Le concept de sensibilisation "Octobre rose" arrive à terme dans un jour.
Nous saluons et encourageons toutes les femmes qui sont frappées par cette maladie.
Mais la lutte contre le cancer du sein ne se confine pas qu’à cette manifestation salutaire de grande ampleur.
Le souhait tel un vœux pieux voudrait qu’elle soit continuelle sur toute l’année.
Remercions les investigations scientifiques ainsi que le dévouement des associations qui œuvrent dans ce domaine bien précis.
Une des solutions pour contrecarrer les méfaits du cancer du sein réside dans le dépistage.
Si l’on considère que 80 % de ce type de pathologie prend naissance après la cinquantaine.
Il s’avère presque vital de faire cet examen dès l’arrivée de cet âge.
Nonobstant ces statistiques probantes, nous constatons que le dépistage mammaire n’est pas encore ancrée dans nos habitudes de prévention au regard de la santé.
Les raisons sont certes diverses,
Le premier critère trouve son fondement en la peur qu’elle puisse engendrée.
Cette maladie est tellement horrible que personne ne souhaite pas l’affronter. Il est faussement confortable de ne pas vouloir connaître son éventuelle implication dans la chair.
Cette frayeur de s’interroger sur sa présence ou non, conduit logiquement vers le doute.
Entre temps le décompte de la pendule pour une éventuelle prise en charge continue à courir.
Or, l’ignorance en l’espèce peut tuer car, la solution qui consisterait à réagir s’il y a lieu, risquerait d’être compromise dans la mesure où, la passivité pourrait entériner des possibilités de rétablissement.
L’autre raison, et non des moindre qui semble être évoquée, se glorifie d’une sorte de maladresse de la pensée qui encouragerait la naïveté.
« Je ne suis pas concernée ».
La motivation qui n’est point admissible, mais qui développe ce type de réaction est faite d’une certaine honte à se faire ficher.
Toutefois, tout est lié à la conception sociale de ce dérèglement hormonal.
La femme privée de seins est souvent reniée dans la mesure où, elle ne représente plus les critères de beauté et de féminité.
Oh beauté éphémère!
Quand tu accroches principalement à l’aspect extérieur et purement plastique, tu manques cruellement à la vérité des sens au point de rejeter tous ceux qui n’excellent pas à ton modèle de représentativité basée sur la légèreté des apparences.
Il est vrai quand l’absence d’un fort caractère et d’acceptation de soi dans un corps meurtri par la maladie et excédé par les souffrances, certaines femmes semblent recluses sur elles mêmes.
La gêne d’être absorbée par la bulle de souffrances corporelles pouvant s’orienter à l’extrême jusqu’à l’ablation du sein ; une sorte de mutilation subie.
Elles vivent assez mal la situation au point que l’affect psychologique qui en découle ne leurs permet pas d’être en phase avec un quotidien apaisé.
Passé cette tourmente d’ignominies, le quotidien semble prendre des travers d’isolement nés d’un renfermement sur soi car confuse et embarrassée par le regard incompris de l’autre.
Certes, le terrain propice au développement du cancer est avant tout d’ordre hormonal.
Néanmoins, tous affects psychologiques, de stress, d’environnement personnel et professionnel ajoutés à une certaine forme d’angoisse sont de nature à étaler le terrain de progression de la pathologie.
Au regard des éléments précités, il est confortable de penser que la prévention prévaut à la guérison.
Certes, le terrain propice au développement du cancer est avant tout d’ordre hormonal.
Néanmoins, tous affects psychologiques, de stress, d’environnement personnel et professionnel ajoutés à une certaine forme d’angoisse sont de nature à étaler le terrain de progression de la pathologie.
Au regard des éléments précités, il est confortable de penser que la prévention prévaut à la guérison.
Si conseil il y a, il faut éviter la solitude et s’ouvrir à l’autre.
Il est primordial de libérer la parole auprès des proches mais surtout par le biais des associations qui gravitent autour du cancer du sein et qui détiennent cette faculté d’écoute et de divulgation de l’information sur le sujet permettant d’accepter les protocoles de prise en charge.
Un suivi assuré auprès d’un psychologue est une nécessité pour mieux appréhender cette maladie qui constitue l’une des causes importantes de mortalité féminine (25 décès pour 100000 femmes en 2021).
Un travail d’explication reste à parfaire en Guadeloupe pour vulgariser le rôle du psychologue dans notre société.
