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Guadeloupe.Violences des jeunes : De braqueur à chanteur

Guadeloupe.Violences des jeunes : De braqueur à chanteur

Le récit d’un jeune de Baie-Mahault sorti de la spirale de la violence

Les Abymes. Lundi 28 Juillet 2025. La Guadeloupe est le théâtre tragique d’une vague  incessante de  violences qui ne faiblit pas ; Les  prises de position souvent fébriles des élus sont sans résultat car les décisions concrètes se font  attendre.  Déjà 32 homicides et autant de tentatives en seulement 7 mois. Dans ce triste contexte, certains parcours rappellent cependant que le sursaut est possible. CCN a rencontré Bevis Markens, un jeune ancien braqueur devenu chanteur de Trap. Il raconte comment après des années en prison il a réussi à changer sa vie. Récit

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1/ Les débuts : l’ombre des “Grands Frères”

« Je suis de Baie-Mahault, je suis un chanteur. La violence est entrée dans ma vie à l’âge de 15 ans. »
Influencé par son entourage, il reproduit ce qu’il voit autour de lui.

  • « J’ai été influencé par des amis, par des grands de ma commune. Je voulais être comme eux, donc je faisais comme eux. »

Les premiers actes sont presque banals : des petits vols à l’arraché. Puis l’engrenage.

  • « Ensuite, quand j’ai grandi, j’ai continué à braquer. J’ai fait un vol à main armée, dans une bijouterie du centre commercial de Bima. »

À 20 ans, il est incarcéré et reste 6 ans en prison.

2/ Perdus trop tôt

Pour lui, les jeunes sombrent souvent par solitude, par manque de repères.

  • « Ils veulent impressionner les filles. Et aussi, les parents, des fois, ils abandonnent. L’enfant est seul, il se cherche, il est perdu. Il n’a pas conscience du bien et du mal. »

3/ Le déclic en détention

C’est en prison, à partir de sa  troisième année de détention, qu’il commence à changer de regard sur sa vie.

  • « Je me suis rendu compte que tout ce que mon père me disait était vrai : dans la galère, il n’y a personne. Pas d’amis. Il n’y avait que ma mère qui venait me voir. Elle est restée 5 ans et demi à venir toutes les semaines. »

Il évoque aussi le poids de la culpabilité et la peur pour ses proches.

  • « Même si moi j’étais dans la rue, mon frère et ma sœur, eux, ils n’y étaient pas. Et je n’aurais pas aimé que ce que je faisais leur arrive. »

4/ Le prix du silence : des amis disparus

Le déclic s’accompagne d’un lourd bilan humain.

  • «Au collège, déjà on était six “embêtants”. Aujourd’hui, il en reste deux. Beaucoup d’amis à moi sont décédés. »

5/ Père, chanteur, messager

Aujourd’hui, il est père. Et surtout, il est sorti de la rue.

  • « Maintenant, je vis mieux. Je suis un artiste. J’ai des gens qui me supportent, j’ai des fans. Je me suis réinséré. Je sers même de médiation pour les plus jeunes, pour leur expliquer les conséquences de leurs actes. »

À travers ses chansons, il raconte son passé – pour mieux convaincre d’éviter le même chemin.

  • « Je chante pour raconter ce que j’ai vécu. Mes peines, mes tristesses, mes joies aussi. Mais je suis clair : écoute ce que je dis, ne fais pas comme moi. »

 6/ Le message à retenir

  • « Le mal ne rapporte rien. Tout ce que tu transmets à l’univers, tu le reçois aussi. Le message que je veux faire passer aux jeunes, c’est vraiment d’arrêter. D’arrêter la violence, de se calmer. Tout le monde peut changer. Même si on sort de la rue, tout le monde peut évoluer. Et puis voilà. »

7/ Aujourd’hui, il chante pour construire ce qu’il a longtemps détruit.

Sur Instagram, où il partage son quotidien d’artiste avec ses plus de 6300 followers.  Dans l’un de ses titres phares, il résume son nouveau combat en une phrase simple, mais puissante :

  • « Je sème l’amour pour récolter la paix. 

Une philosophie qu’il porte haut car en juin dernier, il a décroché la 2ᵉ place au concours Peace and Live, un événement consacré à la promotion de la paix à travers la musique.

 

Extrait d’une de ses chansons :

“ Un souffle de paix pour apaiser la misère

Trop de haine, trop de sang, trop de tristesse

La planète crie à l’aide

Trop de méchanceté gratuite

C’est tragique, 

Depuis, je sème l’amour pour récolter la paix

Trop de division, trop de perte, trop de larme, trop de souffrance

L’espoir fait vivre après le mauvais temps vient le beau temps 

Une mélodie de paix chantée en Live and Peace

Ça vient des Antilles RIP à mes frères 

Et partis en zonpri ”

 Propos recueillis  par V.R. 

2 réflexions sur “Guadeloupe.Violences des jeunes : De braqueur à chanteur”

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