiment, car le maire du Lamentin a été dans sa jeunesse un patriote. Chasser le naturel….
Extraits d’un interview de Jocelyn Sapotille parue ce jour dans le quotidien France-Antilles « Changer de paradigme économique, social et politique est une nécessité car celui dans lequel on est ne fait plus rêver. Un homme qui ne rêve plus est un homme qui est incapable de se projeter, de trouver des solutions, d'inventer, il voit noir... en quelque sorte il vit une dépression, il est en crise. L'ingéniosité est de trouver cette solution hybride dont parle Adrien, avec un peuple à qui on a donné un pouvoir d'achat, un niveau de confort, des droits et protections d'un pays riche, à qui on a appris de défendre des acquis, avec une économie de pays pauvre, grâce à la perfusion appelée solidarité nationale, péréquation nationale, égalité sociale... En fait 1946 nous a logé dans une maison mais sans les outils pour assurer par nous même, ni l eau, ni l'électricité, ni le sanitaire, ni les réparations, ni l’agrandissement. On nous a installé dans un confort auquel nous nous sommes attachés. Aujourd'hui l’État providence n’est plus. Que faire ? Il faut donc s'inventer… |