Paris. MardI 7 janvier 2019. CCN. Placer l’humain au cœur de la transformation digitale tels ont été les propos unanimes tenus par les différents intervenants de la 8e édition du salon des Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA) qui a eu lieu les 28 et 29 novembre 2019 à Paris. La synthèse de ces riches débats de Nathalie Louis-Eloi.
Jeudi 28 novembre 2019 à 10h, l’ouverture du salon des Assises de la Transformation Digitale en Afrique a été lancée par le Président du Comité d’Organisation,. Mahamadou Diallo sous le thème : Smart Cities : Quelles innovations pour la ville durable en Afrique ?
Des personnalités du monde politique, de l’informatique, des télécommunications, du droit et de la finance ont été invitées à s’exprimer à tour de rôle autour de 4 tables rondes traitant des enjeux de la transformation digitale en Afrique. Elles affluaient des pays suivants : le Burkina Faso, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Rwanda, le Bénin, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’île de la Réunion, la Suisse, la France, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis et les Emirats Arabes.
Pour cette édition, , le salon ATDA a voulu tenir compte du nouveau contexte qu’offre l’Afrique : L’accord portant sur la création de la Zone de libre-échange continentale signé par 52 pays et ratifié par 22 le 21 mars 2018.
La création de ce gigantesque marché de 1,2 milliard d’habitants a été lancée le 30 mai 2019. La ZLEC permettra désormais l’abaissement des droits de douane et la simplification des procédures aux frontières. Celles-ci devraient favoriser les échanges intra-africains et de passer de 15% à 25% du commerce total du continent en 10 ans.
Conscients du chemin qu’il reste encore à parcourir, les différents intervenants du salon de l’ATDA restent optimistes et confiants, ils pensent que l’Afrique deviendra un espace de prospérité ouvert sur un plus vaste marché que celui de l’agrégat des intérêts nationaux. C’est une opportunité dont les Africains doivent eux-mêmes se saisir.
Le salon ATDA a donc lancé cette réflexion : pour qu’une « croissance soit inclusive, il est important de relever les défis liés à l’urbanisation et au développement durable des futures villes africaines. Avec un taux d’urbanisation en augmentation constante de 4% par an, l’Afrique est confrontée à d’importants défis liés à la surexploitation de ses sols et à l’encombrement des villes consécutives au boom démographique et l’accélération de la hausse de l’exode rural. Il en Résulte : un manque de ressources clés : Eau (40% de la population), Electricité (90% de la population en Afrique rurale subsaharienne) et un accès encore limité à l’internet : seulement 26% de la population pour l’internet haut débit.
Les thèmes abordés autour des 4 tables rondes dont il était question sont :
- Quel socle pour les villes intelligentes ;
- L’IOT et de l’IA, quelle contribution pour une croissance verte ?
- Ville intelligente et durable : de la conception au déploiement ;
- Comment le numérique et la Data peuvent-ils favoriser l’adoption de nouveaux comportements par les usagers, ayant à cœur la qualité de leur vie et de leur environnement ?
L’idée est de permettre aux entreprises africaines et notamment celles spécialisées à la transformation digitale (Startups) d’être plus compétitives en offrant des services répondant aux besoins de la population. Désormais, il faudra compter sur tous !
Les acteurs économiques doivent être intégrés aux discussions entre Etats et Investisseurs sans oublier la société civile afin de co-construire durablement pour la réussite d’une Afrique économiquement plus forte, plus moderne et plus attrayante.
Les enjeux de la transformation numérique sont vastes. Ils passent non seulement par la dématérialisation des services publics des Etats africains, mais également par l’urbanisation digitale de leurs villes.
A tour de rôle chaque invité du salon ATDA expose les différents enjeux de cette transformation digitale dans son pays respectif et qu’est ce que cela implique pour les dirigeants politiques et les acteurs économiques du continent africain.
Ainsi L’ambassadrice Stéphanie Rivoal, Secrétaire générale du sommet Afrique France 2020 expose ce qu’est une ville durable au regard d’une ville digitale (Smart city).
Elle déplore que même si la transformation digitale apporte de nombreux services, elle reconnait que celle-ci peut également détruire sur son passage un point important : le lien humain.
