Cette affaire qui intervient en pleine période électorale, n’est pas évoquée par la presse saint-martinoise. Faut-il penser que nos confrères de la « friendly Island » ont subi de fortes pressions en raison de leur « trop grande proximité » avec les instances du pouvoir sur place ? La question demeure posée.
Le 6 mars dernier, le TGI de Basse-Terre annulait un arrété du 17 aout 2016 qui faisait d’Enzo Richards Paines une pupille de l’état. Dès le 9 mars, ne tenant compte de la dimension psychologique et humaine de la situation pour l’enfant et sa « mère », et encore moins de la décision du TGI, la préfète et la présidente de la COM faisaient appel. Le tribunal a une fois de plus donné raison à Véronique Joyeux. Cette dernière qui n’a eu cesse de souhaiter le retour de son enfant, n’a pas manqué de souligner que c’est « grâce à son intervention que l’enfant qui avait été délaissé au sein de l’hôpital, a été pris en charge et a pu bénéficier d’un développement normal ». Pour s’en convaincre, la mère adoptive a dû en octobre dernier prendre des congés pour s’occuper du petit Enzo qui souffrait d’une bronchiolite.
En fait, Véronique Joyeux qui a eu la garde du bébé dès son premier mois, a établi avec son « fils adoptif » un lien maternel réel. Il est en effet affligeant de noter que les deux demanderesses qui sont pourtant des femmes aient pu ainsi faire fi de l’aspect humanitaire dans leur incroyable baroud d’honneur pour tenter d’ « enlever » Enzo à Véronique Joyeux.
Le tribunal, en prenant compte de « l’intérêt supérieur de l’enfant » qui n’a que 7 mois et aussi pour lui éviter tout traumatisme d’ordre psychologique, a donc pris la décision qui s’imposait en pareille circonstance. La préfète et l’ex-présidente de COM ont été totalement déboutées. La com de Saint-Martin et l’État représenté par sa préfète sont en outre condamnés à payer 3000 euros à Véronique Joyeux au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
L’enfant Jaycel Enzo Richards Paines peut enfin retrouver sa mère adoptive. La justice a condamné la république. Saint-Martin qui élira un nouveau président à la tête de la collectivité ce week-end n’a pas fini de nous étonner.