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Guadeloupe. Politique. Après le Forum de la Région une 1ere réaction

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Nous tenons à exprimer notre position à la suite du Grand Forum Citoyen qui s’est tenu le 25 juillet. C’est une initiative que nous saluons, car elle rappelle l’importance de replacer les citoyens au cœur de la réflexion sur l’avenir institutionnel et statutaire de notre archipel. Comme pour les précédents forums, nous nous sommes invités, en tant que citoyens engagés, sans aucune ambition politique.

Mais nous devons le dire avec franchise : nous avons été surpris par son organisation et son déroulement.

D’abord, par la faible participation citoyenne. Ce n’est pas étonnant : organiser un forum sans véritable mobilisation ni horaires adaptés, limite inévitablement sa portée. Nous avons dû nous organiser à la dernière minute pour pouvoir y assister.

Ensuite, si la mise en lumière de la jeunesse est à saluer, les jeunes présents ne sauraient représenter, à eux seuls, la diversité de la jeunesse guadeloupéenne.

Surtout, nous avons eu l’impression de revivre des débats déjà tenus depuis de nombreuses années. Ce Grand Forum donne ainsi le sentiment d’un retour en arrière, voire d’une tentative de gagner du temps jusqu’aux prochaines élections, où ces sujets risquent, une fois encore, d’être mis de côté au profit de discours électoraux sans suite.

Nous avons également été surpris d’entendre certains arguments émanant de personnalités bien informées, insistant à la fois sur la nécessité d’évoluer, tout en exprimant des craintes sans formuler de propositions. Pendant ce temps, des citoyens non élus, non experts, mais engagés, s’approprient ces sujets avec rigueur et bon sens.

Nous constatons aujourd’hui une volonté claire d’évolution portée par la gouvernance du Conseil Départemental, mais aussi un frein assumé du côté du Conseil Régional. Il y a encore quelques mois, cette gouvernance évoquait une évolution dans le cadre de l’article 74, et hier, à notre plus grande stupeur, elle aTirmait aux informations sa position en faveur d’une évolution dans le cadre de l’article 73. Et pendant que les lignes politiques s’opposent, les enjeux collectifs demeurent en suspens.

Petit rappel historique :

2009 : États généraux de l’Outre-mer, dans le sillage des grandes mobilisations sociales, avec d’innombrables consultations et des conclusions claires.

2012 : élaboration du Projet Guadeloupéen de Société, à partir de contributions recueillies auprès des socioprofessionnels, partis politiques, forces vives et citoyens, dans chaque commune de la Guadeloupe. La même année, le Kollectif Jeunes Gwadloup (KJG) a permis à une jeunesse représentative de s’exprimer dans le débat public.

 2019 : large consultation populaire dans le cadre des Congrès, sur les mêmes enjeux.

2022–2025 : plusieurs Congrès successifs ont abouti à des résolutions fortes, dont l’une des plus significatives : la demande d’un pouvoir normatif, véritable pas vers l’autonomie.

À chaque étape, les Guadeloupéens ont répondu présents. Des propositions, des rapports, des synthèses… mais trop peu d’actions concrètes. Et nous voyons encore triompher la peur du changement, l’ignorance entretenue, et les ambitions personnelles, au détriment de l’intérêt collectif.

Tout cela, hélas, est tristement déjà vu et compris.

Les Guadeloupéens ne manquent ni de lucidité ni de volonté. Ils savent que les institutions, la fiscalité et les statuts ont un impact direct sur leur quotidien. Ce qui manque, ce n’est pas l’intelligence collective : c’est la confiance.

Et malheureusement, la manifestation d’hier (déjà vue, déjà entendue) risque d’aggraver encore cette défiance.

Pour autant, nous ne renonçons pas. Nous en avons profité pour lancer un appel aux forces vives de la Guadeloupe (économistes, fiscalistes, politologues, experts indépendants, organisations socioprofessionnelles), afin qu’ils s’appuient sur le rapport du cabinet Francis Lefebvre pour penser une fiscalité plus juste, plus adaptée, et orientée vers un véritable modèle économique guadeloupéen, ce même cabinet ayant accompagné de nombreux territoires, dont récemment SaintBarthélemy.

Nous avons aussi entendu, ces dernières semaines, des critiques sur la méthode ou sur une prétendue précipitation.

Voici quelques précisions nécessaires :

  • Le contrat de gouvernance partagé, réalisé par les exécutifs régionaux et départementaux en 2021, avait pour objectif de travailler en commissions mixtes à la préparation de cette évolution institutionnelle et statutaire. Et aujourd’hui, 4 ans après, nous entendons parler de méthode !?
  • La réflexion sur l’évolution institutionnelle a commencé en 1999 avec la Déclaration de Basse-Terre. Les résolutions du tout premier Congrès des élus ont été votées à l’unanimité en 2001. On ne parlait pas encore de statut, mais déjà de partage de compétences avec la France. Depuis, malgré plusieurs tentatives de ralentissement, cette réflexion a progressé, jusqu’à une expression commune d’accession à un pouvoir normatif envisageable, à ce jour, uniquement dans le cadre de l’article 74. Comment peut-on honnêtement parler de précipitation ?
  • S’agissant des élus actuels : avec la création d’une collectivité unique, leurs mandats seront annulés. Ce seront alors les citoyens qui choisiront de nouveaux représentants pour porter le projet guadeloupéen. Une opportunité de réinitialiser notre représentation politique, espérée par beaucoup de Guadeloupéens déçus. Mais cela suppose aussi une implication citoyenne nouvelle et assumée.
  • Un statut n’est qu’un cadre, pas une solution miracle. C’est à nous d’en définir le contenu. Or, certains réclament des garanties, sans formuler de propositions. Pourtant, leur expérience, leur niveau d’information et leur accès aux plus hauts niveaux des institutions devraient les placer parmi ceux qui construisent, pas ceux qui freinent.

Soyons précis : voici la seule méthode conforme au Code général des collectivités territoriales et à la Constitution française :

  1. Le Congrès des élus s’accorde sur un même cadre et les outils nécessaires pour répondre aux défis qui nous occupent (évolution institutionnelle et statutaire) par le vote de résolutions.
  2. Les résolutions votées par les élus sont transmises à l’État.
  3. Le Président de la République soumet ces résolutions à la population par référendum.

Et ce processus a été créer uniquement pour nos territoires pour nous permettre de sortir d’une logique de rattrapage afin de nous inscrire dans une logique de développement. Cela fait maintenant 25 ans.

Nous posons donc deux questions simples et concrètes :

  • À quelle date le projet institutionnel et statutaire finalisé sera-t-il transmis au gouvernement ?
  • Et dans quel délai la population sera-t-elle consultée de manière claire, oaicielle et formelle ?

Nous ne pouvons plus continuer tourner en rond.

Le statu quo est intenable. Il nous condamne à un cycle désormais bien connu : élections – crises sociales – Congrès – puis retour au point de départ. Rien ne change. 

Et nos défis deviennent plus pressants. Pendant ce temps, l’État avance avec les territoires qui travaillent sérieusement.

Un calendrier public, précis et transparent est aujourd’hui indispensable pour restaurer la crédibilité du processus engagé et le protéger des joutes électorales à venir.

Nous espérons que cette lettre contribuera à faire entendre une voix citoyenne rigoureuse et sincère.

Dans l’attente de réponses claires, nous restons mobilisés depuis 2021 pour éclairer, expliquer et accompagner ce chemin vers l’avenir de la Guadeloupe.

Pour le bureau du CPGS.

Gilles Cazimir

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