La Secrétaire générale a souligné que cette transformation digitale de l’urbain n’est pas forcément durable d’un point de vue environnemental et n’est pas forcément souhaitable
socialement. C’est le débat qui devrait animer l’Afrique, qui s’oriente à vive allure vers la transformation digitale. Il faut toujours garder à l’esprit que le -tout numérique- n’est peut être pas si désirable qu’il en à l’air et pourtant, les Africains rentrent dans cette course à l’urbanisation digitale.
En signale qu’en Egypte, 14 villes vont émerger dans les prochaines années, pour absorber 2 millions d’égyptiens tous les ans ; les villes vont pousser partout, et c’est une opportunité extraordinaire pour l’Afrique de créer des villes, peut-être pas Smart, au sens digital, mais intelligentes au niveau humain, ce qui sous-entend de l’efficacité environnementale et donc c’est là qu’effectivement le Digital prend tout son sens.
L’ambassadrice cite comme exemple de transformation digitale, les compteurs intelligents pour l’électricité et l’eau. En effet, ces compteurs permettent aux agences et organismes gouvernementaux de réglementation ou de régulation de mieux connaître, prévoir et maîtriser les consommations de leurs habitants, de permettre aux citoyens de mieux s’auto-contrôler pour faire des économies tout en favorisant la préservation de l’environnement (c’est nous qui soulignons).
Elle poursuit en disant que le Digital est partout et va envahir les villes et la vie des africains et au-delà celle de tous les citoyens du monde. C’est alors que la vraie question à se poser dans la fabrication de ces villes c’est le « dosage » entre cette Intelligence Artificielle (IA) la préservation de l’environnement et de l’humain.
Silicon Savanah au Kenya, Bénin Smart City, Yabacon Valley au Nigeria, etc… sont des villes intelligentes mais parfois, elles sont confondues avec la Silicon valley, c’est à dire à un hub. Les profils des villes intelligentes sont variés : il y a la « cité de la connaissance et du savoir », parfois celle qui est « hyper connectée » avec des poteaux numériques qui mesurent la pollution de l’air et des caméras de vidéos surveillance.
La question est de savoir ce que l’on entend par une Smart city ? Quel est le juste équilibre à adopter pour la rendre intelligente tout en ne perdant pas de vu qu’en finalité, une ville doit être vivable, rendre les gens prospères et heureux.
Ensuite Stéphanie Rivoal a annoncé officiellement le sommet Afrique France 2020, qui se tiendra le 4, 5 et 6 juin 2020 à Bordeaux. L’objectif est de débattre, de montrer des exemples de transformation digitale urbaine de manière intelligente à l’échelle humaine.
Ce dispositif qu’elle a l’honneur de mettre en place, devra être pertinent et attractif.
Elle a rappellé que l’Afrique est l’objet de nombreuses convoitises, de nombreuses nations s’y intéressent et certaines d’entre-elles entretiennent avec l’Afrique des relations privilégiées depuis des décennies.: « on a le sommet des Russes, celui des japonais (qui date depuis un certain temps), des Chinois, de l’Allemagne, de l’Inde, de la Turquie, des Etats-Unis, et des anglais, (…) bref, tout le monde veut agir en Afrique. Les Africains eux-mêmes se tournent vers l’Afrique ; L’Afrique du Nord se tourne vers l’Afrique subsaharienne, donc véritablement il va se passer quelque chose de rapide, d’important et de transformant sur le continent africain, c’est sûr ! »
Sans ambiguïté, l’Ambassadrice a indiqué que la France attend pour savoir comment faire pour rester pertinent et trouver sa place dans ce nouvel ordre africain. Elle a ajouté que cela passera par l’accompagnement de cette tendance « tout à fait légitime » selon elle et qui mènera le continent africain très loin, à savoir : l’intégration africaine du transfert des savoirs entre Africains.
Quel socle pour les villes intelligentes ?
Saloua Karkri BLéekekriz Président de GFI Afrique et de l’APEBI (Fédération Marocaine des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring,(équivalent du Syntec Numérique en France) a souligné l’importance elle aussi de mettre l’humain au cœur des projets de transformation digitale. C’est cet état d’esprit que le monde politique doit absolument adopter en partenariat avec le privé. Elle reste optimiste quant au modèle économique qu’offre l’arrivée du Digital en Afrique. Pour le Maroc, avec l’arrivée du digital et des écosystèmes de Startups, de nouveaux modèles de financement ont également émergé comme le Crowdfunding et le Business Angels.
