Guadeloupe. Ecoside. Massacre à Ravine Espérance à Basse-Terre
Basse-Terre-capitale. Jeudi 6 mars 2025. CCN. Le week end dernier plus exactement samedi 1er mars, matin, des dizaines d’arbres et arbustes ont été anéantis sur les bords du chantier de construction de la DRFIP (Direction régionale des Finances publiques), à Basse-Terre, le long de la ravine Espérance.
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Nous avons besoin de protéger nos bordures de rivières, ripisylves et milieux naturels urbains !
Après avoir supprimé toute végétation sur 1,5 hectare, il y a 1 an et demi, afin d’y construire un grand bâtiment béton, collé en bordure de la ravine Espérance qui traverse Basse-Terre à cet endroit et longe le terrain de la DRFIP, ce chantier a donné le coup de grâce. Sur plus de 100 mètres de long, la ripisylve de la ravine Espérance a été détruite en quasi-totalité : des dizaines d’arbres (grands amandiers, mombins, flamboyants, etc.) et d’arbustes ont été coupés, leurs branches et troncs amoncelés sur les arbrisseaux en dessous, la rivière encombrée de déchets végétaux gênants les mulets, ciriques et autre faune présente dans les eaux.
On craint le pire, il est fort probable que cela continue cette semaine et que l’entièreté de cette berge soit « dégagée » au droit du bâtiment …
Le chantier de construction avait déjà impacté cette zone ; mais on comprend assez mal quelles ont été, cette fois-ci, les motivations pour abattre la quasi-totalité des arbres : pour pouvoir « contempler » la rivière à nu, voire qui sait, demain, avec une berge bétonnée peut-être … Comment une telle décision peut-elle encore aujourd’hui être prise ?
- A une époque où, dérèglement climatique et hausse des températures obligent, l’évidence est de préserver notre environnement, et, particulièrement tout poumon vert résistant en milieu urbain !
- Alors que ces corridors écologiques que constituent les rivières, petites ou grandes, et leur ripisylve qui abrite une riche faune sont directement concernées par le dispositif « trame verte et bleue (TVB) » qui vise à préserver et à restaurer un réseau de continuités écologiques1 !
- A la suite d’épisodes récents qui nous démontré à quel point nos installations de bords de rivière étaient vulnérables aux crues et glissements de terrain. Les enrochements et bétonnage n’y apportent pas une réponse suffisante tandis que les études de techniques de génie végétal réaffirment l’efficacité des végétaux et de leurs propriétés mécaniques et/ou biologiques, pour le contrôle, la stabilisation et la gestion des sols érodés !
Or, la ravine Espérance se situe en zone inondable (PPRN) et est désormais dépourvue, sur une de ses berges de précieux alliés pour lutter contre ce risque.
1. Pour que les espèces animales et végétales puissent circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer, assurant ainsi leur cycle de vie Depuis 2007, cette démarche inscrit la préservation de la biodiversité dans les décisions d’aménagement du territoire, contribuant à améliorer notre cadre de vie et l’attractivité résidentielle et touristique.
David Laporal
