Amerique Latine. Lundi 16 aout 2021. CCN/Bolivarinfos/Françoise Lopez. Les États-Unis ont trop souvent montré être un territoire fertile en toutes sortes de campagnes de haine, même les plus folles, comme par exemple la plus récente en date, visant à rendre les sans-papiers responsables de la nouvelle vague de Covid-19 qui balaie le pays.
Au cours des dernières semaines, les infections se sont multipliées, notamment dans les États de Floride, de Louisiane et d’Arkansas. De nombreux hôpitaux ont cessé de recevoir des patients car ils sont saturés.
Les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies ont déclaré que la Floride avait enregistré un nombre record de cas le week-end dernier, avec plus de 28 300 cas par jour.
Jusqu’à présent, aux Etats Unis, 36,2 millions de personnes ont souffert de Covid-19 et 618 000 autres ont perdu la vie. La variante Delta est la responsable de la majorité des infections détectées.
Dans ce contexte critique, une campagne s’est déployée sur les réseaux sociaux, accusant les migrants tentant d’arriver dans le pays par la frontière mexicaine d’être la principale cause du problème.
Cela a pour but d’accroître les sentiments racistes et xénophobes à l’égard de ceux qui cherchent une vie meilleure, qui leur a été refusée dans leurs lieux d’origine.
Ce qu’on ne dit pas, c’est qu’à la ligne de démarcation des frontières, il y a le respect des mesures extrêmes dictées par l’ancien Président Donald Trump, notamment l’expulsion immédiate de ceux qui sont arrêtés dans leur tentative de traverser la frontière.
Les familles autorisées à entamer une demande d’asile sont relativement peu nombreuses par rapport à celles qui se voient refuser cette possibilité et qui sont renvoyées dans leurs pays d’origine, généralement situés dans le Triangle Nord d’Amérique centrale ou au Mexique même.
Les mineurs non accompagnés, sont exemptés de l’expulsion et sont placés dans des centres de détention, où ils n’ont aucun contact avec la population nord- américaine.
Ainsi, les autorités sanitaires du comté d’Hidalgo, au Texas, ont indiqué que les migrants ne peuvent pas être responsables du rebond des cas aux États-Unis. Ils ont d’ailleurs rappelé que la variante Delta a commencé à circuler aux États-Unis bien avant que dans les points de départ de ces groupes de personnes.
En réalité, la nouvelle crise est plutôt liée au refus de se vacciner d’une partie de la population nord-américaine qu’aux migrants qui cherchent à entrer sur territoire nord-américain.
À cela s’ajoute le refus des autorités fédérales d’imposer des restrictions à la population, notamment le port obligatoire de masques, qu’elle soit vaccinée ou non.
Il est donc inutile de rendre les migrants responsables de ce qui se passe dans une société n’assumant pas sa part de responsabilité dans la lutte contre une maladie qui ne cessera d’exister dans ce pays que lorsqu’elle aura disparu partout ailleurs dans le monde.