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Guadeloupe. Politique. Le Front Démocratique pour une Guadeloupe Autonome interpelle Macron

Guadeloupe. Politique. Le Front Démocratique pour une Guadeloupe Autonome (FDGA) interpelle Macron

Guadeloupe. Politique. Le Front Démocratique pour une Guadeloupe Autonome (FDGA) interpelle Macron

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Pointe-à-Pitre. Samedi 2 février 2024. CCN. L’échiquier politique de la Guadeloupe est-il en train de bouger ? Alors que Guy Losbar, président du Conseil Général et leader du GURS s’active, dans la préparation d’une 17é congrès des élus, qu’il voudrait conclusif. Il est débordé sur sa gauche par le FDGA. Cette structure visiblement née après le dernier congrès du PPDG se positionne clairement pour l’autonomie. Ce FDGA a même réussi à « récupérer » le leader du CIPPA, Alain Plaisir. Cette organisation pourra-t-elle « barrer » la route à Losbar, lequel espère après cet énième congrès d’élus pouvoir obtenir du pouvoir colonial, la possibilité de ne pas consulter le peuple guadeloupéen, dans son cheminement vers la fusion des 2 assemblées ? Ce FDGA, va t- il faire cause commune avec les nationalistes de l’ANG qui eux aussi mettent en avant question de l’autonomie ? Ce qui est à peu près sur l’irruption du FDGA, n’est en rien simplifier le donne politique. Ainsi dans le camp des autonomistes, l’offre s’élargit : Le PCG, l’ANG, le FGDA qui ramène dans ses valises le CIPPA autonomiste. Mais est-ce suffisant pour convaincre, un peuple guadeloupéen demeure encore très méfiant ? Car dans la « Lettre ouverte adressée à Macron », le FGDA se contente de recenser les problématiques existantes. Il faudra donc attendre son projet politico-économique (s’il existe

FRONT DEMOCRATIQUE POUR UNE GUADELOUPE AUTONOME 

BP 36 

PPDG, Bat 45, Esc 10, Miquel 97110 Pointe à Pitre 

 

Monsieur le Président de la République, 

Guadeloupe, le 26 Février 2024 

Monsieur Emmanuel MACRON 

Président de la République 

Palais de l’Elysée 

55, Faubourg-Saint-Honoré 

75008 Paris, FRANCE 

Nous sommes des Guadeloupéens, citoyens, élus à différents titres, municipaux, départementaux, maires ou anciens maires, député, ancien haut cadre de l’Etat qui entendent défendre le projet d’une Guadeloupe Autonome. Nous sommes porteurs de valeurs progressistes, humanistes et écologiques, convaincus que les politiques de solidarité sont essentielles dans un pays comme le nôtre. 

Nous avons donc entrepris de nous mobiliser sur la base d’un Front dont le facteur commun est le développement humain en démocratie au sein d’une Guadeloupe Autonome: 

Un Front et non pas une coalition électorale de circonstance 

Un Front devant permettre de prendre une part beaucoup plus large dans nos propres affaires. 

Un Front qui trouve sa résonance dans des démarches identiques en Martinique et en Guyane et témoigne d’une volonté commune d’inscrire nos pays dans une relation recentrée sur nos zones d’intérêt. 

Nous avons enregistré avec satisfaction que la question institutionnelle dans nos pays est à l’ordre du jour de votre calendrier politique et nous avons pris connaissance avec attention de la lettre de mission que vous avez confiée aux deux experts choisis par vous. 

L’absence d’une formulation claire et consensuelle au service d’une vision prospective de la Guadeloupe relayée par nos élus, à ce stade de l’histoire, vous a conduit à écarter la Guadeloupe du champ des perspectives institutionnelles demandées à vos missionnaires et à les réduire pour notre territoire à une analyse de la seule simplification du droit et de l’organisation administrative. 

