La Paz. Mercredi 9 Septembre 2020. CCN/Bolivarinfos/Françoise Lopez. 3,6 millions de dollars ont été consacrés à des messages sur Facebook et Instagram contre les gouvernements Mexicain et Vénézuélien et favorables au gouvernement de Añez.
Un nouveau scandale international rattrape le gouvernement bolivien mais il ne concerne pas uniquement l’exécutif putschiste de Añez : l‘opposition vénézuélienne est aussi dans la ligne de mire.
Le fameux journal nord-américain The Washington Post a révélé ce mercredi que Facebook avait supprimé un réseau de désinformation financée à coup de millions, créé dans le but de faire la promotion de la gestion de Añez et de discréditer l’opposition. Le quotidien fait aussi référence à des publications qui soutiennent l’opposition vénézuélienne et critiquent le Parti du Président Mexicain, Andrès Manuel Lopez Obrador.
Selon les révélations du journal, ce réseau illégal utilisait des faux comptes pour amplifier ses contenus, échapper à l’application des politiques restrictives de Facebook, induire le public en erreur quant aux personnes impliquées dans ces activités en se faisant passer pour des organes d’information indépendants, des organisations civiles ou politiques.
Certains de ces sites pirataient des partis politiques, utilisant des techniques du genre “typo-squatting” pour tromper le public. Cette activité semble avoir ciblé des manifestations civiques et les élections des pays visés.
“Les personnes impliquées dans ces agissements publiaient des informations au sujet d’évènements d’actualité, sur des thèmes et des figures politiques, des élections et des crises politiques au Venezuela, au Mexique et en Bolivie”, signale le texte.
Julian Macias Tovar, analyste de réseaux et directeur de “Pandémie digitale” s’en est fait l’écho, en révélant que ce réseau était lié à CLS Stratégies, à l’Atlantic Council, à l’OEA, à l’USAID (organisme public des Etats-Unis) et à Atlas Network.
3,6 millions dépensés en désinformation
Facebook informe qu’il s’agissait de 55 comptes Facebook, 42 sites et 36 comptes Instagram comptant plus de 500 000 abonnés sur Facebook et 43 000 personnes suivant plusieurs comptes Instagram.
L’équivalent de 3,6 millions de dollars ont été investis en messages sur Facebook, principalement payés en dollars américains, qui contenaient des attaques contre les gouvernements du Mexique et du Venezuela et soutenaient le gouvernement de Añez.
Deux exemples de publications utilisées
P.P. et Vox, associés à ceux qui tirent les ficelles : l’analyste signale que l’un de ces titres, l’Atlantic Coucil, un Think Thank créé pour faire pression sur des dossiers internationaux et dont la Russie “avait dit qu’il représentait une menace pour les fondements du système constitutionnel et la sécurité”, compte dans ses rangs l’ex-président Jose Maria Aznar, nommé directeur de cet organisme pour l’Europe et l’Amérique Latine en 2012.
Aznar a également été nommé conseiller de NewsCorp (FoxNews) et est devenu l’un des principaux promoteurs d’Atlas Network.
Y est présent par ailleurs Rafael Bardaji, ex-conseiller des Ministres de la Défense du Parti Populaire, Eduardo Serra et Federico Trillo, qui a été le directeur de la politique internationale du FAES qui s’est éloigné du PP en 2018 pour ensuite devenir membre de Vox.
“Facebook finance l’Atlantic Council, son partenaire contre la désinformation dans le cadre d’un “travail scientifique digital innovateur” ayant pour but de protéger la démocratie et promouvoir la vérité, alors qu’Aznar est curieusement propriétaire d’une entreprise de Big Data grâce à de l’argent provenant de paradis fiscaux”, souligne Macias Tovar.
Traduction Frédérique Buhl pour Bolivar Infos