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Guadeloupe. Enquête-Culture. Le MACTe, l’Artchipel, le Musarth : les managements de la souffrance ?

Guadeloupe. Enquête-Culture. Le MACTe, L’Artchipel, Le Musarth : Les managements de la souffrance ?

Guadeloupe. Enquête-Culture. Le MACTe, L’Artchipel, Le Musarth : Les managements de la souffrance ?

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Pointe-à-Pitre. Vendredi 5 juillet 2024. CCN. Pourquoi les 3 principales structures culturelles du pays connaissent elles des difficultés de management ? Les responsables politiques en ont-ils conscience ?

Pourquoi en Guadeloupe n’y a-t-il pas une démarche concertée et collaborative pour la mise en œuvre d’une véritable politique culturelle ?

Enquête-Culture

Difficile d’aborder la question de structures culturelles du pays sans parler du Centre des Arts de Pointe-à-Pitre (CAC) qui depuis plus d’une décennie a fermé ses portes pour une rénovation qui se devait d’être rapide, mais la réalité est toute autre. Il y a bien eu un épisode squat de la part de quelques artistes résistants proches de l’ANG, mais ce fut juste on lélé pou gaga vwè. Le feuilleton interminable de la possible rénovation du CAC revient périodiquement dans le fil de l’actu. On ne compte plus les épisodes. Curieusement Les travaux prévus pour la renaissance du CAC sont quasiment au même stade que ceux de l’ancien Cinéma Renaissance qui doit lui aussi être un jour rouvert à l’identique. On se met sur pause et on passe à autre chose.

Guadeloupe. Enquête-Culture. Le MACTe, L’Artchipel, Le Musarth : Les managements de la souffrance ?

Le Mémorial Acte (MACTe). En bref. Près de 10 ans après son ouverture officielle (2015), cette structure qui se devait d’être un lieu apaisé de la mémoire n’a pas cessé de faire la Une de tous les médias. Une fois son premier directeur (JM Martial) parti et remplacé par Laurella Rinçon (Sept 2019), la structure est entrée dans une autre phase de son histoire. La nouvelle Directrice du MACTe a été accueillie en grandes pompes par Le Président de Région qui n’a cessé à l’époque de clamer partout sa fierté de confier le MACTe à une Guadeloupéenne conservatrice du patrimoine. Pourtant, moins de 2 ans après sa nomination (sept 2021), Laurella Rinçon est ”débarquée” par le Conseil d’administration. Le feuilleton Rinçon/ Chalus ne faisait que débuter. Il s’est poursuivi durant 3 bonnes années, avec de multiples rebondissements, jusqu’à ce que Laurella Rinçon, soit définitivement “obligée“ de quitter la direction du MACTe. A l’époque hormis Richard Sainsily, les artistes Guadeloupéens sont tous restés muets et silencieux. Ont-ils craint de ne plus pouvoir “bénéficier” de “l’accompagnement” de la Région ?  

Cela dit Laurella Rinçon de par son parcours et de son expérience, pouvait donner au MACTe l’impulsion nécessaire mais du point de vue managérial, sa gestion a été catastrophique. Les relations entre la DG du MACTe, la Région et le CA du MACTe se sont vite dégradées. Avec tout ce que ça suppose de “chiraj” de “babyé”.

Une petite douzaine de salariés qui se disaient en “souffrance” et “insécures”, ayant choisi de se mettre en retrait ont été licenciés pour “abandon de poste”. 2 ans après, la décision du Tribunal Administratif est invalidée, les “ex salariés en retrait” ont été réintégrés à la demande du Président du CA. Mais c’est le fameux rapport de la Chambre Régionale des comptes (Juin 2023) véritable radiographie de la gestion du Macte qui sera l’ultime coup de massue sur la tête de Laurella Rinçon. En janvier dernier, elle est convoquée devant la tribunal correctionnel. Il lui est reproché des faits d’atteinte au code des marchés publics.

Ce parcours chaotique se terminera par une demande d’Ary Chalus de “révocation” de la DG mais une nouvelle fois, Laurella Rincon sera un temps rétablie dans ses fonctions (mai 2023), puis contrainte après sa condamnation de quitter de manière définitive la Direction du MACTe (Août 2023).

Le départ de l’ex DG, n’a pas pour autant apaisé le climat au sein du Mémorial Acte. La Directrice intérimaire, Manuella Moutou nommée en sept 2023, arrive dans un MACTe où les tensions sont encore très vives.

On s’aperçoit que cette structure qui aurait pu être un véritable bijou culturel pour la Guadeloupe est quasiment ingouvernable. L’ancienne direction a laissé un héritage empoisonné à tous ceux qui lui succéderont. Au moment où nous publions cet article, 16 candidats sont en lice, parmi eux des noms très connus : David Laporal (actuel Responsable du Musart), Isabelle Vestris (Fonctionnaire à la Région), Claude Ribbe (auteur qui n’a jamais vécu en Gpe !), Steve Nuissier (fondateur du Festival Piano) et quelques autres moins connus. Le pitch des candidats se fera sans doute après la rentrée de septembre. Manuella Moutou, la DG intérimaire sait qu’elle doit quoi qu’il en coûte conduire le bateau-MACTe à bon port avant de larguer les amarres et passer la main.

