Guadeloupe. Les Rencontres de l'Audiovisuel : Une grande première dans cette filière
Pointe Noire. Mardi 14 novembre 2023. CCN. Le Campus Luminans en partenariat avec le média Guadeloupe La 1ère proposent la première édition des Rencontres Audiovisuelles en Guadeloupe. Marilène Ferdy, La directrice opérationnelle du Campus, a répondu aux questions de CCN. C’est à lire.
CCN. C’est quoi le Campus Luminans ?
Marilène Ferdy (MF). Le campus des métiers et qualifications de l’audiovisuel et du cinéma de la Guadeloupe est avant tout un label du Ministère de l’éducation. Son rôle sur un territoire est de fédérer l’ensemble des acteurs de la filière. Pour ce qui nous concerne, l’audiovisuel et le cinéma. L’objectif est de créer un réseau de partenaires avec tous ces acteurs : les lycées, université, laboratoire de recherche, organisme de formation professionnelle, Pôles de compétences, cluster, les entreprises et institution
Les Campus des métiers et des qualifications contribuent à soutenir, par la formation, les politiques territoriales de développement économique et social. Leur dynamique doit faciliter l’insertion des jeunes dans l’emploi. Ils peuvent en outre s’inscrire dans une synergie avec les pôles de compétitivité régionaux.
C’est pour répondre à ces enjeux que les collectivités régionales sont associées dès la conception du campus.
Les campus des métiers regroupent des acteurs de la formation professionnelle autour d’une filière économique. Ils peuvent rechercher des synergies entre des lycées professionnels et polyvalents, des centres de formation des apprentis, des organismes de formation, des établissements d’enseignement supérieur, des laboratoires de recherche ainsi que des entreprises. Regroupant en un même lieu et/ou en réseau des établissements d’enseignement secondaire et d’enseignement supérieur, il associe, au sein d’un partenariat renforcé, des entreprises, des laboratoires de recherche et des associations à caractère sportif et culturel. Il comprend au moins un établissement public local d’enseignement.
Ils sont construits autour d’un secteur d’activité d’excellence correspondant à enjeu économique national ou régional soutenu par la collectivité et les entreprises (pôles de compétitivité, développement de nouvelles filières industrielles, etc.) : aéronautique, bâtiment et travaux publics, énergies nouvelles, numérique, métallurgie, etc.
Ils proposent aux jeunes des pôles d’excellence offrant une gamme de formations générales, technologiques et professionnelles jusqu’au plus haut niveau, dans un champ d’activités d’avenir. Ils permettent aux entreprises d’embaucher des salariés bien formés et favorisent le développement économique régional et l’insertion professionnelle des jeunes.
Il se dote d’équipements résidentiels et soutient la vie associative afin de créer un climat propice à une dynamique de formation durable.
Les liens privilégiés avec les entreprises locales facilitent l’accueil des élèves pour leur formation en entreprise et la formation continue des salariés. Ils favorisent également la réalisation de prototypes, en mettant des plateaux techniques à disposition du campus. C’est un lieu propice à l’innovation technologique sous toutes ses formes et aux transferts de compétences.
Afin de favoriser les parcours des élèves jusqu’aux diplômes de l’enseignement supérieur, les Campus des métiers et des qualifications facilitent la mixité des parcours, permettant aux jeunes d’adopter différents statuts tout au long de leur formation : scolaire, apprentissage, voire stagiaire de la formation professionnelle. Ils jouent également un rôle important en matière d’information sur les possibilités offertes par la validation des acquis de l’expérience (VAE). Ainsi les Campus des métiers et des qualifications peuvent comporter des centres de formation d’apprentis (CFA) et des organismes de formation continue. Parmi les objectifs des Campus figure le développement de la dimension internationale de leurs formations.
Ces campus participent ainsi au redressement productif, au développement économique des territoires et à la compétitivité des nouvelles filières industrielles en mobilisant les établissements d’enseignement professionnel et technologique.
