Caracas. Mardi 22 Décembre 2020. CCN/Bolivarinfos/Françoise Lopez. La maire de Bogotá Claudia López a rencontré le terroriste vénézuélien d’extrême-droite en fuite Leopoldo López et lui a donné plusieurs minutes pour faire une intervention politique lors d’une rencontre d’intégration à la mairie à laquelle assistaient des migrants vénézuéliens.
López, que la droite internationale qualifie de « prisonnier politique » a été accusé en 2015 « d’instigation à commettre des délits, intimidation publique, dommages aux biens publics et homicide volontaire qualifié » et condamné pour ces faits commis dans le cadre du plan intitulé « la sortie » destiné à renverser le président Nicolás Maduro qui a fait naître des foyers de violence dans plusieurs villes du Venezuela, et en particulier à Caracas et a fait 43 morts, plus de 800 blessés et des dégâts aux infrastructures publiques et privées. C’est pourquoi il a été condamné à 13 ans et 9 mois de prison.
Ce politicien d’extrême-droite qui, dans sa jeunesse, était lié à l’organisation extrémiste « Tradition, famille et propriété » a aussi été frappé d’inéligibilité pour corruption et a des relations avec des institutions financées par l’Agence Centrale de Renseignement (CIA) des Etats-Unis.
Il vient de l’une des familles les plus riches du Venezuela. A 18 ans, celle-ci l’a envoyé faire ses études à l’élitiste «Kenyon College» des Etats-Unis et ensuite les terminer dans une institution étroitement liée à la CIA, le «Kennedy School of Government» de l’Université d’Harvard.
De retour au Venezuela, il a commencé à travailler à un poste élevé dans la compagnie pétrolière d’Etat PDVSA grâce à sa mère qui était alors directrice des affaires publiques de l’entreprise. Ensuite, López a affronté un procès pour fraude suite au détournement de fonds de PDVSA pour financer ses projets politiques.
En 2000, il a fondé avec Enrique Capriles le parti Primero Justicia (d’abord, la justice) avec le soutien financier du Gouvernement des Etats-Unis présidé par George Bush à travers la “National Endowment for Democracy” (NED).
Cette institution se consacre, selon son premier président Carl Gershman, à « faire publiquement ce que la CIA a fait subrepticement pendant des décennies » et il ajoute que cette organisation a été créée parce que le fait que les « mouvements démocratiques » de pays étrangers soient financés par la CIA n’était pas bien vu dans le monde.
Le 11 avril 2002, il a participé au coup d’Etat contre le président Hugo Chávez démocratiquement élu et a dirigé l’arrestation illégale du ministre de l’Intérieur et de la Justice Ramón Rodríguez Chacín.
Il avait participé à la lecture du manifeste que Primero Justicia avait écrit avant le coup d’Etat et dans lequel il demandait la démission d’Hugo Chávez et la dissolution de plusieurs organismes : les mesures mêmes que les putschistes ont prises pendant leur bref passage au pouvoir.
López a été généreusement amnistié par Chávez et l’affaire ouverte contre lui pour ces faits a été close le 31 décembre 2007.
Il a été à la tête d’une stratégie de violence criminelle destinée à déstabiliser le Gouvernement vénézuélien et sur de nombreuses vidéos, il a appelé à réaliser des « actions non pacifiques. »
Lors d’une assemblée à l’église “Los Samanes” à laquelle il a pris la parole avec Alejandro Peña Esclusa, celui-ci a déclaré que la stratégie de son organisation face à tout processus électoral au Venezuela est de ne pas reconnaître les résultats. Sur le même enregistrement, on peut l’entendre proposer une stratégie destinée à créer des foyers de protestation simultanés pour « mettre le feu. »
En 2011, l’inspection du Venezuela l’a déclaré inéligible pendant 3 ans, jusqu’en 2014, pour avoir détourné des ressources publiques quand il était maire de Chacao (2000-2008). Ensuite, il a été pré-candidat à la présidence (bien qu’il se sache inéligible !) et il s’est allié avec Álvaro Uribe Vélez qu’il a rencontré à plusieurs occasions pour lui demander des « conseils. »
Selon un article du 24 février 2014 du journal digital “El Economista,” des doc uments révélés par WikiLeaks montrent les étroites relations entre López et le Gouvernement des Etats-Unis. Dans ces documents, il est évident que le Gouvernement nord-américain a financé pendant 12 ans l’opposition vénézuélienne ainsi que d’autres personnes et d’autres organisations qui ont participé au coup d’Etat de 2002.
