Comment exporter nos productions en France ou à l’international quand la diffusion d’un documentaire ou d’un court-métrage sur les chaines guadelouoénnes est déjà en soit un parcours du combattant rarement couronnée de succès.
Autant de questions qui ont été débattues en Polynésie française, sur l’ile de Tahiti plus précisément. Loin de l’ambiance vahinés et cocotiers, un collectif de producteurs venant de tous les territoires des dernières colonies françaises, s’est réuni afin de réfléchir concrètement à l’évolution de l’audiovisuel et du cinéma dans le cadre des premiers Etats généraux de la Production audiovisuelle et cinématographique des colonies
La Nouvelle-Calédonie, la Réunion, la Martinique, la Guyane, la Polynésie française et la Guadeloupe y étaient représentées. La plus forte délégation était celle de la Guadeloupe, preuve que la Région Guadelope a compris tout l’enjeu de ces Etats généraux, car elle était représentée par Georges BredentPrésident de la commission Culture, Diana Perran Présidente de la commission Audiovisuel de la Région Guadeloupe, à signaler qu’ils étaient les seuls élus toutes régions et territoires à s’être déplacés, les élus polynésiens étant sur place.
La Région a aussi permis à des professionnels du secteur de se déplacer, la Présidente de l' Association des Producteurs de Cinéma et d’Audiovisuel de la Guadeloupe (Apciag) Christine Vial-Collet, de son vice-président Dimitry Zandwonis, de Christine Belenus productrice et membre de L'Apciag et de Gilda Gonfier présidente des Ateliers Varan Guadeloupe.
Quels furent les enjeux des États généraux de la production audiovisuelle et cinématographique des colonies ?
Les organisateurs, en l’occurrence Christine Tisseau Giraudel, productrice à Tahiti, et Christine Vial-Collet, productrice guadeloupéenne, avaient mis l’accent sur le fait de regrouper toutes les doléances sous un même chapeau afin de ne pas alourdir le cahier des charges. Tous les territoires souffrent des mêmes problématiques à des degrés divers, et avec certaines fois de fortes disparités, mais il ne s’agissait pas de faire du cas par cas.
Le but étant de synthétiser les points bloquants et les enjeux de cette filière et d’en faire un dossier lisible et digeste pour une restitution le 9 janvier 2017 aux Ministères de la Culture et des colonies
Lors de ces premiers Etats généraux, étaient aussi présents d’autres producteurs français, une représentante du Centre National Français de la Cinématographie et de L’Image aninée (CNC), du Syndicat des producteurs Indépendants (SPI) et d’autres personnalités du monde du cinéma et de l’audiovisuel français. Tout ce petit monde a planché durant une semaine, abordant toutes les thématiques propres à chaque territoire et pour finir par élaborer un texte qui sera soumis aux autorités compétentes.
Tous les acteurs de ces Etats généraux étaient très conscients que le combat ne faisait que commencer, ce n’était là qu’une première pierre et qu’il fallait convoquer chaque année des Etats généraux sur un territoire différent pour faire avancer les choses, car le problème est aussi bien au point de vue local que sur le territoire hexagonal.
Les productions, les œuvres des colonies sont reléguées sur les chaines « locales » (les « Outremer1ére et autres télés privées locales), en France les producteurs sont gentiment dirigés sur France Ô.
Les questions qui ont été débattues tournaient autour de ces axes forts :
Où en est la production audiovisuelle et cinématographique dans les colonies ?
Quels sont les axes souhaités de développement de la création audiovisuelle et cinématographique ultramarine ?
Comment optimiser le financement de la production, véritable levier économique pour les territoires sous domination ?
Comment améliorer la diffusion et la distribution des œuvres ultramarines ?
Quels sont les points de réglementation concernant les métiers à faire évoluer ?
Quelles sont les actions à mettre en place à destination de la France, de l’international ?
Pour les organisateurs, l’important était de mettre l’accent sur les politiques culturelles locales, car sans l’appui fort de nos élus il sera difficile de faire émerger ce Cinéma ultramarin et guadeloupéen.
Georges Brédent et Diana Perran semblent avoir entendu les doléances et compris qu’il y avait dans ce secteur une vraie filière à développer, en matière de créations d’emplois aussi bien que de retombées économiques.
Mais pour récolter il faut semer. Gageons que ces Etats généraux puissent porter la voix de nos mornes espérances au-delà des mers et que le cinéma ultramarin puisse réellement déployer ses ailes. Le rendez-vous est pris pour le 9 janvier 2017, date de la restitution des travaux devant les ministres de la Culture et des dernières colonies frnçaises . Nous suivrons ce dossier de près.