Le contenu de ce courrier ne peut en effet que susciter des interrogations légitimes sur le jeu décidé- ment bien trouble entretenu par le Gouvernement et le président du Conseil régional dans ce dossier.
Tout d’abord, alors qu’il semblait clair - au vu de ses récentes déclarations publiques que Ary Chalus était fermement opposé aux propositions de loi portées par les parlementaires Justine Benin et Dominique Théophile, et qu’il soutenait uniquement le processus engagé localement devant la Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI), le ministre indique qu’en réalité le président de Région lui a fait part de son soutien à ces deux initiatives législatives.
Fort de cet accord, jusqu’ici jamais exprimé et encore moins assumé, le ministre invite le président de Région - et lui seul - à engager « sans attendre » une phase de préfiguration du syndicat unique, dès le vote de ces propositions de loi, de manière à définir l’organisation, le modèle économique et financier du syndicat, mais également le mode de gestion et d’exploitation du service, ainsi que les mesures de maîtrise de la masse salariale et le soutien aux plans de départs volontaires.
Dans cette connivence guère surprenante, mais qui éclate au grand jour et relègue au second plan l’ensemble des autres acteurs, le ministre formule au président de Région - et, encore une fois, à lui seul - trois nouvelles conditions qu’il qualifie de « fondamentales » pour la création du syndicat mixte ouvert.
La première, très politique, est de demander à une collectivité compétente « à l’échelle de toute la Guadeloupe » de porter cette préfiguration, à savoir - selon le ministre - soit la Région, soit le Département. En s’adressant ainsi exclusivement au président de Région, il apparaît clairement que le Gouvernement a déjà fait son choix entre les deux collectivités.