Guadeloupe. Médias bashing. Ce que sont les journalistes colonisés dans un pays colonisé (1)
Basse-Terre-Capitale. Lundi 26 décembre 2022. CCN. Il est bon ton pour nous journalistes de tous les médias d’être souvent très critiques à l’égard de la classe politique, des acteurs sociaux, des acteurs de la vie économique, des acteurs culturels et ensuite de se laver les mains. Nous serions donc nous les journalistes les « donneurs » de leçons ? Et si pour une fois, nous braquions caméras, micros, sur une profession qui ne se regarde que peu et n’ose presque jamais se remettre en question publiquement. Radioscopie sans auto-flagellation et en toute lucidité du paysage médiatique Guadeloupéen. Nous débutons la série avec un focus sur France-Antilles
De France Antilles à FA en passant par Fwans Manti
France-Antilles a ainsi contribué à façonner négativement l’opinion avec ses “unes” très souvent consacrées aux faits divers (accidents, meurtres, vols, etc.…)
En période électorale, le journal ultra-gaulliste se transformait alors en porte-voix de la Droite Départementaliste et ne donnait que très peu la parole à ceux des guadeloupéens qui contestaient le système colonial ; D’ailleurs le journal était financé d’une part grâce au lobby import béké (pub) et de l’autre par le pouvoir colonial (aides et subventions).
FA redémarre, mais ne retrouve pas son lectorat lequel a vieilli et les jeunes ne sont pas fans d’un journal qui n’a aucun attrait pour eux. En interne, ce journal n’a plus ces signatures historiques (Chomereau, Jeanon…) qui lui conféraient parfois un minimum de crédibilité. Les journalistes du FA de ces années post crise, sont en fait des plumitifs inconnus qui n’apportent pas grand-chose aux débats qui agitent vraiment le pays. On peut penser que ce FA post-crise pourra tenir au moins jusqu’à la fin du mandat de Macron. Après…. c’est la grande inconnue. Car en réalité FA ne pouvant plus être le zouti filé du système colonial, ce quotidien post-colonial n’a presque plus aucun intérêt pour ceux qu’il était censé défendre. Sa ligne éditoriale très souvent entre “ fit é fant ne lui permet plus de fidéliser un lectorat, qui lui préfère et de loin les RS. Dure réalité.
(A suivre “la Presse audiovisuelle est-elle toujours coloniale ?”)
Danik I. Zandwonis