Saloua Karkri-Blekéziz a cité un autre exemple de service public digitalisé , celui émanant de la Direction Générale des Impôts au Maroc. Celle-ci avait lancé le procédure de la dématérialisation de la vignette qui au départ avait suscité le doute, les gens en étaient sceptiques mais finalement à l’usage cela a été une réelle réussite. Le citoyen n’avait plus besoin de se déplacer plus pour acheter sa vignette et cela a permis entre autre à l’Etat de faire des économies.
Elle a conclu en rappelant que face aux besoins existants, il y a des Startups compétentes prêtes à s’investir dans des projets innovants que le gouvernement du Maroc se doit d’utiliser. « Chez nous, ce n’est pas l’argent qui manque car au vu des financements internationaux qui arrivent de divers organismes pour des projets dans l’agriculture, la santé et l’éducation, il faudrait tout simplement y dégager un % pour le numérique : e-agriculture, e-santé, et e-éducation… » .
Pour Luc Missidimbazi Conseiller Postes, Télécommunications et Numérique du Premier ministre congolais, et directeur de Marchés du Haut Débit (ARPCE), le financement du numérique, du
digital ou des backbones n’est pas un problème, car l’argent est bien là !
Il a déploré cependant que très souvent les banquiers et les partenaires au développement discutent qu’avec les Etats sans y associer les acteurs économiques.
Les acteurs économiques vont chercher des financements pour monter des projets numériques sans pour autant associer les gens compétents dans leur domaine. Il manque autour de la table des discussions entre des acteurs économiques (startups), des professionnels métiers et des compétences dans le montage de financement avec des investisseurs privés.
Il a interpellé son auditoire en disant que s’il n’y a pas prise en compte des problématiques du territoire, des vrais enjeux comme la santé ou l’environnement, qu’est ce qu’un ingénieur de télécom seul pourra apporter au pays ?
Face aux différents secteurs d’activités qui sont cloisonnés, il a insisté en disant qu’il faut emmener les gens à se parler, à co-construire ensemble en mettant en œuvre des projets qui auront un impact positif sur la population.
Selon Luc Missidimabazi la réussite des villes intelligentes en Afrique passe également par la prise en compte de tous ces problèmes mais aussi par la prise en compte des besoins d’aménagement du territoire, de la gestion climatique, de la santé et de l’éducation.
M. Bassirou Ba, Directeur du Parc Numérique du Sénégal aborde le projet qui est déployé dans son pays au Sénégal : le Parc Technologique numérique (PTN), intégré dans au sein de la futur Smart City du pôle urbain de Diamniadio.
« Depuis 4 ans, nous développons le nouveau pôle urbain (…) nous en sommes à la 1ère phase.
En effet, le Sénégal souhaite se doter d’un projet phare, d’une plateforme de classe mondiale pour l’essor de l’économie numérique. Il s’agira de la première et la plus grande plateforme régionale de promotion de l’innovation et du développement de services numériques, créatrice d’emplois et de richesses. Situé à 35 km de Dakar, le site du PTN couvre une superficie totale de 25 hectares pour un projet financé à hauteur de 46,314 milliards de francs CFA (70,61 millions d’Euro), d’un prêt obtenu de la Banque Africaine de Développement (BAD) avec une contribution de l’État du Sénégal de l’ordre de 6,329 milliards de francs CFA (soit 9,65 millions d’Euros). Source : PTN.
« Nous y déposons un certain nombre d’infrastructures, avec l’aménagement numérique de la fibre optique qui représente un investissement lourd. » L’Etat du Sénégal a du recourir à des modèles de PPP (partenariat public-privé) pour mettre en place cette infrastructure avec l’aide d’une institution publique en charge de la mise en œuvre de la fibre optique.
« Nous formons du capital humain (…) pour permettre à nos jeunes d’accéder à des emplois décents qui paient bien et qui après un transfert de compétence en technologie, nous pourrons développer en éco système. (…) L’Etat fait un investissement dans les zones les plus reculées et mettra en œuvre du service public digitalisé. »
4e révolution industrielle, quels enjeux pour l’Afrique ?