Au vue des événements des 3 dernières années, la dérive du bateau-Macte risque de continuer. Alors, il se dit que la nouvelle direction devrait pour redonner au MACTe sa vraie dimension et un fonctionnement normal, remettre tous les compteurs à zéro. En effet, Il devrait y avoir prochainement un nouveau CA, et si la nouvelle direction en profitait pour recruter une nouvelle équipe ?

Guadeloupe. Enquête-Culture. Le MACTe, L’Artchipel, Le Musarth : Les managements de la souffrance ?

L’Artchipel Scène Nationale de la Guadeloupe. Encore une structure culturelle au sein de laquelle entre la Direction (Gérard Poumaroux) et les salariés les relations se sont progressivement détériorées. Mais pas seulement, car le Directeur est aussi en grande difficulté avec son principal “actionnaire” : le Conseil général.

Saison après saison, Gérard Poumaroux a prouvé son incapacité à tout mettre en œuvre pour donner à l’Artchipel la cohérence nécessaire. La saison 2024, se termine en une sorte de flou très artistique. En effet depuis le show du Big Band ka qui se devait d’être une production de l’Artchipel, il n’y a plus eu le moindre spectacle. En fait, le budget de l’Artchipel (985.000 euros du CD, 150.000 d’investissement et 731.000 euros de La DAC) a été une fois de plus très mal géré. Conséquences immédiates, la saison 2024 se termine an ké a bougo. Pas de fric, donc pas de spectacle de fin d’année. Depuis plus d’un mois, les salariés se tournent les pouces ou s’occupent comme ils le peuvent en attendant les congés du mois d’août.

Le DG de son côté, n’a toujours pas sorti le projet artistique lui permettant d’être possiblement reconduit pour les 4 années à venir.

On se souvient en 2016, quand il a été nommé Directeur de la structure G. Poumaroux avait annoncé : “un projet artistique et culturel pluridisciplinaire, accueillant toutes les formes de spectacle vivant, le cinéma et les arts plastiques, qui valorise une identité culturelle caribéenne. Il avait promis de “travailler en lien étroit avec Tropiques Atrium en Martinique”, mais également avec les “structures culturelles de la Guyane”, tout en s’ouvrant largement sur le monde et les formes de création les plus actuelles venues de tous les horizons.

Il prévoyait d’engager l’Artchipel dans un accompagnement professionnel des artistes et des compagnies locales et vouloir faire de la formation et de la transmission une de ses priorités, en particulier en organisant des stages et des échanges permanents entre artistes confirmés et jeunes talents émergents

Peut-on dire que les 8 années passées à la Direction de l’Archipel ont permis à Poumaroux de réaliser ce projet ? Quelles seront les grandes lignes du prochain projet ? Seront-elles suffisamment pertinentes pour booster l’Artchipel ?

Aujourd’hui le président de la commission culturelle, du CD Michel Mado, lui-même artiste sait de quoi il s’agit quand il parle culture et projets. Si les salariés que CCN a interrogé ne sont pas satisfaits de la gestion de l’Artchipel, si les relations sont tendues entre Michel Mado et Gérard Poumaroux, cela signifierait-il que pour les 4 prochaines années, l’Artchipel pourrait avoir un nouveau directeur ? A cette question personne n’ose encore y répondre. En attendant, le personnel souhaite lui un bol d’oxygène d’ici la rentrée.

Guadeloupe. Enquête-Culture. Le MACTe, L’Artchipel, Le Musarth : Les managements de la souffrance ?

Le Musarth. Des 3 trois structures culturelles pour lesquelles nous avons fait ce focus, le Musarth est à la fois bien et mal loti. Cette structure qui s’est pendant des décennies appelée, musée Schoelcher, sous l’impulsion de Guy Losbar a dû changer de nom. Musarth a donc effacé le nom de l’abolitionniste français.

Chaque année depuis son ouverture (sept 2022), le Musarth propose au moins 4 grandes expos. C’est en cela que le Musarth tient toutes ses promesses. Mais qui sait hors les murs du Musarth que seulement 7 personnes travaillent plusieurs heures par jour pour rendre ce musée attractif. 6 salariés, là où il en faudrait au moins une douzaine. N’ayant pas les moyens autre que par la grève pour être entendus,  les salariés ont tout de même décidé de tenir bon et de ne pas créer de conflit car ils aiment tous leur outil de travail. 

Sans aucun doute, le CD s’apercevra qu’il faudra recruter du personnel pour permettre aux 6 “combattants” du Musarth d’être plus efficient dans leur quotidien. D’autant que David Laporal, l’actuel responsable, du Musarth a postulé pour le MACTe.

Danik I. Zandwonis

 

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