Amérique Latine. Dimanche 24 octobre 2021. CCN/Bolivarinfos/Françoise Lopez. Tout indique qu’en ce moment, de nouveaux scénarios sont mis en place pour organiser des révolutions de couleur en Amérique Latine. La Bolivie et Cuba sont à nouveau dans la ligne de mire de ceux qui veulent un changement de régime dans ces pays.
Même si les circonstances politiques sont très différents dans l’Ile et dans le pays des Andes, la même recette est appliquée pour créer une crise interne dont le but est l’implosion et la déstabilisation, des formes d’intervention utilisées par les Etats-Unis pour renverser des Gouvernements qui ne se plient pas aux desseins de l’Empire ou au moins les saper.
Selon la manuel de Gene Sharp, l’expert en révolutions non violentes le plus célèbre du monde qui amis au point 198 techniques différentes pour provoquer le changement de régime, l’une de ces méthodes est la protestation qui reflète le mécontentement social et qui éclate généralement après des élections.
La Bolivie
De nouveaux plans de déstabilisation se préparent, cette fois contre le Gouvernement de Luis Arce. Souvenons-nous que ceux qui cherchent à provoquer à nouveau la violence ont déjà participé au coup d’Etat mettre en place contre Evo Morales en 2019, survenu pendant une crise politique qui a fait des centaines de morts, provoqué la persécution des dirigeants du MAS, la corruption et l’installation d’un Gouvernement de fait.
Depuis que Arce est devenu président, des détails ont été révélés sur la structure qui se trouvait derrière le coup d’État, une conspiration à laquelle les Etats-Unis ont participé indirectement car on a découvert qu’ils avaient envisagé d’envoyer des mercenaires en Bolivie.
Le média The Intercept a diffusé des enregistrements d’appels entre Luis Fernando López, ministre de la Défense du Gouvernement de fait de Jeanine Áñez, et Joe Pereira, un ancien administrateur civil de l’armée étasunienne envoyé en Bolivie et organisateur d’une mission de mercenaires dans ce pays.
Le coup d’État devait avoir lieu la veille de l’investiture de l’actuel président car le bruit courait qu’en prenant le pouvoir, il remplacerait soi-disant les forces armées et la police bolivienne par des milices cubaines et vénézuéliennes. Que presque 2 ans après le coup d’Etat contre Evo Morales, d’autres éléments de déstabilisation s’ajoutent prouve que le plan dont l’objectif est de renverser n’importe quel Gouvernement non soumis aux desseins de l’empire se poursuit.
Une vidéo sur laquelle le gouverneur du département de Santa Cruz, Luis Fernando Camacho, affirme avoir eu à sa disposition 6000 mineurs armés de dynamite pour renverser le présidente Evo Morales a été révélée récemment. Cette vidéo date de décembre de 2019, l’une des périodes pendant lesquelles le conflit était le plus ardent.
« La conversation a été longue et il m’a dit : « Je vais te faire tomber Evo Morales mais promets-moi d’être président. » Moi, je lui ai dit : « Alors, d’abord nous rétablissons la démocratie. Non, je te garantis que nous allons le faire tomber mais… Oui, ok, je te le promets. » Nous sommes partis et il adit : « Il va y avoir le bordel à l’aéroport mais tu vas pouvoir entrer. » Il a dit et fait, » a dit Camacho à l’inauguration d’une peinture murale en son honneur.
Souvenons-nous que Camacho était l’une des figures les plus visibles du coup d’Etat contre Evo Morales. En tant que président du Comité Pro Santa Cruz, il avait entrepris une sorte de croisade depuis la zone la plus riche du pays jusqu’au siège du Gouvernement, à La Paz, avec le slogan « Dieu reviendra au palais. » Avant cela, il avait suscité une vague de racisme qui s’était cristallisé dans la persécution d’indigènes, de dirigeants syndicaux et de militants du parti de Morales, au cours de laquelle des maisons avaient été brûlées et des personnes lynchées.
En ce qui concerne les éventuels scénarios à venir, et surtout en tenant compte de la poursuite du plan destiné à chasser le MAS du Gouvernement, on peut supposer que les récentes protestations de mineurs ne sont pas du tout spontanées et sont une tentative de changement de régime grâce à une révolution de couleur.
