Le monde est si imprévisible. Et le chaos n’est jamais bien loin, comme on le constate avec les attentats, les dérèglements climatiques et maintenant avec le Brexit !
Comme analyste, d’un journal qui se veut citoyen et patriote, notre devoir ici commande de ne pas applaudir ni maudire le Brexit (c’est fait) ! Mais de commencer à nous interroger sur l’avenir de nos enfants avec cette nouvelle donne, dont les conséquences du Brexit vont immanquablement influer sur les relations internationales. Nous avons une pensée forte pas seulement pour nos compatriotes, jeunes pour la plupart, qui travaillent au Royaume uni, mais aussi pour ceux qui vivent à l’étranger. Dans notre cabèche, des questions se posent, toutes légitimes, mais sans que ayons toutes les bonnes réponses. Quels impacts pour la France ? Quels impacts pour la Caraïbe ? Quels impacts pour la Guadeloupe ? On se rappelle que l’entrée du Royaume-Uni en 1973 avec ses ex-colonies et le Commonwealth, avait modifié notre position sur l’échiquier Européen. On sait aussi que nombre de pays indépendants de la Caraïbe vont devoir, et très vite, modifier leur façon d’opérer avec l’Europe. Ils ne pourront plus compter sur l’entremise de Londres et vont donc agir directement ou indirectement à travers la Caricom. Dès lors, il faudra nécessairement revoir les Accords APE qui règlent les modalités d’accès au marché européen et donc à notre marché. De manière plus anecdotique, l’accès sans visa à certains pays de la région pourrait être modifié.
Pour l’heure, notons que toutes les conséquences du Brexit, pour l’Europe, mais aussi pour l’économie mondiale n’ont pas été évaluées. Aucun plan B n’a été défini. Autrement dit, c’est l’improvisation qui règne. Wait and see !
Dans un même climat d’incertitude sur le financement de l’économie et les choix à venir, chez nous la publication de l’audit de la Région était le moment le plus attendu de la semaine. On peut s’interroger sur la manière dont la Région a communiqué sur cet audit. Quelques fuites, sans doute organisées, laissaient entrevoir des révélations sulfureuses sur la gestion de l’ancienne gouvernance. Pourtant il n’en a rien été. L’Assemblée s’est déroulée sans incident, contrairement à la précédente plénière et le cabinet d’audit n’a mis en exergue qu’un point essentiel, celui des engagements futurs de la Région. En l’état, la marge de manœuvre de l’actuelle gouvernance serait réduite à la peau de chagrin, sauf à réorienter les prévisions de l’ancien président. L’auditeur lui a même décerné un satisfécit pour la gestion des années 2011 à 2014, mais s’est interrogé sur la forte dégradation en 2015 des ratios d’endettement et d’épargne brute. Sur la seule année dernière, les investissements ont crû de 40%, faisant passer la capacité de désendettement de 3,3 à 6,7 années. Il a également mis en doute toute la chaîne d’information comptable de la Région qu’il préconise de réformer de toute urgence. Bigre!
C’est le jeu politicien ! A chacun son tour. Si la nouvelle présidence a cherché à noircir le bilan de l’équipe précédente, ce n’est pas ce qui ressort de l’audit. Par contre, on peut s’interroger, et Ary CHALUS aurait beau jeu de le faire, sur la pertinence des choix de l’ancien président, sur la qualité des investissements et sur l’environnement économique laissé par ce dernier. En tout état de cause, l’adoption du Compte administratif 2015 en excédent, et la publication de l’audit clôt, il faut l’espérer, le débat sur la gestion budgétaire de l’ancienne mandature. Avec cet audit, la campagne est bien terminée. Il ne reste plus aux nouveaux élus qu’à faire valoir leurs talents et mettre en musique leurs idées au service du développement du pays. Au travail ! Il ne reste plus que 5 ans et demi. Et touchons du bois pour que d’autres aléas, tout aussi imprévisibles que le Brexit, ne viennent encore compliquer cette volonté du Président Chalus de travailler pour les Guadeloupéens. Pour tous les Guadeloupéens.
JCR