Caracas. Jeudi 15 Juillet 2021. CCN/Bolivarinfos/Françoise Lopez. Au Venezuela, une fois de plus s’ouvre le débat sur l’aide humanitaire envoyée de l’étranger et administrée par l’opposition dirigée par l’ex-député Juan Guaidó qui n’a rendu aucun compte sur la destination de ces fonds.
La discussion s’est échauffée depuis que des médias vénézuéliens ont publié des extraits d’un rapport de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) dans lequel l’institution étasunienne révèle qu’elle ne sait pas où sont les fonds qu’elle a remis.
Ce rapport, intitulé « Procédures améliorées et conditions de mise en œuvre nécessaires à cause des défis et des risques de fraude dans la réponse de l’USAID à propos du Venezuela » a été publié an avril dernier mais les médias vénézuéliens n’en ont parlé que ces derniers jours.
Selon l’USAID, 507 000 000 de $ ont été versés pour les années fiscales 2017-2019 dont 260 000 000 pour « l’aide humanitaire » et 247 000 000 pour « l’aide au développement. »
Ces fonds ont été envoyés à l’opposition vénézuélienne pour qu’ils soient investis dans le pays et dans d’autres pays comme le Brésil, la Colombie, l’Equateur, le Pérou et Trinidad et Tobago, qui, selon l’institution étasunienne, donnent « une répose » à la crise régionale du Venezuela. »
L’aide humanitaire a été administrée par le Bureau d’Aide des Etats-Unis pour les Désastres à l’Etranger (OFDA), le Bureau des Aliments pour la Paix (FFP) et le Bureau de l’USAID pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (Bureau LAC).
Dans le rapport, l’USAID évoque un cas précis et signale que l’OFDA et le FFP ont dépensé environ 2 000 000 de $ pour acheter et transporter 368 tonnes métriques de produits humanitaires à la frontière entre la Colombie et le Venezuela et Curaçao, de février 2019 à avril 2019 mais que « pour août 2019, seulement 8 tonnes métriques ont été remises au Venezuela et les 360onnes métriques restantes ont été distribuées en Colombie ou ont été envoyées en Somalie.
C’est à dire que seulement 2 % de l’aide humanitaire est parvenue aux nécessiteux et 98% ont eu une destination différente de celle qui était prévue.
Selon l’agence étasunienne, un « accord de subvention en espèces « a aussi été signé avec Guaidó en février 2019 destinés à fournir 334 000 $ d’articles humanitaires qui devaient être transportés de Cúcuta, Colombie, au Venezuela.
On a essayé de faire passer cette soi-disant aide humanitaire le 23 février 2019 mais la veille, le Gouvernement vénézuélien avait ordonné de fermer la frontière à cause de menaces et face à ce que le président Nicolás Maduro a qualifié de « show de pacotille. »
Ce jour-là, l’un des camions a été brûlé et l’opposition vénézuélienne a attribué ce fait à la Garde Nationale Bolivarienne (GNB) mais on a découvert plus tard que c’était un faux positif car l’incendie avait été provoqué par les opposants eux-mêmes. Selon l’USAID, 34.000 $ de produits ont été perdus.
L’USAID a aussi reproché le fait qu’il « n’y avait pas eu d’évaluation de la nécessité de tous ces produits. » Par exemple, on y avait inclus des compléments alimentaires prêts à l’usage que l’ OFDA et le FFP « avaient dé&jà estimés inutiles car l’état nutritionnel des enfants vénézuéliens n’en justifiait pas l’usage à ce moment-là. »
Après la publication d’extraits de ce rapport par les médias, certaines personnes ont demandé, sur les réseaux sociaux, des explications à Guaidó sur la destination de cette aide humanitaire.
Le député d’opposition Luis Eduardo, premier vice-président de la Commission de Dialogue, de Paix et de Réconciliation Nationale, a dit mercredi lors d’uen interview accordée à Unión Radio, que l’audit de l’USAID est une procédure de routine azppliquée dans divers pays.
« Ce qui ne fait pas partie de la routine, c’est le résultat qu’il révèle : à peine un très petit pourcentage est arrivé dans les mains des soi-disant bénéficiaires faute de mécanismes de contrôle parce que les fonds ont été versés à des organisations fantômes et même ont fini dans un pays aussi éloigné que la Somalie. »
Ce n’est pas le premier scandale à propos des ressources gérées par Guaidó et d’autres dirigeants d’opposition.
Mi-juin 2019, l’affaire connue sous le nom de ‘cucutazo’ a été rfévélée : des représentants de Guaidó s’étaient approprié des fonds destinés à l’aide humanitaire en provenance des Etats-Unis, du Canada, d’Allemagne,? de Suède,? d’Argentine, du Chili, de Colombie, de Porto Rico et de la Commission Européenne, ainsi que les fonds receuillis lors du concert réalisé à Cúcuta.
Le soi-disant « Gouvernement par intérim » dirigé par Guaidó gère aussi des fonds des entreprises publiques vénézuéliennes à l’étranger parmi lesquelles CITGO Petroleum Corporation et Monómeros Colombo Venezolanos mais jusqu’à présent, n’a rendu de comptes à personne sur l’utilisation de ces ressources.
(Extrait de RT Espagnol)
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos