Paris. Vendredi 15 octobre 2021. CCN. Une voix s’élève à l’unissons des sons de la terre, un mouvement ascensionnel qui célèbre la vie.
Cinthia Abraham déploie une palette unique. On y perçoit les rythmes de ses ancêtres portés par le tambour ka de Guadeloupe, le fruit de ses passions musicales, du jazz élégant des Double six aux danses sensuelles et latines, en passant par les chants des identités métisses.
On y ressent la fraîcheur des eaux pures, les parfums d’une forêt vierge, la folle liberté d’oiseaux célestes et le feu de l’amour et des amitiés profondes.
Cynthia joue avec le sens et les sons des mots. En français, en anglais et bien sûr en créole, mais aussi en Xhosa sud africain, en russe ou en portugais du brésil, elle leur donne la force naturelle des battements de coeur.
Elle peut tout faire avec sa plume et sa voix : Unir la nuit et le jour (laisser aller), nous persuader que la danse est le meilleur des élixirs (regarder danser) ou nous révéler le secret de la création (inspiration). Elle chante donc comme nulle autre, mais insuffle aussi un souffle vital à travers sa flute traversière et construit un équilibre parfait à l’aide de ses percussions.
Son univers est singulier mais ouvert. Sur Misyé Mendé elle invite le grand batteur Sonny Troupé à explorer ensemble le Mendé, l’un des sept rythme du gwoka, la musique de leur racine guadeloupéenne commune.
Elle visite l’Afrique du sud avec le pianiste Edouard Monnin sur Lost in shadow, l’hommage de Paul Hamner à l’immense chanteuse Busi Mhonglo et le pianiste couronné de prix, Pierre de Bethmann, sur Siyobona de la compositrice Xhosa Lindiwe Maxolo.
Sur S’envoler, elle défend l’intégrité de la nature en compagnie de l’époustouflant bassiste et guitariste brésilien Munir Hosn.
Avec son adaptation polyphonique de Les Cosaques, extrait de « Lady Godiva, Opéra pour un flipper » composé par Caroline Fayolle et écrit par Valérie Fillon, elle rend hommage à ses années d’apprentissage au CREA, d’Aulnay-sous-bois.
Aujourd’hui, le monde lui appartient et se plie volontiers aux fulgurances de son inspiration généreuse, à son humanisme contagieux. Les compositions ciselées de Cynthia Abraham et celles qu’elle adapte à son univers élargissent l’horizon et son chant réveille les rayons du soleil.
Benjamin Minimum
Plus d’infos : http://www.cynthiaabraham.