Nous le regrettons amèrement et souhaiterions vous convaincre qu’il existe en Guadeloupe des citoyens qui regardent la trajectoire historique de leur pays, qui analysent avec pragmatisme la situation actuelle, démographique, économique, environnementale mais aussi psychologique, et qui cherchent, avec conviction, comment co-construire l’avenir en appliquant des logiques de subsidiarité, et en rendant plus efficaces qu’elles ne le sont les politiques publiques sur notre territoire au service de la population. 

L’Autonomie normative sur des champs de compétences bien définis et mise en place avec soin, est pour nous l’outil pour y arriver. 

Il nous apparait qu’après l’étape de 1946, la Guadeloupe et le pouvoir central que vous représentez doivent reconsidérer un statut qui est resté imparfait et qui n’a pas atteint ses objectifs initiaux. 

Nos aînés, au lendemain de la guerre, dans un mouvement mondial de décolonisation ont voulu faire de la Départementalisation un tremplin pour l’accès immédiat à l’égalité des droits politiques, économiques et sociaux. Ils ont obtenu une égalité institutionnelle qui a imparfaitement abouti à l’égalité des droits et ceci après plus de 50 ans, émaillés de luttes constantes, mais qui nous a corseté dans une assimilation castratrice de nos identités, alimentant une révolte permanente d’une partie de notre corps social et de nos acteurs politiques et syndicaux. 

Entre temps la France aura privilégié une transformation économique faisant passer de l’économie de plantation à une économie de service et d’import-export au détriment du développement de la diversification des activités et de l’emploi, enfermant nos populations dans un chômage systémique, à un niveau intolérable, qui a déstructuré les familles, broyé les individus, les poussants à l’exode, à l’assistance, à la dépendance, modelant la société sur le seul mode consumériste et conduisant à l’expatriation sans retour d’une partie substantielle de nos jeunes. 

Le processus que vous avez initié suppose donc que la France accepte de s’engager loyalement dans une nouvelle phase de décolonisation et de créer un cadre autonome au sein de la République qui contribue à un véritable épanouissement de la Guadeloupe. 

Nos aspirations visent en premier lieu à répondre aux préoccupations quotidiennes de nos populations. 

Nous demandons que les compétences exercées localement touchent l’aménagement de notre territoire, la manière d’occuper le sol, de faire vie commune et entendons : 

  • Produire un cadre légal pour rendre préférentielle, à compétence égale, l’embauche locale. D’ores et déjà recruter les fonctionnaires de catégorie A de l’Education Nationale par des concours organisés localement. 

Nous approcher sur la base d’un plan pluri décennal d’une autosuffisance alimentaire en créant avec les acteurs de l’agriculture un cadre normatif rendant effective l’installation des jeunes agriculteurs et la promotion de cultures nouvelles. 

  • Financer la gestion de l’eau en sortant du dogme << l’eau paye l’eau » sur un territoire où 35 % de la population est sous le seuil de pauvreté avec 20% d’impayés en introduisant une participation fléchée de la collectivité autonome et en négociant une participation pérenne de l’Etat au titre des solidarités sociales. 
  • Réguler la transmission des sols en privilégiant les natifs sur au moins une génération pour rendre accessible les terres guadeloupéennes soumises à la spéculation  foncière
  • Faire vivre réellement une Coopération Caribéenne universitaire, écologique, sportive et culturelle et créer des liens pour une coopération économique. 
  • Co-construire avec l’Etat, EDF, le Syndicat Mixte d’électricité de la Guadeloupe et des opérateurs privés un partenariat objectif pour diversifier les énergies renouvelables et assurer la pérennité des conventions qui atténuent le coût des énergies en Guadeloupe. 
  • Négocier les conditions de la continuité territoriale dans notre archipel, entre Guadeloupe, Martinique et Guyane et enfin entre ces derniers et Paris. 

En compétences partagées nous souhaiterions après discussion mettre en œuvre en Guadeloupe une politique contractuelle d’inclusion de la jeunesse en difficulté pour les 18-25 ans qui ne bénéficient d’aucune aide. 