-Elizabeth Moreno VP et Directrice Générale HP Afrique a commenccé par attirer l’attention de son auditoire en posant la question suivante : « A après être passé à côté des trois révolutions
industrielles, est-ce que le continent africain peut s’offrir le luxe de passer à côté de cette 4ème révolution ? ». Qui se traduit par ces 5 thématiques
- L’éducation : le boum démographique de l’Afrique est à la fois une opportunité extraordinaire et un défi incroyable. L’Afrique possède la population active la plus jeune du monde, avec plus de 50 % des africains qui sont âgés de moins de 20 ans et en 2050 la population africaine aura dépassé celle de l’Inde et de la Chine. Cette jeunesse nécessite toujours plus de besoins techniques et humains pour recevoir une éducation de qualité dans les villes mais aussi dans les zones rurales ; Elle a besoin d’une éducation et d’une formation adéquate pour répondre aux nouveaux enjeux spécifiques au développement. C’est la seule manière d’enrayer le chômage qui est l’un des fléaux les plus importants du continent.
- La Santé : il faut la rendre plus accessible, plus performante et plus personnalisée. Il n’y a pas de raison que les gens habitants les campagnes soient moins bien soignés, moins bien traités que ceux qui se trouvent dans les villes. L’IA (l’Intelligence Artificielle) nous permet de détecter les maladies rares, de produire les traitements adéquats, de diagnostiquer à temps les maladies infectieuses ou de partager les informations et les compétences entre médecins qui se trouvent sur ou hors du continent et tout cela peut faire une différence énorme en Afrique où aujourd’hui encore la médecine est pratiquée de manière plus réactive que proactive.
- L’agriculture : elle emploie 65 % des personnes sur le continent, elle compte sur 30 % du PIG du continent africain. D’ici 2030, l’agriculture sera un marché d’un trillion de dollars (source : la Banque Mondiale). Pourquoi ? parce qu’on enregistre un boum démographique, une augmentation du pouvoir d’achat, une urbanisation qui s’accélère et une volonté de mieux manger.
Il est bien sûr pertinent de parler des villes intelligentes quand on sait que trois des plus grandes métropoles mondiales sont déjà en Afrique : en Egypte, en Afrique du Sud et au Nigeria. Mais il faut aussi parler des campagnes intelligentes et penser aux formidables opportunités que l’intelligence artificielle peut apporter aux agriculteurs : pour répondre aux problèmes de sécheresse, aux problèmes de fertilité des sols et de l’instabilité climatique.
- Les services publics : faut favoriser un service public beaucoup plus proche des citoyens, plus rapide, plus efficace, plus adapté et plus personnalisé. « Quand vous allez demander un certificat de naissance, parfois vous ne retrouvez pas votre propre date de naissance, et on vous répond : mais ce n’est pas grave, tu as ton certificat, sors ! ».
Selon elle, avec l’intelligence artificielle ce cas de figure ne pourra plus se produire, car une machine (ou serveur) ne prend en compte que les données qu’on lui transmet, on peut tout au plus corriger une saisie pour retrouver sa bonne date de naissance. L’intelligence artificielle peut permettre à la fois, de mieux dispatcher les demandes, de faire des traductions simultanées, d’archiver et de traiter les documents plus rapidement que n’importe quel être humain.
- Les services financiers : elle abordera cette partie de son exposé en déplorant la corruption qui sévit sur le continent africain et qui est favorisée par la circulation du cash : « Plus l’argent circule de main à main, plus on ‘oublie’ de le déclarer…» dira t’elle ironiquement.
Aujourd’hui, on parle de richesses économiques, mais à plus long terme, on peut s’interroger sur ce que l’IA (Intelligence Artificielle) est en train de produire.
Les personnes qui sont plus riches aujourd’hui, pourront demain s’acheter une meilleure santé avec la biotechnologie, un plus beau physique, de l’intelligence, de la créativité, de l’innovation… donc là où les technologies sont sensées réduire les écarts sociaux, elles sont en fait en train d’en creuser d’autres à d’autres niveaux.
Si on se contente que les 100 personnes les plus riches de la planète détiennent plus de richesse que les 4 milliards des plus pauvres de la planète, où l’intelligence artificielle va t’elle nous amener ?
