
Guadeloupe. Notre Histoire Coloniale et le Roman National des Français
EXTRAITS
Baie Mahault. Mardi 8 juillet 2025. CCN. Qui dit histoire coloniale française, dit Colonies, anciennes ou actuelles qu’il convient de nommer afin d’avoir une représentation juste de ce qu’était l’Empire colonial français .
A savoir, d’une part les anciennes Colonies : La Syrie, le Maroc, l’Algérie, le Cameroun, le Congo, l’Indochine, Madagascar, le Mali, le Cambodge, le Burkina-Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire, Le Liban, la Tunisie, le Tchad, le Sénégal.la Somalie, Le Laos, .D’autre part, les Dernières Colonies françaises actuelles, désignées abusivement comme étant des ‘’Départements d’Outre-Mer’’ : La Kanaky-Nouvelle-Calédonie, la Polynésie, Mayotte, la Guyane, la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe.
Par Luc Reinette
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De novembre 1884 à février 1885, s’est tenue à l’initiative du Chancelier BISMARCK, la Conférence de Berlin, qui a réuni les puissances européennes et les Etats-Unis qui vont, sans les Africains, découper et se partager l’Afrique.
Quelques mois après, le 28 juillet 1885, Jules FERRY, député français, valorise et justifie la colonisation en ces termes, lors d’un discours prononcé à la Chambre des Députés : “Messieurs, Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures.”
Comme tous les européens de l’époque, il pensait que la race dite blanche était supérieure à la race dite noire, faisant de cette supposée supériorité un droit de civilisation, voire un devoir de civilisation sur la race dite inférieure. La France s’inventait une mission civilisatrice pour les populations en sous-développement économique et politique. Les français apparaîtraient ainsi comme des bienfaiteurs à leurs propres yeux et aux yeux du reste du monde, participant ainsi à l’écriture d’un roman national français qui travestit la réalité coloniale et les crimes qu’elle engendre. Ils construiraient des Écoles, des Églises, des voies de chemin de fer, des routes, aménageraient des fleuves pour le développement et le soi-disant bonheur des peuples colonisés. Les grands chantiers entrepris en Afrique par la France ont causé directement la mort de dizaines de milliers d’Africains travaillant dans des conditions proches de celles de l’esclavage. Et chacun sait que les grandes infrastructures ont été réalisées avant tout pour l’exportation vers l’Europe des matières premières extorquées à l’Afrique, et que les Écoles comme les Églises ont été construites pour formater le cerveau des jeunes africains et pour convertir au catholicisme des Peuples qui avaient depuis de millénaires leurs propres civilisations et religions.
A titre d’exemple, la construction du Chemin de fer Brazzaville-Pointe Noire qui relie le Congo à l’Atlantique, long de plus de 500km, construit entre 1921 et 1934, a été présentée comme une prouesse technologique faisant la fierté de la France. Pourtant cet ouvrage titanesque aura été réalisé au prix de la mort de 20.000 à 30.000 africains.
L’École a été et demeure un puissant vecteur d’assimilation et de falsification de l’Histoire, elle qui mettait en avant les pseudo-valeurs de la France issues de sa Révolution de 1789, à savoir LIBERTE EGALITE FRATERNITE. Et jusqu’en 1965, dans toutes les Écoles des Colonies françaises on faisait aligner les enfants devant les salles de classe, et entonner la Marseillaise avant de rentrer en cours. La Marseillaise, cet hymne national français qui date du 25 avril 1792 et qui donc sévissait durant l’esclavage imposé à nos parents, et qui encourageait à prendre les armes pour, nous citons : “qu’un sang impur abreuve nos sillons’’. Dans ces mêmes écoles, on faisait répéter aux enfants colonisés le fameux “Nos ancêtres les Gaulois’’, niant leur histoire et identités réelles, qu’ils soient Africains, Maghrébins ou Asiatiques. Dans les Ecoles de Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion, Pays dont les parents des Peuples actuels ont été réduits en esclavage, on présente Victor Schoelcher comme étant ce héros qui nous aurait délivrés de l’esclavage en l’abolissant le 27 avril 1848. On ne dit pas que la décision a été prise dès mars 1848 par la Seconde République sous le Gouvernement de Lamartine, et que Schoelcher n’a été que le rédacteur du Décret d’Abolition.
Ce que l’on n’a pas dit aux enfants, qui devenus adultes vont répéter les mêmes contrevérités, c’est que c’est la France elle-même qui a instauré deux fois l’Esclavage, après une première abolition en février 1794.
Ce que l’on ne dit pas à ces mêmes enfants c’est que Victor SCHOELCHER en 1833, dans un document intitulé ‘’De l’Esclavage des Noirs et de la Législation coloniale’’ affirmait que les Noirs n’étaient pas prêts pour la liberté et qu’il fallait maintenir le fouet sur les Habitations, sans lequel les Maitres ne pourraient plus se faire obéir.’’.
Luc REINETTE