Basse-Terre, Chef lieu entre hier et demain.
La crise de la Soufrière en 1976, suivie de l’arrêt de l’expédition du trafic bananier depuis le port du chef-lieu, s’ils ont porté un rude coup à Basse-Terre et au sud de la Guadeloupe, n’avaient cependant pas entravé le rôle prééminent de la ville dans cette zone qui conservait ses activités commerciales, administratives et politiques sans oublier l’activité agricole.
En témoigne le redressement des chiffres de la population qui descendu à 13 656 habitants en 1982 remontait à 14 003 habitants en 1990…
Le déclin véritable s’amorce à la fin de la décennie 90 et ne cessera de s’accentuer pour arriver à un constat implacable en 2019 avec une ville de 10 719 habitants. Notre ville a donc perdu près de 25% de sa population !
- Les administrations s’en vont. Citons la Chambre régionale des comptes, une partie de la DEAL, le regroupement des Chambres de commerce sous une seule bannière à Pointe-à-Pitre, L'Insee ,les services des douanes…la qualité de ville chef-lieu de Basse-Terre est grignotée au profit de « cap excellence » dont le développement présent et futur, frise celui de la mégapole.
- Les grands équipements se réalisent et se réaliseront tous autour de cet hyper centre. Prenons pour seuls exemples ceux du futur centre des arts de Pointe à Pitre déjà qualifié de plus grand équipement culturel de l'archipel, et de la zone d’activité de Dothémare autour du futur CHU.
- Les complexes cinématographiques se développent loin du sud Basse-Terre ;
- Les programmes de rénovation urbaine se concentrent sur et autour de la région pointoise.
- Les équipements sportifs tombent en ruine
- Pas de réseau de transports
La distribution d’eau sombre dans l’incohérence
- Le réseau d’’assainissement est pourri
- Les commerces ferment
- Les administrations continuent leur exode…
Et la population poursuit aussi un exode accéléré…
Toute cette spirale négative tire son origine d’une absence totale de politique municipale , la dynastie au pouvoir depuis maintenant 25 ans ayant été incapable de mobiliser les financements qui auraient pu contribuer à dynamiser un tant soit peu la ville ; au contraire, le délabrement de la cité est total, et les budgets qu’ils soient de la ville ou de la CASBT accumulent des déficits abyssaux.
Pendant ces 25 années, Basse-Terre a vécu entre parenthèses, en léthargie ,en absence, dans une bulle mortifère, Basse-Terre a fait un grand bond en arrière !
Alors doit-on continuer à entendre pleurer ceux qui dirigent la municipalité et qui l’ont menée si bas, les entendre rejeter sans cesse la responsabilité de ce désastre sur tous les autres ? Pèle- mêle : la chambre des comptes, les méchants magistrats, l’Etat, la « Région d’avant », les vilains commerçants, certains voyant même des cohortes de citoyens vindicatifs entasser volontairement des tonnes de déchets dans les belles rues propres de leur cité juste pour que ça fasse sale !
Tout cela s’apparente à du délire, et à l’auto-aveuglèrent.
Notre groupe B@TIR croit fortement en la capacité de Basse-Terre et de cette belle région du sud de la Guadeloupe à bâtir justement un nouveau destin, se donner une nouvelle ambition, Nous croyons en la capacité de ses hommes et de ses femmes à construire ensemble une Vie de dignité et de fierté retrouvées.
Il ne s’agit pas de vouloir à tout prix construire une autre mégalopole, un autre port, réimplanter toutes les administrations en Basse-Terre ; construire un aéroport …!
Il faut agir, Bâtir, pour l’Avenir, se rassembler autour de nos atouts originaux, avec nos forces singulières.
Basse-Terre et le sud Basse-Terre disposent d'un formidable atout patrimonial !Plusqu’une ville, c’est un concept de Pays d’Art, d’Histoire , d’Excellence Environnementale et de Tourisme Durablequi devrait nous mobiliser en ces temps où la préservation de notre environnement est la base de notre survie ; en ces temps où les pollutions de toute nature nous menacent ; en ces temps où le citoyen aspire à être partie prenante des décisions qui le concernent, et entend que l’élu fasse passer l’intérêt public avant ses petites stratégies de pouvoir personnel !
Nous devrons aussi demeurer fermes sur le maintien à Basse-Terre des institutions politiques qui par principe doivent se trouver à l’écart du bruit et de la fureur des grandes foules.
Nous devrons enfin demeurer fermes sur le maintien de la préfecture en notre sein, témoignage essentiel du statut de chef-lieu.
Ainsi nous agirons en comptant d’abord sur nos propres forces : c’est cela faire une grande politique, une politique partagée par les citoyens.
André ATALLAH, conseiller municipal et communautaire de Basse-Terre