Comment imaginer la Smart city de demain ? Comment s’assurer que l’ensemble des citoyens, du plus pauvres au plus riches, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, lettrés ou illettrés, de la ville ou de la campagne, des cités ou de la capital, puissent bénéficier de l’avantage de l’industrie 4.0 ?
Comment ce continent qui dispose aujourd’hui des plus grandes richesses humaines et naturelles du monde, mais qui a les plus grands bidonvilles du monde, qui a aussi le plus grand taux d’analphabétisation du monde et qui est le plus pauvre au monde, puisse tirer le meilleur parti de cette 4ème révolution industrielle ?
Après avoir soulevé ces questions, Elisabeth Moreni a aussi donné quelques éléments de réponse, des idées à mettre en œuvre en exploitant les technologies du numérique mais également les procédures qui devraient les encadrer :
- En agrémentant une technologie de base comme l’électricité et la connectivité : il n’y a que 20% des africains aujourd’hui qui ont de l’électricité courante.
- Capitaliser sur cette jeunesse : plus de 50 % de la population africaine à moins de 20 ans, il s’agit d’une jeunesse qui est née dans les technologies et de ce fait n’éprouve aucune appréhension à les exploiter quotidiennement pour étudier, pour communiquer, pour s’amuser, s’informer et travailler..
Un autre aspect, créer un environnement légal qui soit à la fois protecteur des individus, stimulant pour l’innovation et l’investissement en mettant en place des stratégies digitales sur le long terme et en investissant dans la recherche et le développement.
- créer un environnement collaboratif car ni les institutions publiques, ni les institutions privées, ni les bailleurs de fonds internationaux, ni les organisations internationales ou les sociétés civiles ne pourront régler les problèmes de l’Afrique à eux seules. Il faut créer un environnement, un espace où pourront collaborer, ces différents acteurs sur les problèmes politiques, sociaux, économiques, intellectuels et éthiques que soulèvent ces nouvelles technologies.
Selon E. Moreno ’à un moment où l’Afrique attire tant de convoitises où non seulement la Chine mais aussi l’Europe, les Etats-Unis et la Russie cherchent à maximiser leur présence et à augmenter leurs influences, à un moment où les GAFA) et les BATX (les géants du Web chinois dans les années 2010 : Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) implantent leurs laboratoires intelligents partout sur le continent, il serait temps que l’on considère que l’Afrique a aussi quelque chose à tirer de ces technologies et que elle aussi peut embrasser intelligemment cette révolution industrielle.
L’Afrique doit pouvoir construire des villes intelligentes, avoir un système éducatif intelligent, un système de santé intelligent, une agriculture intelligente, une industrie intelligente, exploiter toutes ces données qu’elle a tant de mal à capturer aujourd’hui pour combattre la pauvreté, combattre la corruption, combattre l’illettrisme, etc… pour véritablement changer les choses en Afrique grâce à cette 4e révolution industrielle.
La conclusion d’ Elisabeth MORENO est claire :
« Je veux croire enfin que cette révolution technologique permettra à l’Afrique et aux Africains de sortir de la misère, de la famine et de l’exclusion.
- Que peut-être que cette révolution nous permettra de traiter notre planète différemment, pour en laisser un bout à nos enfants ?
- Que peut-être que cette révolution permettra à la jeunesse africaine de devenir data scientist, expert en robotique, ingénieur en intelligence artificielle, de créer ses propres emplois et de ne pas avoir à prendre le risque de perdre sa vie pour chercher un meilleur avenir ailleurs ? ».
L’Afrique semble désormais prête à se prendre en main en se saisissant de cette opportunité qu’est cette révolution digitale qui désormais inonde le marché économique mondial. Les Africains n’hésitent pas à associer leur jeunesse dans des programmes de d’urbanisation digitale conscients que désormais c’est là aussi que se joue l’avenir du continent africain.
Puisqu’à l’aube de 2020, la transformation digitale de tous les services dont l’humain a besoin est inexorablement incontournables, ne serait-il pas temps que l’ensemble des anciennes colonies s’inscrivent elles aussi dans ce marché international qui s’offre à elles ?
Ne serait-il pas temps qu’elles s’affairent à y trouver des niches de développement économique et d’insertion professionnelle pour sa jeunesse ?
Alors peut-être, oui peut-être pourront-elles envisager plus concrètement à plus d’autonomie et à plus d’indépendance financière ?