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Guadeloupe. Carnaval : les femmes (dé)montrent qu’elles n’ont pas peur

Guadeloupe. Carnaval : les femmes (dé) montrent qu’elles n’ont pas peur

Guadeloupe. Carnaval : les femmes (dé)montrent qu’elles n’ont pas peur

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Pointe à Pitre. Samedi 27 janvier 2024. CCN. Que l’on conspue celles qui choisissent d’afficher leur féminité durant la période carnavalesque ou que l’on proteste contre celles qui s’affirment et refusent de se laisser impressionner dans leur milieu professionnel, la situation de la femme en Guadeloupe interpelle depuis de très longues années.

De nombreux commentaires désobligeants ou faussement offusqués circulent et se répandent à l’encontre de ces femmes qui durant les défilés du week-end, s’affichent comme des femmes libérées, fières de leur corps que certains dénigrent après s’être bien rincé l’œil et les avoir zieuté.

On parle peu des hommes qui eux aussi défilent en tenue légère. Non, ce qui choque ce sont les femmes qui retournent contre ceux-là mêmes qui ne cessent de les sexualiser, ce corps que visiblement l’on ne saurait voir et qu’elles doivent cacher, sous peine de.

Guadeloupe. Carnaval : les femmes (dé) montrent qu’elles n’ont pas peurLe corps de la femme est cette tentation qu’elles doivent dissimuler du regard des autres. Sinon il ne faudra pas qu’elle s’étonne d’un quelconque harcèlement et elles devront admettre que ce qui leur arrive tous les jours (violences sexuelles et sexistes, agression, harcèlement de rue ou au travail…) est de leur fait et de leur faute, car elles le provoquent par leur tenue ou leur action : Que faisait-elle à cette heure avec cette tenue ? Pourquoi portait-elle un string sous sa robe ?

Nul ne songe que ce qu’il faudrait, c’est éduquer les hommes, leur inculquer le respect de la femme, le respect du corps de l’autre et de sa parole (« Non veut vraiment dire non », le silence n’est pas un consentement, « quand elle dort ça ne veut pas dire qu’elle est d’accord » etc.)

Ce que ces corps qui défilent nous disent c’est qu’ils peuvent sortir, se dévoiler, se montrer dans la nuit du carnaval sans être des proies ou de futures victimes.

La nature instinctive que l’on prête aux hommes ne saurait être le prétexte de ces actes violents, de ces féminicides qui gangrènent nos sociétés.

Dans la nuit du défilé, en groupe, ensemble, les femmes montrent qu’elles n’ont pas peur. Et elles attestent aussi d’une forme de sororité : nous sommes un groupe, nous sommes nombreuses, nous sommes puissantes.

Guadeloupe. Carnaval : les femmes (dé) montrent qu’elles n’ont pas peurOn devrait avant tout saluer la beauté et la diversité de ces corps splendides qui défilent et s’affirment. Qu’elles soient fines ou plantureuses, peu couvertes ou vraiment dénudées, ces femmes proposent au public une ode à la sensualité, à la beauté de la femme, quelle que soit sa morphologie.

Et ça c’est moderne.

Bien sûr les bien-pensants ont le droit d’exprimer leur réprobation mais il serait cohérent que ce ne soit pas les mêmes qui se déplacent pour regarder ces groupes carnavalesques décomplexés, les mêmes qui visionnent inlassablement les vidéos de ces femmes affirmées, qui soient ceux qui sortent la carte de la morale et de la pruderie.

En vérité, ces femmes, issues de tous les milieux professionnels, vivent au quotidien la violence du patriarcat.

Elles sont chaque jour confrontées aux regards libidineux de leur collègue, supérieur ou subordonné. Elles sont chaque jour soumises aux codes d’une société misogyne et elles ont appris à les contourner pour réussir.