Récemment, Clemente Ramos, le chef du groupe du MAS à l’Assemblée Législative Départementale de Santa Cruz, a dit qu’on est en train d’organiser un nouveau coup d’État. « Je lance un appel à toutes les organisations sociales du Département de Santa Cruz à déclarer l’état d’urgence et la mobilisation pour ne pas permettre un nouveau coup d’État(…) Luis Fernando Camacho n’a apporté que la haine et le fascisme, » a-t-il déclaré.
Les déclarations d’un partisan de Camacho que nous allons citer prouvent qu’il n’y a aucune raison apparente de protester. Son discours absurde montre qu’il ne sait même pas pourquoi les rues sont barrées : « Parce que Camacho veut que nous continuions, parce que Camacho ne se rend jamais, » déclare-t-il. « Parce que Camacho demande je ne sais quoi mais nous sommes là et nous bloquons, » a-t-il répondu à une journaliste qui lui demandait comment ils pensaient atteindre leurs objectifs et les raisons de la protestation.
On peut trouver des scénarios identiques dans la recette des révolutions de couleur qu’on a essayé d’appliquer au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua, des pays qui, comme la Bolivie, sont dans la ligne de mire des Etats-Unis.
D’autre part, il y a aussi eu à Cochabamba des manifestations destinées à défendre le maire de droite Manfred Reyes Villa contre le Gouvernement central sous prétexte qu’ils veulent faire du pays une autre Cuba ou un autre Venezuela.
On alerte aussi sut la fait que les mouvements putschistes qui ont lieu actuellement dans diverses régions de Bolivie sont très semblables à ceux qui ont eu lieu en 2019, avant le coup d’Etat contre Evo Morales. Les lieux où ils se déroulent sont La Paz, Santa Cruz y Cochabamba, des endroits où ont lieu des marches indigènes financées par l’extrême-droite.
Que des groupes armés aient pris par la violence un marché de coca de La Paz et aient brûlé la Wiphala en est un indice. Selon un rapport de KawsachunNews, un petit groupe de droite de l’association des cultivateurs de coca de la région des Yungas de La Paz a pris il y a quelques jours par la force le contrôle du marché officiel de coca de La Paz connu sous le nom de ADEPCOCA et la première chose qu’il a faite a été de retirer le drapeau qui représente la diversité des cultures originaires : la Wiphala.
« La majorité pro-MAS a été de son siège après des semaines de protestations armées d’une minorité de droite. » Nous parlons avec l’ancienne présidente de l’ADEPCOCA Elena Flores. Flores est une dirigeante afro-bolivienne qui a été emprisonnée par la dictature d’Añez». On dit qu’ils utilisent de petits groupes d’indigènes pour qu’ils disent que le Gouvernement d’Arce est en train de piller la nature en nationalisant les ressources. Ils cherchent ainsi à créer un climat de chaos parmi les secteurs qui ont traditionnellement soutenu le MAS alors que la droite traditionnelle instrumentalise les symboles indigènes en faveur de l’ordre du jour de destitution du président.
Un autre secteur qui s’est soulevé cette année pour protester contre l’actuel Gouvernement est le secteur des mines, déterminant étant donnée l’importance qu’a son existence dans la société et dans l’économie boliviennes. Fin août, la Fédération des Coopératives des Mines d’Or (FECOMAN), composée par la Fédération Régionale des Coopératives des Mines d’Or (Ferreco) et par la Fédération Régionale des Coopératives des Mines d’Or du Nord de La Paz, a radicalisé ses protestations contre le Gouvernement pour exiger la satisfaction d’une série de revendications.
A cette occasion, ils ont bloqué des routes et se sont dirigés vers le siège du Gouvernement alors même qu’ils avaient des interlocuteurs politiques et syndicaux de première main au MAS ainsi que d’autres fonctionnaires du Gouvernement.
Le processus de conspiration putschiste continue. L’opposition bolivienne, ce lundi 11 octobre, a coupé des rues et des avenues dans les 3 principales villes du pays (Santa Cruz, Cochabamba et La Paz) pour protester contre le Gouvernement du président Luis Arce qu’ils accusent d’encourager des jeux politiques contre l’opposition et de chercher à approuver une loi draconienne destinée à enquêter sur les fortunes. Cette manifestation a été un échec car elle n’a pas eu le succès escompté, le reste du pays est toujours calme. D’autre part, il faut dire aussi certains secteurs sociaux ont convoqué des concentrations pour défendre la Wiphala et contre la plan en marche.
Que divers secteurs s’activent en même temps contre le Gouvernement bolivien est un indice qu’une escalade de violence est possible, un scénario propice à une commotion sociale qui pourrait devenir une nouvelle tentative de coup d’État.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos