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Guadeloupe. Mémorial ACTe | La culture en pays dominé

Mémorial ACTe la culture en pays dominé

Guadeloupe. Mémorial ACTe | La culture en pays colonisé

4/5

Pointe-à-Pitre. Mercredi 14 décembre 2022. CCN. Depuis des mois, le Mémorial Acte est  dans la tourmente. Les relations entre la DG Laurella Rinçon et  une partie du  personnel se sont passablement  dégradées. Ary Chalus, l’actuel  président du Conseil d’Administration  sous la pression du Ministre des dernières colonies françaises,  devra-t-il   prendre  la  décision  de “révoquer”  la DG ?   Un dossier à suivre: Explications.

Il faut se rendre à l’évidence. Il est aujourd’hui davantage connu pour être le théâtre d’oppositions farouches,  souvent stériles, que le lieu d’expression de cette culture Guadeloupéenne, caribéenne plurielle, résiliente et riche qui fait notre fierté guadeloupéenne.

Aujourd’hui après  les festivités de la Route du Rhum, le Macte demeure un imposant bâtiment dont la splendeur architecturale renvoie de plus en plus à une carte postale qui cacherait  toute la misère de nos incompréhensions.

Depuis au moins deux années, les Guadeloupéens sont les  tristes spectateurs d’un théâtre désolant, aussi bien quand il est silencieux que lorsqu’il devient  scandaleux.

Acte 1. La naissance.

En 2015 le Mémorial Acte est inauguré en grandes pompes. « Notre » Mémorial Acte. Œuvre émancipatrice devant attester de notre capacité à nous reconnaître et à renaître à travers les arts et la culture guadeloupéenne  et caribéenne. Acte liminaire de la reconnaissance et de la réappropriation par nous-mêmes de notre histoire et de notre passé  d’africains reduits   à l’esclavage,  de  neg mawon, d’indiens  et autres… 

2015-2019. Une équipe dynamique et réduite pilote les débuts. Des prix seront décernés.   

Deuxième « meilleure destination de l’année 2015 », Seatrade Cruise Awards à Hambourg. Prix « Worldwide catégorie » la même année. Vainqueur au « Outstanding heritage site » aux African Diaspora World Tourism award 2016 à Atlanta. Prix du musée 2017 décerné par le Conseil de l’Europe.

Et une exposition magistrale au Macte sur « Le modèle noir : de Géricault à Picasso » clôt la présidence-direction générale de Jacques Martial et la direction scientifique de Thierry L’Etang, accompagnés par la secrétaire générale Manuella Nirhou. Pour autant, c’est peu après le départ définitif  du  1er PDG du Macte  ( très souvent absent) à et à la faveur du  changement  de statut de la structure, qu’on s’apercevra, qu’il y a eu des “ facturations “ pour le moins  “particulières”.

Acte 2. L’Espoir.

Octobre 2019. Une nouvelle directrice est recrutée. Parmi les 19 candidats, la solidité de sa candidature séduit le jury et les membres du conseil d’administration du Mémorial Acte.

Première Guadeloupéenne à détenir le titre de conservatrice du patrimoine dans la catégorie musée, la lauréate a travaillé dans des musées prestigieux (New-York, Washington, Suède, Pays Bas, Paris) et elle connaît les acteurs culturels de l’archipel. Laurella Rinçon porte alors le symbole de la Guadeloupe qui réussit à l’extérieur et qui revient pour apporter ses compétences à son pays.

Acte 3. Les débuts de la tragédie.

Février 2021 : Le taxigate. Des notes de taxi médiatisées servent de  ligne de fracture  entre un syndicat représentant des personnels du Macte et la  nouvelle directrice. Le  chiraj  s’accentue  et prend toutes  les formes:   Oppositions, joutes verbales écrites, refus,  conflits,  grèves, revendications, transgressions et contradictions sont imposées au spectateur guadeloupéen qui ne comprend pas et  surtout ne  peut et  ne  veut pas encore  se positionner. 

La DG du Macte, de son côté, se raidit; le dialogue avec une partie du personnel est définitivement rompu. Certains sont “écartés” sans ménagement. Georges Bredent, qui est encore à ce moment  président du conseil d’administration du Macte  a totalement perdu pied et ne sait plus où donner de tête.

