Le Black-Out d'EDF a mis en lumière toutes les faiblesses du pays
Pourquoi la Gwadloup est en danger?
On sait aujourd’hui que le black-out est le résultat d’un “coup de colère” des grévistes après une menace de licenciement d’un salarié. Ce black-out total intervient après plus de 2 mois d’un long conflit entre la Direction d’EDF-PEI et ses salariés.
Pendant près de 24h la Gwadloup toute entière a été plongée dans le noir. Mais on s’aperçoit qu’EDF a été incapable pendant plusieurs heures de trouver une solution de secours. Cela est très grave, cela signifie qu’en cas de tsunami, de tremblement de terre ou autre grosse catastrophe la Gwadloup sera totalement coupée du monde. Car sans EDF : pas de téléphone digital, pas d’internet, pas de météo. Visiblement la réponse tardive au Black-Out a révélé l’extrême fragilité de notre situation. Il faudra sans aucun doute en tirer une leçon, car notre archipel et sa population courent de gros risques. Pendant ce black-out, on n’en a pas peu parlé : était-ce le sujet ?
Qu’on se le dise, cette crise de quelques heures devrait permettre à tous les “responsables” de l’État et des collectivités dites majeures d’anticiper ; Car un black-out résultant d’une catastrophe climatique ou volcanique, entrainera nécessairement de dégâts matériels et humains. Pendant au moins 48h sinon davantage, la Gwadloup devra alors compter sur ses propres forces avant qu’une hypothétique aide extérieure n’arrive.
Qui sont les pilleurs des boutiques ?
Ce black-out a favorisé des actes de délinquance graves, mais quand on prend la peine d’analyser les discours des politiques, et autres représentants de CCIG, force est de constater que tout ce beau monde qui se mobilise pour dénoncer les pillages, reste très frileux et n’ose pas dire publiquement que le représentant de l’État colonial n’a pas assuré. Car en dehors du black-out, c’est aussi l’absence de sécurisation du centre-ville de Pointe-à-Pitre qui a facilité des pillages.
Est-ce vraiment un hasard ? Qu’on se rappelle en Novembre 2021, ce sont pratiquement les mêmes enseignes qui sont toujours “ciblées” et dévalisées (bijouteries, magasins de téléphonie, de vêtements etc..).
Qui sont ces “pilleurs” ? viennent-ils d’une planète inconnue ? Les politiques, les responsables d’organismes n’ignorent pas (ou alors ils font mine de pas savoir) que dans toutes les villes de notre pays, existent ces jeunes délinquants, souvent décrochés scolaires, sans emplois, sans perspectives, parce que pas éduqués, marginalisés dans une société où ils n’ont pas de places.
Qui s’en préoccupe vraiment ?
Cette jeunesse délinquante violente qui de plus “trafique” au quotidien, on leur propose quoi pour tenter de les réintégrer ? Ah oui, Récemment à l’initiative du Conseil général, a été créé une “brigade d’Ambassadeurs de jeunesse”. Cette dizaine de “grands frères” pourront-ils à eux seuls résoudre un problème aussi complexe ?
Car il faut le dire, ces jeunes “pilleurs” souvent motorisés, sont parfois condamnés à des peines de prison. On s’aperçoit que l’incarcération ne résout pas les problèmes posés. A peine sorti, il y a récidive. Le SPIP* a-t-il les moyens nécessaires ?
Il faut l’admettre ce qu’on nomme les “pouvoirs publics” ou les “politique publiques”, mises en œuvre sont très loin de la réalité du terrain ; Des centaines de jeunes sont là, et n’attendent que le moment propice pour “agir”. De plus, ils sont aujourd’hui organisés, ce qui s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi à Pointe-à-Pitre ou Baie-Mahault, Abymes en est la preuve évidente. Les jeunes oubliés, délaissés, ont créé leur réseau de pillage.
En Gwadloup la société est aussi en Black-Out
Si rien n’est fait très rapidement, cette jeunesse sera de plus en plus active dans la délinquance. On se souvient qu’à la fin du LKP (2009), il était question d’un vrai plan pour notre jeunesse. Qui peut dire, ce qui a été fait ? Pourquoi en 2024 près 25% de nos jeunes sont au chômage ?
On condamne les grévistes de l’EDF, qualifiés de tous les noms par nos illustres “responsables”. Mais ces mêmes blablateurs ont-ils conscience que ces pillages sont le résultat d’une absence de politique de la jeunesse ? Le black-out des grévistes EDF vient de prouver que la société Gwadloup est en panne d’une vraie politique publique.
Le dialogue social est lui aussi en black-out donc le résultat n’est que la conséquence de l’irresponsabilité des uns et des autres.
Ne faudrait-il pas à la place des congrès qui ne débouchent sur rien, penser à de vrais États Généraux de notre jeunesse et d’un plan de sauvegarde ? Car les choses risquent de s’aggraver.
Au fait, lors de cette mémorable et triste soirée de novembre 2021, il n’y avait pas de black-out EDF et pourtant des magasins avaient été pillés ? Que faut-il en conclure ?
Danik I. Zandwonis
*SPIP : Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation