Pointe à Pitre. Lundi 14 février 2022. CCN. Au moment où nous publions cet article, seule la candidate du PS français Anne Hidalgo a pu jusqu’ici rassembler en Guadeloupe quelques rares parrainages. 3 élus guadeloupéens : Le maire de Basse-Terre André Atallah, son adjoint Bernard Guillaume et la sénatrice Victoire Jasmin, ont les premiers adoubé La maire de Paris qui cumule déjà près de 800 parrainages.
Les futurs candidats de la gauche traditionnelle française semblent être pour l’heure en grande difficulté.
Anne Hidalgo (PS) : 790
Fabien Roussel (PCF) : 381
Yannick Jadot (Écologie) : 325
Jean Luc Mélenchon (La France insoumise) : 258
Christiane Taubira : 47
A Droite
Valérie Pécresse (LR) avec 1249 parrainages est en tête
Elle devance Emmanuel Macron 1050. Mais l’actuel président de la république française n’a pas (encore) fait acte de candidature
Nicolas Dupont Aignan : 280
Centre Droite
Jean Lassalle (Résistons) : 382
A l’Extrême Droite
Marine Le Pen (RN) : 274
Eric Zemmour (Reconquête) : 181
Florent Philippot : 1
A l’Extrême Gauche
Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) : 419
Philippe Pontou (NPA) : 346
Le parrainage : bref mode d’emploi
Le dispositif pour les parrainages existe depuis 1962 et stipule que pour être candidat aux présidentielles françaises au suffrage universel direct, le futur candidat doit recueillir à minima les 500 « soutiens » possibles.
Cette loi qui a beaucoup évolué au cours des dernières années, (18 juin 1976, 25 avril 2016, 29 mars 2021) est devenue un véritable filtre destiné à réduire le nombre de candidats. Il faut ainsi savoir qu’un élu ne peut « parrainer » qu’un seul candidat et depuis 1974, le conseil constitutionnel français, publie la liste nominative des parrains.
Enfin, le deadline pour le recueil des parrainages est fixé au 4 mars 2022. Autant dire qu’en dépit de sa « victoire » à la primaire de gauche qu’elle a organisé, Christiane Taubira devra encore beaucoup ramer pour rassembler les 500 parrainages nécessaires pour valider sa candidature.
Quel Président français pour les élus Guadeloupéens ?
Le 10 avril 2022, le peuple français élira son nouveau président. Du fait de la situation coloniale de la Guadeloupe, les électeurs guadeloupéens, sont aussi appelés à participer à cette élection. Le taux d’abstention avait été de 50,77 % en 2017. Au second tour, Emmanuel Macron arrivait en tête avec 75,13%. Il avait eu le soutien à l’époque d’Ary Chalus qui, lui avait remporté l’élection Régionale en 2015.
Marine Le Pen, soutenue par Maxette Pirbakas avait rassemblé 24,87% des suffrages.
Cette année la situation politique est particulière.
Ary Chalus ne semble plus vouloir soutenir Macron, la crise sociale actuelle a été pour le président de Région, l’occasion de prendre un peu distance avec la Macronie.
Sa vice-présidente Marie-Luce Penchard qui semble vouloir revenir dans « sa famille historique » de Droite pourrait être le lien entre Chalus et Pécresse. Mais rien n’est encore définitivement réglé.
Car Victorin Lurel, qui ne veut pas perdre son mandat de sénateur, tout en étant membre du PS français, a beaucoup mouliné depuis la crise sociale pour se rapprocher de Macron.
Guy Losbar, leader du GUSR, n’a pas vraiment donné le dos à Macron, il vient d’ailleurs d’effectuer un « tour de France » dans les allées du pouvoir actuel (Sénat, Ministère de de colonies, Assemblée Nationale Française). Voudrait-il être à la place de Chalus, le nouvel interlocuteur de Macron ? La question mérite d’être posée.
La réponse tombera dans quelques jours quand le conseil constitutionnel français publiera les parrainages on saura de façon très précise, qui soutient qui ?
Le député Max Mathiasin, a récemment déclaré que pour l’heure il n’avait pas choisi de soutenir Macron.
Olivier Serva député LREM et GUSR a lui aussi pris ses distances avec la Macronie
Curieusement le sénateur Dominique Théophile LREM et GUSR est quant à lui plutôt silencieux et discret : une forme d’embarras ?
Face à des élus, en plein marchandage, et qui ne savent pas où vraiment, donner de la tête, et surtout leur parrainage, l’abstention risque d’être une fois de plus le juge de paix.
La Guadeloupe piétine en 2022.