CCN. Pourquoi ces “Rencontres” c’est une façon de faire bouger le secteur de l’audiovisuel ?
MF. Ce salon est une réponse à un besoin de la filière. Lors de notre état des lieux nous avons constaté de nombreux freins au développement de la la filière de formation :
- Mauvaise représentation du secteur. L’audiovisuel est souvent perçu comme un loisir ou un simple support pédagogique
- Méconnaissance des métiers notamment ceux de la technique qui sont invisibles
- Beaucoup pensent que l’on ne peut pas gagner sa vie en s’engageant dans ce secteur
- Les informations sur ce secteur sont difficiles à trouver . Elles sont sont éparses en Guadeloupe
- Méconnaissance des structures de formation dans le secteur
- Ce constat est partagé par tous les acteurs
- On ne trouve pas de données chiffrées sur le secteur. Pas d’observatoire
- Difficultés à faire financer les formations faut de données chiffrées sur la filière
Le lancement de salon a plusieurs objectifs :
- Réunir dans un même lieu, le même jour l’ensemble des acteurs de la filière
- Faire découvrir notre portail d’information qui est véritable guichet unique digital sur toutes les informations sur ce secteur : https://www.campus-audiovisuelcine-guadeloupe.fr
- Accompagner les lycéens et étudiants dans leur parcours d’orientation
- Rencontrer les familles pour répondre à toutes leur question sur la filière et lever les mauvaises représentations
- À travers les conférences découvrir les métiers et les formations
- Faciliter la rencontre entre l’ensemble des acteurs, prescripteurs, commanditaire et financeurs de formation
- Assurer un vivier pour pérenniser la filière
CCN : Pourquoi avoir choisi Guadeloupe la 1ère comme partenaire ?
MF. Vous trouverez cette mention sur notre chartre et dans notre slogan : “Fédérons nos énergies, ensemble, rayonnons”.
Le campus a vocation à travailler en collectif avec les entreprises, les institutions et le monde éducatif, universitaire et de formation professionnelle et continue avec l’ensembles des partenaires.
En 2020 nous avions travaillé avec RCI dans le cadre de la semaine de l’éducation à l’image l’éducation à l’image
Puis nous avons monté un incubateur pour former des scénaristes TV avec Skyprod. Nous avons mis en place le prix des jeunes créateurs avec Cinestar en 2021.
Nous avons créé une chronique télévisée qui est diffusée dans le ZCL NEWS sur Canal 10
Nous avons participé au festival « Nouveaux Regards » en proposant en 2022 un Master de Class d’écriture de scénario avec Jimmy Laporal qui a rencontré un vif succès.
Jusque-là nous n’avions jamais réussi à monter un projet avec notre plus ancien partenaire qui a soutenu le campus dès sa création en 2017. C’est la raison pour laquelle nous avons proposé ce projet qui répondait au cahier des charges du groupe France TV.
CCN. Qu’attendre de ces rencontres ?
MF. Que les publics prennent plaisir à découvrir le salon et qu’ils puissent trouver toutes les informations pour choisir leur orientation, formations et découvrir des métiers.
Plus de jeunes choisissent cette filière
Que les clichés et mauvaises représentations sur cette filière soient démystifier
Que l’offre de formation se développe en levant les freins auprès des commanditaire et prescripteurs qui seront présents
Cette une filière émergente et en construction qu’il faut accompagner pour faciliter son développement
CCN. Est ce que la filière est assez dynamique pour offrir du travail à nos jeunes
MF. (Je ne peux répondre à cette question sans données chiffrées). On observe depuis la sortie du COVID une explosion des tournages en Guadeloupe avec l’apparition de nombreuses séries TV. Ce qui crée des tensions sur certains métiers par exemple des scripts, machino, électro, assistant réalisateur, directeur de production etc. Cette offre mérite qu’elle soit mieux organisée afin de répondre aux besoins de main d’œuvre que nous connaissons actuellement sur certains métiers.