Quand subitement Victorin Lurel a annoncé le mois dernier en mode scoop qu’il ne serait pas tête de liste aux prochaines régionales, la question qui s’est immédiatement posée est la suivante : De la part d’un fin tacticien tel que ToTo que pouvait bien cacher cette soudaine annonce ? Elle a tardé, mais la réponse vient enfin de tomber.
Flash-Back. Ainsi donc, une fois cette info, confirmée, il y eut un vrai rush au sein de la Fédération Guadeloupéenne du PS français.
Les militants qui rêvaient tous d’être calife à la place du calife pensant la place désormais « libre » ont candidaté.
Mais Lurel en décidant de ne plus être la tête de liste PS pour la Région, na’ jamais annoncé qu’il abandonnait la politique politicienne et pour cause.
Il a donc pris soin histoire de brouiller un peu les cartes, de pousser à la candidature 2 femmes : Josette Borel Lincertin, l’actuelle présidente du Conseil Général et la sénatrice Victoire jasmin.
Pendant des semaines, les deux femmes y ont cru, ce qui a plongé les militants du PS dans un certain embarras et dans l’indécision. Mais d’autres candidatures ont alors émergé. La plus crédible étant celle que Lurel avait toujours vraiment souhaité : Jocelyn Sapotille, Max Mathiasin (ex PS) qui souhaitait une alliance a été zappé.
Lurel s’étant fortement opposé un « retour » du député, qui se voit contraint d’aller frapper à d’autres portes.
Même Justine Benin qui a été un temps très proche de Lurel ne remplissait pas toutes les conditions.
Au fil des semaines, la situation s’est en peu éclaircie au sein de la section guadeloupéenne du PS français, et les militants se sont aperçus qu’en réalité Lurel ne soutenait vraiment ni Josette Borel Lincertin, ni Victoire Jasmin, c’est donc Jocelyn Sapotille qui a été adoubé.
C’est alors que Victoire Jasmin s’est vraiment rendue compte qu’elle avait été en quelque sorte le dindon de la farce lureliste, amère et déçue elle donc décidé de lâcher l’affaire.
Mais alors une question se pose, que veux vraiment Lurel ?
La réponse est donnée par la réalité de la nouvelle donne politique de la nation Gwadloup.
Le sénateur et principal opposant d’Ary Chalus depuis 2015, qui proclamait urbi et orbi être radicalement contre Chalus et voulant tout faire pour le dechouker, a fini par se rendre compte de 5 éléments fondamentaux.
1/ La Fédération Guadeloupéenne du PS française (FGPSF) n’est pas vraiment au mieux de sa forme et ne peut pas seule remporter l’élection Régionale : il lui faut des alliés.
2/ Victorin Lurel qui a été battu en 2015, cinq ans après, n’a pas (encore) retrouvé dans l’opinion l’aura de ses années de gloire (2004/2014) ; les différents sondages (même avec marge erreur) n’ont pas montré un possible retour en force de Toto !
3/ Le paysage politique national Gwadloup a été modifié. Le GUSR de Losbar est devenu depuis les dernières municipales le 1er parti électoral de Guadeloupe, devançant en nombre d’élus toutes les autres forces de là gauche traditionnelle (PPDG, PSG FGPSF, PCG etc.).
4/ Éric Jalton depuis ses deux forteresses que sont Cap Excellence et la Mairie des Abymes est un poids lourd et un faiseur de roi, pour toutes élections nationales Gwadloup. La force de « Frapp » demeure intacte.
5/ Tout de même un élément positif pour la FGPSF : le bon bilan et la bonne image de la Josette Borel Lincertin.
Mais est-ce suffisant pour conserver son siège de présidente face à une possible candidature GUSR ? le 3ème tour répondra à cette interrogation.
Lurel a donc compris qu’il fallait trouver une autre stratégie. Il a un temps sans doute pensé faire une « alliance » presque contre nature avec le GUSR en croyant que Losbar pourrait s’’opposer à Chalus. Mais le maire de Petit-Bourg très lucide et bien conseillé a fini par y renoncer et préfère attendre…
C’est alors que Lurel conclu que ces élections régionales, ne sont pas à la portée de la FGPSF. La candidature de Jocelyn Sapotille semble être un premier pas pour l’après…
Du coté Chalus, on aborde cette élection avec une certaine confiance, mais le Président de Région, sait aussi, que plus que Lurel et les socialistes son principal adversaire demeure toujours ’ex-Gouverneur de la Guadeloupe qui pourrait sortir une « éventuelle » boule puante. C’est à suivre !
Ce qui est sûr, c’est que quelque puisse être le résultat de ces régionales, elles risquent d’être les dernières dans ce format. PS ou GUSR sont à peu de choses près tous deux sur la même ligne : en finir avec le « bicamérisme tropical « de la Guadeloupe coloniale.
La FGPSF, souhaite une loi organique 971 (qui n’existe pas dans la constitution française !) le GUSR de son côté n’a cessé de réclamer plus de « responsabilité guadeloupéenne », donc on peut penser qu’une fois ces régionales passées la question statutaire reviendra et on reparlera du Congrès des élus : épisode 17
Chalus qui lui n’a jamais été très combatif sur la question statutaire, va-t-il changer son logiciel et s’impliquer ou au contraire vouloir revenir au parlement français pour terminer paisiblement sa carrière politique ? s’il fait ce choix aux prochaines sénatoriales On refait le match Chalus/ Lurel : Les paris sont donc ouverts.