Il est bien temps de diaboliser les idées reçues qui consistent à penser que ce métier vise à traiter « les fous ».
Au contraire, son implication est une aide supplémentaire pour faire face à la maladie en rendant plus abordable les différentes formes de protocoles très lourds et contraignants de guérison proposées par l’équipe médicale.
Ainsi, un plus grand rapport de confiance serait en mesure de s’installer entre patientes et médecins.
Quand vous n’avez jamais été meurtrie dans votre chair par ce type tumeur, il est difficile voire impossible de comprendre l’intensité des douleurs, des appréhensions, des phobies occasionnées ne serait-ce que par la chimiothérapie, l’hormonothérapie ou la mastectomie.
Les conséquences, quand bien même les progrès de la médecine et la prise en compte de la douleur ces dernières années sont catastrophiques et quelques fois irréversibles.
Calvitie subite, dentition saccagée, la chute ou la déformation des ongles, douleurs articulaires aiguës, démangeaisons de la peau.
Tout semble se diriger vers une détérioration physique par pallier.
Il n’est pas difficile d’évaluer cette situation comme étant comparable à un monde qui s’écroule.
Une étude à montrer que les femmes qui sont diagnostiquées très tôt ont de forte chance à vaincre le cancer dans 90 % des cas.
La phrase qui serait en mesure de marquer les esprits est la suivante :
« Donner de l’importance à la prévention par le biais du dépistage tel un slogan qui aurait autorité sur la société ».
Hormis la maladie à proprement parler, viennent s’y greffer pour les femmes peu aisées des inconforts financiers et des carences en logistique.
Pour garantir au mieux les chances de guérison, des va-et-vient entre la Guadeloupe et la Métropole sont conseillés.
Il est déplorable dans l’époque où, nous nous situons, que des femmes refusent de faire ce voyage sanitaire parce qu’elles ne disposent pas de la faculté financière de l’entreprendre.
En l’absence de proches installés dans l’hexagone , un déménagement d’une certaine durée pourrait être préconisé pour mieux profiter des soins.
Certes, il existent des aides au logement et la prise en compte total des billets d’avion dans ce domaine, mais une méconnaissance freine les éventuelles bénéficiaires.
Sans doute qu’une politique plus volontariste sur ce volet viendrait à dissiper cette carence de l’information.
Quand la patiente n’est pas suffisamment préparée psychologiquement, un relogement, quoique provisoire, impliquant un éloignement à la famille, une rupture des habitudes ; la nouvelle adresse pourrait être vécue comme étant un environnement de déracinement géographique et de délitement du lien familial et de surcroît la situation professionnelle s’en trouve affectée.
Au regard de cette dépréciation nouvelle de la vie, les femmes doivent faire preuve d’un égoïsme exacerbé pour lutter sereinement contre le cancer du sein.
« Il ne faut penser qu’à soi pour atteindre les conditions optimales de guérison. »
Quand le cancer du sein fait son apparition, il ne faut pas mettre sous silence que toutes les prospections faites auparavant sur la vie sont de facto mises en berne.
Les campagnes de sensibilisation organisées sous la bannière « Octobre rose » en terme d’efficacité, n’est plus à démontrer.
Peut être qu’une fréquence plus soutenue dans la durée augmenterait la prise de conscience de se faire dépister pour obtenir des résultats encore plus significatifs contre la lutte du cancer du sein ?
Dans cet engagement de lutte, les solidarités individuelle et collective ne peuvent pas être de trop non seulement pour apprécier le parcours devenu herculéen de ces femmes qui ont le sein atteint, mais cette compréhension peut également prendre la forme d’une aide matérielle consentie sous forme de dons, d’une écoute efficiente pour qui en éprouve le besoin.
« Tété bèl mé pwévoy a santé ay »
Cette approche singulière faite aux femmes touchées par le cancer du sein peut être synthétisée par la vision poétique de l’auteur et qui s’intitule « PARCOURS ».
PARCOURS
Femme isolée,
Femme incomprise,
Femme qui doute,
Femme qui souffre,
Femme anéantie par le cancer du sein,
Ne reste plus engloutie par la douleur et le mal-être.
Affiches tes convictions à t’en sortir
Au delà d’une société moderne
Aveuglée par un individualisme et une méconnaissance
Au service de croyances et de jugements
Qui ne servent pas à ta guérison.
Femme combative,
Femme forte,
Femme accomplie
Femme dépistée,
Femme soignée.
Daniel CIMON
Sainte-Rose