La situation se détériore  sérieusement.  Conflits  entre la directrice et une partie du  personnel. Puis conflit entre la directrice et l’ex président du conseil d’administration, et dans la foulée entre la directrice et l’ancien conseil d’administration . Des questions sont alors posées  : Y a-t-il acharnement politico administratif  contre une directrice qui essaye de mettre de l’ordre dans un établissement majeur ou incapacité de cette dernière à travailler en équipe ?   Le Conseil d’administration décide alors  de “suspendre” la  DG.  Elle  est aussitôt   provisoirement “remplacée” par une Gilda Gonfier fonctionnaire Régionale, qui n’arrivera jamais à remettre le Macte sur les rails. 

Acte 4. Le dernier acte? 

Les conflits  s’accroissent  et s’enlisent. Après quelques mois de suspension, la DG qui avait esté en justice est rétablie dans ses fonctions. On croit alors que l’apaisement va être la nouvelle donne.  Mais rien n’y fait : La DG ne parvient pas à renouer le dialogue avec une partie du personnel. La direction du travail exige que soient pris en compte les risques psycho-sociaux qui pèsent sur une partie du personnel “en  retrait” depuis plusieurs mois. Certains seront même licenciés. Les “suspendus”  refusent leur situation. Ils résistent et interviennent inopinément lors de manifestations. Ils veulent souligner leur souffrance et rappeler à la DG à ses devoirs vis-à-vis de son  personnel. 

De quel côté est la furie ?

Les  guadeloupéens assistent à des scènes affligeantes dont l’acmé constitue la scène du « nèg kont nèg » où des personnels et des vigiles s’affrontent, sous l’œil de caméras avides, qui se délectent de nous considérer incapables de manier et de développer un si prestigieux outil. 

Dans les coulisses politiques, le nouveau président du conseil d’administration joue la carte d’une sagesse lointaine, renvoyant chacun à ses responsabilités mais ne manquant pas de requérir l’apaisement et la réconciliation afin que le Macte remplisse son rôle dans le paysage culturel. Soucieux d’en faire le vaisseau amiral de sa politique culturelle, il répètera urbi et orbi avoir donné « sa chance » à la directrice dès son élection, en l’enjoignant à travailler avec les nouveaux membres du conseil d’administration, et a tendu la main aux personnels, qui bien souvent l’ont aussi  refusée. 

Un rapport de la direction du travail met en avant une détérioration des conditions de travail. La gestion du Macte est l’objet de crispations, de luttes, de disputes. La médiation ne donne rien et chacun paraît en attente de solutions venues de France. Les uns et les autres comptent sur un rapport établi par des experts du ministère de l’intérieur, de la culture et des colonies pour savoir comment faire fonctionner ce Mémorial que nous avons tant souhaité comme emblème dû à nos ancêtres et à leur résilience héroïque.

La solution à ces problématiques qui persistent au Macte sera-t-elle “made in France” ?  

Avons-nous réellement besoin de ces rapports écrits infantilisants toujours médiatisés avec jouissance par ceux-là mêmes qui sans cesse nous infériorisent ?

5/ Chalus Vs Carenco. La solution finale?

La situation se complexifie. En France, suite au rapport des ministères, JF Carenco serait plus que  favorable à une “exfiltration” de la DG, laquelle, en tant que “ fonctionnaire d’état détachée” serait ainsi réaffectée. Mais Carenco semble vouloir profiter des circonstances pour faire un mauvais coup à Chalus. Ce dernier devrait aux yeux des guadeloupéens assumer seul “l’exil” de Laurella Rinçon, qui pourrait être remplacée par une franco française. Chalus ne peut pas accepter ce deal, car il souhaite que la nouvelle direction du MActe soit confiée a un “natif natal”. Les paris sont ouverts. Carenco semble être pressé de boucler ce dossier brûlant.

Qui l’emportera ? Souhaitons que ce soit le patrimoine mémoriel guadeloupéen

Danik I. Zandwonis

1 réflexion sur “Guadeloupe. Mémorial ACTe | La culture en pays dominé”

  1. Une fois de plus et de trop, cette affaire “Direction du MACTE” en pleine campagne d’évolution statutaire doit être scrutée de près, suscite les interrogations suivants :
    – 1 – ces élus infantins sont-ils capables de gérer leurs propres affaires (Eau/culture) ?
    – 2 – ces élus sont-ils encore inféodés à l’intervention du papa blanc ?
    – 3 – le retour des “yches pays” sur le territoire est-il encore problématique ?
    Ces 3 points (dixit le président du Conseil départemental) ont leur place dans le débat institutionnel actuel.
    A développer !!!

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