Tegucigalpa. Vendredi 7 janvier 2022. CCN/Bolivarinfos/Françoise Lopez. Quelques jours après avoir été élue présidente de la République, bien qu’elle n’ait pas encore été proclamée comme telle par le Conseil National Electoral (CNE), l’entourage de Xiomara Castro a fait connaître officieusement une proposition de 30 points pour ses 100 premier jours de gouvernement. Cette proposition permet de prévoir la façon dont gouvernera un secteur politique et social qui lutte depuis le 28 juin 2009 – date du coup d’Etat qui a chassé le président Manuel Zelaya – contre les pouvoirs factuels qui ont installé un gouvernement de fait, 3 Gouvernements nationalistes et organisé une fraude scandaleuse en 2017.
Certains des points de cette proposition s’adressent clairement aux bases du parti et de l’alliance qui a soutenu Castro ainsi qu’à la population la plus touchée par les politiques néolibérales appliquées pendant ces dernières années. D’autres envoient des messages au patronat qui a en grande partie appelé à voter pour Castro et d’autres s’adressent à l’étranger, et en particulier aux Etats-Unis. Certains pour dire qu’il existera une collaboration sur des sujets sensibles comme al corruption et l’économie qui ont causé l’augmentation de la migration illégale et d’autres, moins amicaux, annoncés l’établissement de relations diplomatiques et commerciales avec la Chine.
Ce dernier point, cependant, selon le futur vice-président Salvador Nasralla et le député élu Hugo Noé Pino, sera soumis au Congrès National. C’était, en réalité, un clin d’oeil à Washington avant l’élection, un signe de la prudence qui caractériserait le nouveau Gouvernement dans ses relations avec le Nord.
Arriver au pouvoir a coûté à LIBRE 12 ans de lutte permanente. Le Parti Liberté et Refondation ( LIBRE) a participé pour a première fois aux élections générales en2013. Depuis, la route a été longue, tortueuse et n’a pas manqué d’âpres discussions, de durs affrontements internes et avec la diaspora des dirigeants, des cadres moyens et inféreirus. Mais le nouveau parti a été vu comme le seul capable d’expulser du Palais Présidentiel le Parti National au pouvoir, un parti discrédité par 12 ans de gouvernement, par son autoritarisme, par la résistance populaire à certaines de ses politiques et surtout par la corruption et par ses liens avec le trafic de drogues.
Dans ce cadre, la première chose que vise cette proposition est d’a abroger les lois les plus controversées de ce que Xiomara appelle une « dictature. » ainsi, la loi du Conseil de Sécurité et de Défense, la loi sur les Secrets, la loi sur les Ecoutes, la loi sur les Zones d’Emploi et d eDéveloppement Economique (ZEDE) et d’autres similaires « approuvées lors de l’hémorragie législative de 2013 destinée à instaurer la dictature, » iront à la poubelle.
Le second point est également d’une grande importance, il pourrait créer des problèmes dans une partie de la société ainsi qu’à Washington en envisageant d’organiser une consultation populaire pour que le peuple décide s’il veut une Assemblée Nationale Constituante. Cela a été précisément l’un des prétextes invoqués en 2009 pour renverser a Manuel Zelaya, le mari de Castro. Ce point sera reporté afin de créer un consensus entre les forces politiques et les représentants de la société civile.
Les aspects destinés aux bases et à l’ensemble de la population lapsus marginalisée proposent de baisser les hauts salaires des fonctionnaires, disproportionnés, et toute dépense élevée et superflue, de vendre l’avion présidentiel et les véhicules de luxe appartenant à l’Etat. On propose aussi une baisse du prix des combustibles et de réorganiser les entreprises d’Etat.
Cette proposition affirme, en outre, qu’on n’imposer pas d’impôts au peuple hondurien, en particulier aux secteurs de la production et du commerce et « encore moins aux pauvres. » elle indique, de plus, que les impôts qui ont touché le consommateur final la compétitivité du secteur patronal seront supprimés et qu’on imposera des « engagements d’apports des grands capitaux financiers » et que ces apports financeront des bourses et des emplois pour les jeunes.
L’une des mesures les plus attendues par les partisans de la future présidente est l’amnistie immédiate pour ce qu’on appelle les prisonniers politiques et « une grâce pour les prisonniers qui ont été condamnés indûment pour avoir protesté pour défendre les droits de l’homme et les ressources naturelles. » Concernant l’assassinat de Berta Cáceres et de Margarita Murillo, il est prévu de poursuivre les procès pour arriver jusqu’aux auteurs intellectuels. Une chose compliquée à cause du pouvoir que possèdent les instigateurs présumés.
Sur cette ligne, on envisage de protéger l’environnement et de supprimer les permis aux entreprises min pères, hydroélectriques et forestières accordés de façon contestable par les autorités sortantes. La proposition indique, d’autre part, un engagement à « travailler à la réparation des dommage et des assassinats lors de la fraude aux élections s causés aux victimes de la violence politique de 2017 et des féminicides. »
Dans ce cadre et en tant que l’un des points les plus importants, on indique « l’installation d’une Commission Internationale contre la Corruption et l’Impunité (CICIH). Cette Commission sera créée par le Gouvernement du Honduras avec le soutien de l’Organisation des Nations Unies. » Ainsi, le Honduras reprend le chemin abandonné par le Guatemala: créer un organe indépendant international dont la finalité sera de soutenir les institutions de l’Etat dans l’investigation des délits commis dans le pays qui, au Guatemala, s’est achevé par l’emprisonnement de l’ancien président Pérez Molina et de l’ancienne vice-présidente Roxana Baldetti.
D’autres points évoquent le problème des migrants et leur besoin de rassemblement de la famille, celui des enseignants et de la renégociation du statut d’enseignent. On promet aussi une augmentation du salaire de base, des bourses pour les secteurs les plus démunis et l’abrogation des lois préjudiciables aux intérêts des secteurs les plus vulnérables comme la loi fondamentale sur l’éducation, la loi sur l’emploi temporaire et la loi sur la sécurité sociale.
Les points contenus dans cette proposition indiquent que le nouveau Gouvernement agira immédiatement avec force et décision. Le peuple hondurien espère que ces promesses seront tenues efficacement et que le pays s’engage sur une voie qui permette d’apercevoir des horizons de progrès et de bien-être.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos