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Guadeloupe. L’impact  de la colonisation sur la spiritualité et et  les pratiques religieuses dans les îles à sucres

Guadeloupe. L’impact  de la colonisation sur la spiritualité et et  les pratiques religieuses dans les îles à sucres

Baie Mahault. Mardi 8 juillet 2025. CCN Lhistoire de la Guadeloupe est marquée par la colonisation, qui a entraîné la  déportation et l’esclavage de milliers d’Africains, suivis par le système de  l’engagisme après l’abolition de 1848. Entre 1854 et 1889, environ 42 900  Indiens ont été transplantés en Guadeloupe pour travailler dans les plantations  sucrières, avec un taux de mortalité élevé ; plus de 71% des indiens moururent  dans les champs de cannes des colons. Les planteurs, ne pouvant remettre en  esclavage les nouveaux libres, ont cherché une main-d’œuvre servile, et le choix  des Indiens n’a pas été ni arbitraire ni une fatalité. 

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Le cas des pratiques indiennes en Gwadloup.

Par Pandit Vishnunanda (Elie Shitalou) du Sanatan Dharma Samaj de Guadeloupe avec les précieux conseils de Charles Saraye (Ile Maurice) et Olivier Mounsamy (Guadeloupe)  

 

L’histoire de la Guadeloupe est marquée par la colonisation, qui a entraîné la  déportation et l’esclavage de milliers d’Africains, suivis par le système de  l’engagisme après l’abolition de 1848. Entre 1854 et 1889, environ 42 900  Indiens ont été transplantés en Guadeloupe pour travailler dans les plantations  sucrières, avec un taux de mortalité élevé ; plus de 71% des indiens moururent  dans les champs de ca’nnes des colons. Les planteurs, ne pouvant remettre en  esclavage les nouveaux libres, ont cherché une main-d’œuvre servile, et le choix  des Indiens n’a pas été ni arbitraire ni une fatalité. 

Ainsi, Le Conseil Général de la Guadeloupe lors de sa séance du 4 novembre  1854 déclare que « l’immigration, c’est tout l’avenir »… Le coolie, Messieurs, a pour  lui les suffrages unanimes de ceux qui l’ont employé, la sympathie de toutes les  contrées intertropicales où il a paru. Le coolie est l’immigrant par excellence. Bien  faite et solidement constituée, quoique fine et élégante, facile à acclimater, de  mœurs douces et polies, d’un caractère doux et soumis, cette race est surtout  remarquable par sa scrupuleuse fidélité aux engagements pris. Elle n’a pas, dit-on, la verve du Chinois, mais elle a au plus haut degré la religion du contrat et  son travail toujours suivi, toujours correct ne laisse rien à désirer, qu’il  s’accomplisse sous les yeux ou en dehors de la surveillance du maître. En outre,  et jusqu’ici, le salaire du coolie est le moins élevé de tous ceux qui sont attribués  aux immigrants ». 

Arrivés dans un monde étranger, les travailleurs indiens ont emporté avec eux  un bagage culturel et spirituel. Cependant, sous la domination de l’Église  catholique, leurs pratiques religieuses ont dû s’adapter pour survivre. Ce texte  vise à analyser comment la colonisation a influencé, freiné, mais aussi renforcé  la spiritualité indienne en Guadeloupe. 

  1. Objectifs coloniaux – La colonisation française a eu pour but la conquête,  la recherche de ressources et la conversion religieuse. Les colons ont cherché à  faire des colonisés des « Français exemplaires », entraînant une aliénation  culturelle voire totale. La colonisation a eu des conséquences dévastatrices  pour les populations locales, qui ont été arrachées de leurs terres. 

Plusieurs siècles de colonisation plus tard et de domination, après avoir tout  détruit, les européens et notamment les français viennent, en donneur de  leçon, enseigner au monde le développement durable ! 

  1. Transplantation religieuse en contexte colonial – Les Indiens, arrivés en  Guadeloupe, se sont retrouvés dans un environnement hostile. Leur religion 

est devenue un refuge identitaire, leur permettant de maintenir un lien avec  leur terre d’origine. Malgré la répression de leurs pratiques, les hindous ont  continué à célébrer leurs rituels, souvent dans la clandestinité, en raison de  l’hostilité de l’Église catholique, apostolique et romaine. 

  1. Résilience, adaptation et syncrétisme – Les travailleurs indiens ont  adapté leurs pratiques religieuses face aux contraintes coloniales. Des formes  de syncrétisme religieux ont émergé, intégrant des éléments locaux et  chrétiens. Les rituels ont été simplifiés, et des autels improvisés ont été créés  en l’absence de temples. Ce syncrétisme a permis de maintenir une spiritualité  vivante, enracinée dans le quotidien des engagés. 
  2. Perte de traditions et création de nouvelles pratiques – La colonisation a  entraîné la perte de certaines traditions, comme la crémation, en raison de la  répression des pratiques jugées « païennes ». Cependant, les Indiens ont réussi à  créer de nouvelles pratiques qui reflètent leur expérience en Guadeloupe,  intégrant des éléments de la culture créole. 
  3. Encadrement colonial et institutionnalisation religieuse – Avec le temps,  l’administration coloniale a toléré certaines pratiques religieuses, mais toujours  sous un contrôle social. Les chefs religieux étaient souvent perçus comme des  relais d’influence, et les pratiques religieuses devenaient un marqueur de  stratification sociale. 
  4. Héritage spirituel dans l’ère postcoloniale – Malgré la répression, les  Indiens ont maintenu leurs traditions et les ont transmises à leurs  descendants. À partir des années 1970, un renouveau de la spiritualité  indienne s’est manifesté, avec l’arrivée de la 3ème génération sur les bancs des  lycées, la création des premières associations culturelles, la réintroduction de  grandes fêtes et la construction de temples. Les pratiques autrefois  marginalisées sont désormais célébrées publiquement. Aujourd’hui, la  spiritualité indienne est un pilier de l’identité locale, influençant la culture, la  cuisine, la musique, les valeurs familiales et même la politique. 

Ce renforcement postcolonial montre que les pratiques religieuses et  spirituelles, loin d’être effacées par la colonisation, ont su se transformer en  force de résilience et d’affirmation. 

En guise de conclusion – L’impact de la colonisation sur les pratiques religieuses  indiennes en Guadeloupe est complexe : répression, adaptation et renaissance.  Bien que la domination coloniale ait tenté d’affaiblir ces pratiques, elle n’a  jamais pu les faire disparaître. Au contraire, la spiritualité est devenue un socle  culturel et identitaire pour les engagés et leurs descendants, témoignant d’une  force de résilience face à l’oppression.

1 réflexion sur “Guadeloupe. L’impact  de la colonisation sur la spiritualité et et  les pratiques religieuses dans les îles à sucres”

  1. On regrettera un caractère trop général du propos.
    Des pratiques religieuses qui ont connu des formes répressives et de renaissance. Oui mais encore ! De la même manière, le texte se dispense de définir ce qui est dénommé sans aucun contenu la spiritualité indienne. Est elle une ? Tous les indiens arrivés en terre coloniale partageaient-ils les mêmes croyances.
    Le lecteur aurait appris davantage si l’auteur aidé des ressources citées avait pris le temps de décrire les pratiques en questions en montrant sur un ou deux exemples les transformations pointées tant du point de vue du rituel ( et de ces objets ) que des croyances elles-mêmes. Que deviennent elles dans un contexte de creolisation ? Les cosmogonies indiennes évoluent comment dans un contexte qui a déterritorialisé toutes les formes vécues du croire ?

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