Les déclarations dès le samedi soir du président de Région laissait transparaître un vif sentiment de déception voire de colère. Il faut dire qu’il n’était pas parvenu à imposer ses choix au GUSR du tandem Losbar/Larifla. On peut donc comprendre son courroux quand les deux candidats qu’il souhaitait voir investis par En Marche ont remporté la victoire contre les candidats imposés in fine par GUSR. Il y aura certainement de vives discussions entre le président qui devra montrer qu’il n’a pas perdu la main et son vice-président qui tient au leadership du GUSR. C’est là les difficultés annoncées d’un leadership bicéphale. D’autant que du côté d’Olivier Serva on n’estime ne rien devoir ou presque ni au GUSR ni au président. Le candidat ayant longuement “labouré” la circonscription depuis un an de Marie-Galante à Morne-à-l’Eau. C’est d’ailleurs Olivier Serva en personne qui avait reçu en grandes pompes le candidat Macron en Guadeloupe en décembre dernier. Serva qui s’est d’ores et déjà positionné comme leader en relançant son idée de constituer un groupe « Domien » à l’Assemblée.
Dès lors, les tractations pour pourvoir au remplacement de la vice-présidence de Serva à la Région sont déjà lancées (il pourra cependant choisir de rester simple conseiller régional s’il démissionne du conseil municipal des Abymes). Eko Zabim, à ne pas douter, ne s’en laissera pas compter.
Dans la 2ème circonscription, la nouvelle députée, la très dynamique Justine BENIN devra elle aussi faire un choix cornélien entre son mandat de conseillère départementale et celui de conseillère municipale. Surtout que l’excellent score réalisé dans sa commune du Moule lui ouvre de bonnes perspectives pour les municipales de 2020. La loi du non cumul des mandats s’appliquera également à la députée de la 4ème circonscription Hélène Vainqueur-Christophe- Outre son mandat de maire qu’elle sera forcée d’abandonner, elle devra choisir entre demeurer conseillère régionale et conseillère municipale. Mais dans ce cas d’espèce la question de sa succession comme chef d’édilité est plus délicate entre les 1er et 2ème adjoint et l’adjoint aux finances très estimé.
On peut comprendre que les choix très politiciens et très municipalisés faits par les partis et les maires en place pendant ces élections législatives vont impacter directement leur positionnement en 2020. Certains ont déjà senti passer le vent du boulet comme c’est le cas au Moule, à Basse-Terre, voire même à Baie-Mahault où la mairesse en place est d’ores et déjà très contestée en interne.
Mais on peut également penser qu’il faudra que le président Chalus recadre sa majorité très hétérogène à la Région.
La “cinquième” circonscription des îles du nord a désigné Claire Javois (LR) soutenue par les deux présidents de St-Martin et de St-Barthélémy. Elle a battu la très active candidate d’En Marche Inès Bouchaut-Choisy. Concernant les autres territoires, on constate pour la première fois que la Martinique a élu une femme à l’Assemblée Nationale. Nos amis de l’île sœur ont pris leur temps puisque qu’en Guadeloupe huit femmes ont déjà occupé ce poste depuis Madame Eboué-Tell en 1945. En outre si la Guadeloupe a complètement renouvelé ses députés, la Martinique a réélu 3 députés sur quatre. L’esprit d’En Marche n’a véritablement pas soufflé sur l’île aux fleurs. En Guyane, on note l’arrivée du premier député d’origine Bushiningué, Lenaïck Adam, âgé de 25 ans seulement. Diplômé en finances de Sciences Pô Paris, il dirige une entreprise de transport.
Enfin notons, que notre compatriote Georges Pau-Langevi est brillamment réélue dans le XXème arrondissement de Paris avec l’étiquette PS.
Reste donc à nos députés fraîchement élus à faire preuve de dynamisme et de réactivité pour défendre au mieux les intérêts du pays.
RJC