Depuis les dernières législatives françaises, vous avez dû comme moi noter le silence assourdissant de la classe politique guadeloupéenne. Cause de ce silence, la difficulté pour Macron de nommer un premier ministre acceptable par l’ensemble des partis français ; Ben oui, les élus et parlementaires sont tous silencieux car embarrassés car ils ne savent plus où donner de la tête.

Alors pour tenter de combler l’immense vide politique actuel, nos politiques se sont tous mis dans l’événementiel sportif franco-français. Les JO de Paris, largement retransmis sur les médias, ont occupé le terrain et tenté de faire oublier le reste. Teddy Riner, le Gwada Marocain, a eu son heure de gloire. D’abord aux JO en remportant la médaille d’or et en osant même brandir le drapeau gwadloupéyen avant d’accomplir sa tournée triomphale.

OUI. Il ne faut pas se mentir, sa visite a été un moment de “célébration”. Les gwadloupéyens, l’espace d’une journée, ont fait mine d’oublier leurs problèmes récurrents. Les responsables des 2 collectivités ont fait du 100/100 Riner. Curieusement, le Gold Judoka, Abyssois a davantage marqué le paysage gwadloupéyen que la Basse-Terrienne Marie José Perec, qui est la seule athlète de sa génération à être triple championne olympique. De plus, Perec contrairement à Riner, a été formée en Guadeloupe, quand elle arrive en France, elle en a déjà dans ses jambes. 

Riner est un produit sportif made in France. Pourquoi Perec n’a pas été aussi “glorifié” ? une question d’époque, aussi et surtout parce que les JO de 2024 se sont déroulés en France. L’écho en est plus que fort. Pour donner un max de visibilité de ces JO en Gwadloup, le 73 ème Tour cycliste de la Gwadloup a même été repoussé fin d’Août. Cela signifie en termes clairs que nous devons à tout moment nous mettre à l’heure de France. Tout est décidé depuis Paris.

Après le Riner Tour, comme déjà 2ème big event de cette période vacancière, il y a le Tour Cycliste, une fois de plus, nos esprits ont été pris par le sport et donc nos politiques ont eu leur seconde pause.

De la fin des législatives, en passant par le Riner Tour puis par le Tour cycliste, les problèmes cruciaux du pays ont été mis sous cache et évacués

Qui a entendu un des hommes politiques oser dire un seul mot de ce qui se passait en France ? 

A la limite on pourrait penser que c’est une bonne chose, que ce silence, et que nos politiques en profitaient pour prendre vraiment un peu de distance avec Paris : ola sa ?

Ce silence en fait, exprime la peur de déplaire au pouvoir parisien tel qu’il puisse être demain. 

Ou pa jen sav

Juste avant les législatives françaises, on semble l’oublier, politiquement, il s’est passé quelque chose ? oui, non ?

Rassurez-moi, il y a bien eu un congrès et des résolutions prises pour avancer dans la “domiciliation du pouvoir”. Donc le vide créé par Macron en France, n’était-ce pas le moment pour prolonger le débat sur l’avenir du pays ? 

Rêvons un peu : les organisations anticolonialistes auraient pu en un geste fort, nommer le 1er premier ministre gwadloupéyen (lol), et le présenter à Macron (re lol). Mais c’est vrai, nous n’en sommes pas encore là, car même du côté des anticolonialistes, hormis le très sympathique congrès de l’ANG, il ne s’est rien passé. Le silence a été la règle d’or ou la règle qu’on dort.

D’ici quelques jours, un Premier ministre français sera enfin “nommé”. Il faudra alors bien écouter les réactions politiques du pays. Yo tout ké palé.

Lurel qui est lui aussi très silencieux, va surgir du “anbafey”; car nous dit- on, Toto veut revenir à la Région : ah bon ?

C’est la rentrée, les blag a mas c’est fini, revenons aux choses sérieuses.

Gwadloup souffre de tous ses maux, le nouveau premier ministre français va- t-il vraiment s’en préoccuper ? 

N’est-il pas temps que nous décidions de notre avenir ?

Quels sont les hommes politiques qui sont prêts à aborder cette question ?

hum…

Danik I. Zandwonis