Et c’est ce qui devrait nous choquer : la situation de toutes ces femmes violentées aujourd’hui en Guadeloupe, celles qui meurent sous les coups de leurs conjoints et dont les voisins ont vu les hématomes mais pour lesquelles ils n’ont rien fait.

Quand donc agirons-nous en faveur de celles qui se font harceler, agresser, violer et malgré tout continuent de se battre dans l’espoir d’une vie meilleure ?

Guadeloupe. Carnaval : les femmes (dé) montrent qu’elles n’ont pas peurNous n’agissons même pas en faveur de celles qui se font rabaisser dans leur cadre professionnel. Combien s’émeuvent des licenciements de ces femmes qui ont osé parler, dénoncer, s’exprimer, penser par elles-mêmes ?

Allons, allons … Laissons celles qui le peuvent s’affirmer et si nous en avons la langue, l’énergie, la force, agissons pour celles qui tapies chez elles, souffrent et demeurent cachées.

Les droits de la femme ça n’est pas que le 8 mars.

Louise Christophe.

14 réflexions sur “Guadeloupe. Carnaval : les femmes (dé)montrent qu’elles n’ont pas peur”

  1. Article bien écrit, bravo et merci à sa rédactrice. je partage complètement son avis et je vais le republier sur mes réseaux.

  2. DELANNAY CHRISTIAN

    J’ai véritablement adoré cette réflexion remplie de sincérité, de vérité et de clarté. Félicitation pour cet excellent article !

    1. Entièrement d’accord avec toi. Nous sommes encore loin dans ce combat mais nous devons continuer à nous battre. j’ai une forte pensée pour Kothy qui s’est beaucoup battue pour cette problématique et……..

      1. Foutez la paix aux femmes et laissez les s exprimer quel que soit la manière. C est vrai qu’elle a un rôle éducatif dans cette société Guadeloupeene, mais elle s ont aussi le droit de se lâcher pour le carnaval. Sans oublié de retrouver leur dignité, après.

  3. tout est dit et si bien écrit
    n en déplaise aux esprits chagrins et aux donneurs de leçons
    que vive VIM et que ce groupe poursuive sa route en toute liberté

  4. pa ni ayen à di enko si libété à moun é ko à yo sé la an gran jou joustan lannuit tonbé mé ni dot ki ka kaché é ki pé ” la liberté ” si yo té ké pé yo t’éw fé gendam maré tout moun ki ka soti an vim le Q libre.

    1. Tout est écrit ,par ailleurs nous sommes tous des hommes et des femmes avertis avec nos propres valeurs ;les histoires néfastes qui ont créés des polémiques ne sont là que pour attirer le regard du peuple pour une conscience collective . Vimons et aimons nous encore plus.

  5. Plus rien à dire, parfaitement parfait. N’en déplaise à cette catégorie de Dames qui n’arrêtent pas de critiquer d’autres FEMMES pour se sentir plus Dames. Restez des petites dames et laisser les FEMMES exister dans toute leur splendeur.

  6. Il est clair que l’article est bien écrit. Sauf qu’il y’a un élément important à mon sens qui a été omis. Les paroles des chansons…les postures ….
    Ok pour des corps d’hommes ou de femmes dévoilés dénudés …mais la vulgarité a des limites.
    oui, mais ….
    Il y’a des limites !!!

    1. Tout à fait. Il n’est pas non plus fait mention de l’impact qu’a la vue de tous ces corps dénudés et ces paroles obscènes sur les enfants. Même si peu d’entre eux sont encore sur place à l’heure de ces défilés, ceux-ci sont malheureusement filmés et les images finissent sur la toile. Une partie de la jeunesse a pris goût pour les vidéos qu’il faut faire défiler, et des enfants finissent par tomber sur ces vidéos sans le vouloir ou sans l’accord de leurs parents. Le carnaval est un évènement familial, il faut garder cela à l’esprit.

      Analyse de la guadeloupéenne Sévrine Lysimaque sur l’hypersexualisation (12 min.) : https://youtu.be/AVlRiWzBiqw

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