  • Introduire nos symboles identitaires dans notre quotidien, notre vie administrative et nos relations avec le monde extérieur. 

Nous demandons que les compétences régaliennes soient exercées comme il se doit par l’Etat avec les moyens humains et matériels à la hauteur des enjeux locaux : Santé, Éducation, Justice, Sécurité, Défense, Sécurité Sociale. Dans chacun de ces domaines nous réclamons cependant une contextualisation qui permette, en certaines circonstances, un regard local. 

Ainsi que vous le savez, Monsieur le Président, le cadre juridique pour cette Autonomie peut, pour certaines des compétences découler d’une évolution constitutionnelle. Pour d’autres, cette modification pourrait intervenir à la suite d’une loi ordinaire élargissant les compétences des collectivités territoriales des Outre-Mer. 

Monsieur le président de la République, vous avez l’opportunité de marquer l’histoire en déclenchant sur nos territoires, y compris celui de la Guadeloupe, un processus de poursuite assumée de la décolonisation dont sortirait grandie la France. 

Les conditions de dialogue, d’évaluation pour le choix des compétences transférées et l’analyse des ressources suffisantes supposent des négociations loyales, des regards croisés compétents, des conditions de revoyures établies. Mais surtout, il n’y aura pas d’Autonomie équitable sans une contribution spécifique de la France au titre des atouts et privilège qu’elle retire de notre position géopolitique tout autant que la prise en considération d’une histoire républicaine à laquelle depuis 1793 nous avons constamment contribué politiquement et par le sacrifice de nombre de nos aînés. 

Nous espérons avoir votre écoute. 

Nous vous prions d’agréer, monsieur le President de la République, l’expression de nos salutations respectueuses. 

Ont signé, 

Jacques BANGOU 

Président du PPDG, ancien maire de Pointe-à-Pitre, Elu municipal, Vice-président de la communauté d’agglomération Cap Excellence, Ancien vice-président du Conseil Général. 

Richard SAMUEL 

Préfet honoraire, Ancien délégué général aux Outre-Mer 

Alain PLAISIR 

Président du CIPPA 

Jocelyn SAPOTILLE 

Maire du Lamentin, Conseiller départemental, Président de l’association des maires de Guadeloupe 

Mehdi KEITA 

Président du Parti socialiste Guadeloupéen (PSG), Conseiller municipal de Pointe à Pitre 

Sophie PEROUMAL SYLVANISE 

Déléguée générale du PPDG, Conseillère municipale de Saint François et communautaire de la CARL 

Christian BAPTISTE 

Député de la Guadeloupe (lle circonscription), Ancien maire de Sainte- AnneElu municipal et communautaire, Ancien Conseiller Départemental, Président de la Force d’Action pour le Rassemblement et le Développement de Sainte Anne (FARDS), Membre du PPDG 

Jocelyne VIROLAN 

Conseillère municipale du Gosier et communautaire de la CAR Membre du PSG 

Guy EQUINOXE

Porte parole de Caraïbe Ecologie Les Verts 

Lydia FARO COURIOL 

Conseillère départementale, Conseillère municipale di Sainte Anne et communautaire de la CARL, Déléguée du FARDS 

Albert ELATRE 

Ancien maire adjoint de Saint François, Ancien conseiller Général, Ancien Président du SyMEG, Président honoraire du PPDG 

Monique DECASTEL 

Conseillère municipale de Pointe à PitreMembre du PPDG 

Rosan RAUZDUEL 

Maire adjoint de Les Abymes, Conseiller Départemental, Merabre de la FRAPP at PPDG 

Evelyne DEMOCRITE 

Conseillère municipale de Pointe-à-Pitre 

Marlène BERNARD 

Ancienne Conseillère, Départementale et Régionale, Ancienne conseillère municipale de Port Louis, Membre du PPDG 

Gabriel FOY 

Ancien Président de la chambre des métiers 

Jean Marc SOLVAR Ancien Délégué général du PPDG 

Line TRABON RANGUIN 

Membre de UTALES 

 

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