Depuis quelques jours, l’affaire « Maxette PIRBAKAS » fait la une de l’actualité et le buzz sur les réseaux sociaux.
Son crime : n’avoir pas voté pour la résolution proposée par le député européen Younous OMARJEE de « reconnaitre l’esclavage comme crime contre l’humanité » par le Parlement Européen.
La déferlante de propos racistes, de mépris, de haine... à son égard mais aussi à l’égard de la composante indienne amplifiée par les réseaux sociaux, le contexte international et préélectoral est incompréhensible et inacceptable. Toutes les limites ont été dépassées.
Je rappelle que le droit de vote est à la base de la démocratie. On peut ne pas être d’accord avec le choix du vote, on peut le critiquer, on doit même le critiquer, ce qui est normal dans une démocratie, mais critiquer, ce n’est pas dénigrer, ce n’est pas mépriser, et encore moins porter atteinte à la dignité de la Personne.
Quel député, quel sénateur, durant sa mandature n’a pas voté par solidarité avec son groupe parlementaire, une loi qui ne va pas forcément dans le sens des intérêts de sa circonscription, de son Pays. Il y a eu des critiques qui se sont limitées au cadre normal du jeu démocratique, mais il n’y a jamais eu cette vague de mépris, de haine, de violence...à laquelle nous avons assisté ces derniers jours.
Où est-elle cette liberté chérie ?
Ce que nous avons vécu est révélateur d’un racisme anti-indien profond, qui perdure, qui va même, au- delà des « Zindiens » et touche les principales Composantes Minoritaires de la population guadeloupéenne. N’a-t-on pas entendu durant la campagne des municipales, un slogan « pas voté pou syrien la » ?
Tous les Elus, toutes les Elues ont droit à un minimum de respect, parce qu’ils sont avant tout l’expression d’une légitimité démocratique. S’attaquer aux élus, c’est remettre en cause les principes de base de la démocratie.
La Guadeloupe sans toutes ses Composantes n’est pas la Guadeloupe.
Sa richesse, c’est sa diversité ethnique, son métissage, sa diversité culturelle, son histoire plurielle... pas mise en valeur ou pas suffisamment mise en valeur, par les politiques culturelles, ce qui constitue une forme de discrimination, alors que « la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, qui, après avoir indiqué dans son article 20 que « toutes les personnes sont égales en droit », précise, à l’article suivant, qu’est « interdite toute discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle ».
Le Cas Pirbakas est un cas parmi tant d’autres, révélés pendant la campagne municipale.
En effet, depuis quelques années, en Guadeloupe comme un peu partout dans le monde, l’intolérance qui a souvent pour cause essentielle I’ignorance, gagne du terrain dans l’indifférence générale.
Respect, Solidarité, Tolérance sont les valeurs fondatrices de la réussite de la vie en Groupe et de la vie en société.
Malheureusement, nous avons de plus en plus de difficultés à les intégrer dans nos comportements quotidiens, dans nos rapports avec les autres, avec pour conséquences, la porte ouverte à toutes les dérives, ce à quoi nous assistons depuis quelques temps sur les iles de Guadeloupe.
Alors, comment construire cette Guadeloupe, qu’on chérit avec des mots et que l’on s’amuse à détruire par des opérations de déstabilisations ?
Peut-on créer les conditions du « bien Vivre Ensemble » clé du devenir du Pays, en développant des sentiments de haine ?
Comme disait Bouddha, «Jamais la haine ne cesse par la haine ; c'est la bienveillance qui réconcilie ». (La Bienveillance : Qualité d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui).