Pointe à pitre. Lundi 16 Août 2021. CCN. Aujourd’hui le monde entier est confronté à une crise sanitaire sans précédent, qui engendre des pertes en vies humaines. L’exploitation politique qu’en font certains états et singulièrement l’État français en ce qui nous concerne doit nous interroger.
Nous assistons depuis le début de cette crise à une supra médiatisation qui loin d’informer le peuple, crée un climat insécure, oppose les uns aux autres et alimente la méfiance de bon nombre de Guadeloupéens quant aux mesures gouvernementales validées dans l’ensemble par le Conseil Constitutionnel français depuis le 9 août dernier.
Cette obligation vaccinale et ce pass sanitaire qu’on veut imposer par la force aux français et aux dernières colonies françaises, résonnent pour beaucoup de guadeloupéens comme une agression de plus et pour cause. L’histoire ne nous démentira point. Ici en Guadeloupe, en effet nous connaissons pour en avoir fait les frais, la nature du colonialisme français.
Nous savons que le système français n’a pas changé depuis des siècles, son regard et ses pratiques sur ses colonies et il ne changera pas. Nous faisons l’expérience récurrente de l’arrogance et du mépris dont font preuve les chefs d’état successifs, tout comme les gouverneurs et autres représentants de cet Etat qui se succèdent dans notre pays.
Le choix de faire venir un contingent militaire en Guadeloupe dans ce contexte traduit une volonté de répression en pays colonisé.
Nos intérêts ne comptent pas face à leurs choix pour nous.
Nos vies sont menacées et ne comptent pas (chlordécone, problèmes de l’eau, vie chère, chômage exponentiel, absence de justice, etc…)
Cette crise nous met face à notre responsabilité… nous sommes sommés de nous soumettre, ou de nous démettre.
Au FKNG, nous savons que l’accession à la souveraineté est notre seule issue, à moins d’accepter de subir de manière cyclique les aléas de notre arrimage forcé à la France.
C’est la première fois dans sa jeune Histoire que notre Peuple se trouve confronté à un pareil dilemme : se soumettre ou se démettre.
Guadeloupéens au FKNG, nous ne sommes pas opposés aux vaccins de manière générale,
Mais nous nous opposons avec force à l’obligation vaccinale et au pass sanitaire.
Compte tenu de l’importance numérique des Français dans notre Pays, ce n’est pas 20% de notre population qui est vaccinée, mais plutôt 10 à 12% tout au plus, les Français étant les premiers à se faire massivement vacciner.
Les faits sont là et semblent gravés dans le marbre : les guadeloupéens rejettent en bloc le vaccin !
Il nous faut donc trouver de toute urgence une issue guadeloupéenne à un combat qui nous oppose frontalement à l’État français qui veut nous imposer la vaccination et son corollaire le pass sanitaire qui va rendre la vie impossible à plus de 80% de guadeloupéens dans leur propre Pays !
Nous avons cette chance de ne pas être français, car pour les Français qui sont par ailleurs minoritaires contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire, disons le franchement, la partie est perdue depuis le vote de leur Parlement en faveur de cette obligation.
Nous qui sommes encore des colonisés, au même titre que l’étaient nos voisins de la Caraïbe avant leur émancipation politique avons des droits spécifiques à faire valoir pour soustraire notre Pays de cette obligation et de toutes les autres à venir
Nous devons exiger un Statut d’exception pour la Guadeloupe dans le cadre de la 4ème décennie de la Décolonisation qui s’achève en 2024.
Ce statut d’exception, qui ne peut qu’être un statut de souveraineté, ouvrira des droits à Réparations qui objectivement nous protégeront de toute casse sociale ou économique et promouvront au contraire un authentique développement. Nous serons alors libres de gérer au mieux l’ensemble de nos problèmes.
Notre peuple subit une agression sans précédent, une agression d’une rare violence, qui nous fait obligation à réagir dans le cadre d’une LEGITIME DEFENSE, pour justement sortir du Cadre imposé. Une grande partie de notre peuple redoute d’être engagée dans une dynamique de mort. Aussi, entre la mort redoutée et la liberté désirée, NOTRE PEUPLE DOIT CHOISIR LA LIBERTÉ. C’est de la pure logique.
Chacun doit comprendre que le contentieux qui nous oppose aujourd’hui à l’État français n’est pas d’ordre social ou sanitaire : il est d’ordre politique…
Ainsi la mobilisation doit continuer et s’amplifier au cours des semaines et des mois à venir, de sorte que s’instaure une crise insurmontable pour l’État français l’obligeant à négocier ce statut d’exception qui apparait comme vital aujourd’hui, et comme étant La Solution, la seule alternative au moment même où un véritable murissement des consciences est par ailleurs en train de s’opérer en Guadeloupe.
- Guadeloupéens aujourd’hui nous devons nous projeter au-delà de cette crise
- Guadeloupéens plus que jamais nous devons penser et agir Guadeloupéen
NOUS DEVONS CHANGER DE PARADIGME.
Pointe à pitre le 13 août 2021