Guadeloupe. L'économie du pays, est-ce une illusion ?
Le point de vue de Dominique Virassamy Pdt du SNEG
Basse-Terre. Lundi 29 juillet 2024. CCN. Si jadis notre production rivalisait avec l’importation, le chômage n’était pas un repère dans notre société guadeloupéenne. Je me souviens de cette époque où vous quittiez un emploi le vendredi et vous en retrouviez un autre le lundi. Ne pleurons pas sur cette période car aujourd’hui tous les pays ont leur quota de complications et avec la mondialisation, ça ne va pas s’arranger.
Si l’importation a pris une telle avance c’est que tout a été organisé, tout est calculé pour que le 25 du mois vous soyez dans le rouge pour alimenter les banques en agios.
Le déversement de produits alimentaires à bas coût est là pour entretenir votre ulcère. La FAST FASHION contribue à empoisonner la planète.
Le problème de l’eau entretient le Bisphenol des bouteilles plastique. Et pourtant ça n’a pas l’air d’inquiéter les politiques qui se déchirent pour un poste au perchoir,
mais OUI, c’est vrai, ils sont bien perchés, alors que nos citoyens au ras du sol, vont se baigner dans une eau remplie d’excréments.
Pas de soucis pour les nantis ils sont passés outre les lois, pour avoir leur plage privée.
Mettons le doigt sur un point essentiel de nos problèmes.
Chez nous en Gwadloup sur les 60 000 entreprises toutes tailles confondues les indépendants représentent 31 000 chefs d’entreprises, soit 50 % de l’économie.
Depuis la guerre en Ukraine et la Covid tout a augmenté sans jamais avoir considéré les TPE qui depuis des années ne s’en sortent pas.
En effet, en plus des complications citées ci-dessus, nous devons faire face à la baisse de la clientèle qui est de plus en plus pauvre, donc sont contraints de faire des choix calculés pour leur consommation
On oublie souvent que le chef d’entreprise est lui aussi un consommateur.
Vient s’ajouter la double augmentation de certains postes de dépenses, à savoir les factures de l’entreprise et du domicile.
Je veux pointer 2 loyers, 2 factures d’eau, 2 factures d’électricité, 3 assurances (domicile, entreprise, voiture), en n’oubliant pas les pièces de voitures, le téléphone et internet.
Que dire du travail dissimulé qui gangrène l’activité de l’entreprise avec la bénédiction de certaines autorités ?
Ils ont même qualifié cette particularité je cite « d’amortisseur social » ou de « phénomène culturel » en face, la CGSS elle, ne danse pas.
Pour l’indépendant, même si l’octroi de mer n’a pas bougé, et remercions la région, cette taxe qui est intégrée dans l’achat des matières premières, se répercute dans le prix du produit fini ce qui ne peut le mettre en compétition avec son équivalent importé.
A cela, il faut rajouter les cyclones, les tremblements de terre, la chaleur.
La grande perturbation vient des coupures d’eau qui rendent inopérante l’activité de l’entreprise, tout en contraignant le petit patron à payer l’encours.
Parlons des sargasses, au moins 50% des entreprises sont à proximité de la mer, donc en contact direct avec ces algues, qui en se décomposant libèrent du sulfure d’hydrogène provoquant la dégradation des matériels de travail.
N’étant pas une catastrophe naturelle, l’assurance refuse de jouer le jeu. Signalons aussi les 50% de mutuelle payés par le patron.
Les TPE ne s’accommodent pas de ces différentes augmentations, et restent en difficulté. La plus grosse épine, reste les cotisations sociales des indépendants.
En effet, avec mon association le SNEG (Sauvez Notre Entreprise Guadeloupéenne) depuis 8 ans nous dénonçons et accusons le RSI de continuer à tyranniser les entreprises.
Nous insistons à nouveau par le biais de ce formidable media WEB, pour vous dire que le RSI n’a pas disparu, il y a eu une transition de 2018 à 2020 passant ce monstre bureaucratique, de RSI (Régime Social des Indépendants) à la SSI (Sécurité Sociale des Indépendants) sous contrôle de la Sécurité sociale.
Pour autant, le fameux logiciel SNV2 créé en 2008 a été maintenu en toute connaissance, malgré les dysfonctionnements confirmés et condamnés par toutes les instances comme la Cour des comptes.
Cette situation fait que les droits à la retraite sont extrêmement faibles.
Maximum 450 euros pour les carrières pleines et environ 150 euros pour les carrières hachées.
Nous avons exigé des explications sans réponse. Un RSA qui n’a jamais travaillé perçoit plus qu’un indépendant à la retraite.
J’attire l’attention sur le fait qu’avant il y avait deux sommes sur la fiche de pension, la somme RSI et la pension de la période où l’indépendant a été salarié, cela a été supprimé au profit d’un seul montant, le but étant de démontrer que l’indépendant perçoit bien plus. Ça s’appelle travestir la vérité.
Sans détours, nous appelons donc à un audit de la CGSS et de l’URSSAF en Guadeloupe et à une mission parlementaire sur les 17 ans de tyrannie du RSI qui a entraîné une moyenne de 187 suicides par and en France
Nous saluons l’implication des parlementaires aux côtés du SNEG depuis le début. Nous saluons les efforts de la Région et du Département pour l’économie, en espérant une rencontre assez rapidement pour aller plus loin.
Rejoignez le SNEG pour prolonger notre lutte contre l’injustice car nous sommes bien des VICTIMES.
D.V
Président du SNEG