Pendant les années pendant lesquelles il purgeait sa peine à la prison de Ramo Verde, sa femme, Lilian Tintori, a dénoncé de soi-disant violations de ses droits de l’homme sans pouvoir en apporter la preuve mais avec un grand déploiement des médias, delle en est arrivée à affirmer une fois qu’il était mort, une rumeur diffusée depuis Miami par le journaliste vénézuélien Leopoldo Castillo qui a publié sur son compte Twitter le soi-disant « transport de Leopoldo López de Ramo Verde à l’Hôpital Militaire sans signes de vie. »
Immédiatement, le sénateur de la Floride Marco Rubio avait “confirmé”… « Le dirigeant d’opposition Leopoldo López a été transporté à à l’Hôpital Militaire dans un état très sérieux » et Tintori s’y est rendue, accompagnée des médias qui ont montré « sa douleur et ses larmes. »
Le mensonge et la fausse information se sont largement répandus dans la presse internationale sans qu’ils soient démentis ni critiqués par la suite par les commentateurs de droite.
Pourquoi ce passé criminel est-il ignoré par la maire ?
Ce qui est sûr, c’est qu’en rencontrant ce délinquant, Claudia López s’est éloignée du « centre-gauche » en affirmant qu’aujourd’hui, le Venezuela est « sous une dictature », qu’on ne donne pas de garanties aux citoyens et que c’est « une scène de violations des droits de l’homme. »
Dans son discours, la maire s’est adressée à lui et a affirmé avec cynisme : « Ce n’était pas prévu mais il me semble très bon de recevoir Leopoldo López à la mairie de Bogotá, dans notre ville. Le voir libre nous rend heureux, nous donne de l’espoir » et elle a dit qu’elle voulait reconnaître « son courage, celui de sa famille et de son peuple pour défendre leurs droits au prix de très gros sacrifices » et elle lui a offert, à lui et à « toutes les familles du Venezuela, » son affection et son respect.
Quelques secondes plus tard, elle lui a donné la parole et le fuyard, oubliant le blocus économique et politique criminel contre le Venezuela, a affirmé que « Bogotá est la ville de la planète terre où il y a le plus de Vénézuéliens hors du pays » à cause d’une « dictature qui fait souffrir » ses citoyens.
Iván Duque, qui occupe illégalement la présidence de la Colombie grâce à l’achat de voix avec l’argent du trafic de drogues, a avoué que son régime avait aidé Leopoldo López à fuir et lui a dit : « Nous savons comment, ces derniers mois, tu risquais de perdre la vie à cause de la persécution du régime et quand cette tentative pour faire taire ton âme, ton esprit et ta voix, je t’ai dit que la Colombie était là. »
Et ensuite, il a achevé : « Un jour, quand on écrira cette histoire, nous pourrons donner les détails de la façon dont nous t’avons protégé entre ceux qui te suivaient sur ton territoire et nous pour qu’aujourd’hui, tu sois une voix libre dans le monde. »
Duque, comme Claudia López, lui a affirmé : « Nous sommes heureux de vous avoir dans notre pays. »
La conseillère Heidy Sánchez Barreto, en dénonçant ce fait, a déclaré :
« Le cirque de la maire ClaudiaLopez! ¡Leopoldo López était à la cérémonie à la mairie : la xénophobie dans toute sa splendeur !
Sur twitter, des usagers ont noté : « La xénophobie de Claudia n’est pas de la xénophobie, c’est de la pauvrophobie » (rejet des pauvres).
Il y a 2 jours, Leopoldo López a aussi rencontré son « bon ami », l’ex-président Álvaro Uribe Vélez, selon ce qu’a écrit López sur twitter.
La similitude politique entre Iván Duque, son patron Álvaro Uribe et la maire Claudia López est évidente.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos