La Havane. Samedi 17 juillet 2021. CCN/Bolivarinfos/Françoise Lopez. Le gouvernement cubain attend toujours aujourd’hui des réponses de la société Twitter au sujet de sa connivence avec des actions qui cherchent à provoquer la déstabilisation et le chaos dans l’île caribéenne. Il s’agit d’accusations qui concernent également le gouvernement des États-Unis et l’administration républicaine de l’État de Floride, impliqués dans des actions visant à promouvoir des troubles comme ceux que Cuba a connus dimanche dernier.
‘Je demande à Twitter et au gouvernement nord-américain de reconnaître ou de démentir que des opérateurs politiques ont activement utilisé des étiquettes, des groupes de robots, des trolls, qui sont des utilisateurs coordonnés par des moyens automatisés, dans cette opération contre Cuba’, a manifesté (sic!) le chancelier Bruno Rodriguez la veille.
Malgré la dénonciation de ces comptes, Twitter n’a pas appliqué ses propres règles pour empêcher que ces actions soient consommées, y compris quand elles avaient appelé à l’assassinat et à la violence, a déclaré Rodriguez lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle il a accompagné le président Miguel Diaz-Canel et d’autres hauts responsables du Gouvernement et du Parti communiste de Cuba.
‘Je demande aussi à Twitter de dire s’il est vrai ou non que les systèmes de géolocalisation des comptes ont été modifiés pour tromper les gens et leur faire croire que plus de la moitié de ces comptes étaient à Cuba, alors que ceci est faux, parce que l’immense majorité se trouve hors de Cuba’, a ajouté le diplomate.
Dans sa plainte, il a également exhorté Twitter à reconnaître ou à démentir les pressions et chantages contre les dénommés ‘influenceurs’ et l’utilisation de ressources automatisées pour inonder leurs comptes et ‘créer une réalité virtuelle qui n’existait pas dans notre pays’.
Les arguments du ministre des Affaires étrangères concordent avec d’autres qui expliquent tant à Cuba que dans d’autres nations que l’île antillaise est sous les effets d’une guerre non conventionnelle, qui s’est intensifiée ces dernières semaines, et dans laquelle les réseaux sociaux sont utilisés pour fomenter des troubles tels que ceux du 11 juillet.
Cela coïncide avec les difficultés économiques ici provoquées par la conjoncture de la Covid-19 et les séquelles du blocus continu et renforcé imposé par les États-Unis, l’administration du président Joe Biden perpétrant les sanctions décidées par le gouvernement de Donald Trump.
À cet égard, Bruno Rodriguez a rejeté ce qu’il a qualifié de cynisme et d’hypocrisie de politiciens qui, aux États-Unis, se réfèrent à ces questions.
Le ministre a ainsi fait référence à un communiqué du président Biden demandant au gouvernement de La Havane ‘d’écouter le peuple cubain et de soulager (sic!) ses besoins’.
“Le président Biden ferait bien d’écouter le peuple cubain qui s’est prononcé de manière continue ces dernières années contre le blocus, et s’il veut faire quelque chose il peut aussi écouter le peuple nord-américain et lever le blocus contre Cuba et les 243 mesures qu’il a héritées du président Trump pour compliquer la gestion de son administration”, a manifesté Rodriguez.
Il a déclaré que la Maison Blanche utilise la pandémie comme un allié pour tenter de noyer les Cubains et appliquer les recettes proposées par le sous-secrétaire d’État Lester Mallory qui, en avril 1960, proposa de refuser à Cuba l’argent et les fournitures afin de provoquer la faim et le désespoir dans la population et provoquer ainsi le renversement du gouvernement révolutionnaire.
Rodriguez a également signalé la manipulation de l’aide humanitaire à Cuba comme faisant partie des attaques contre son pays, en particulier autour du hashtag SOSCuba, qui, a-t-il assuré, a émergé pour contrer le soutien à une résolution cubaine contre le blocus que la communauté internationale a approuvé à l’ONU le 23 juin.
A propos de l’étiquette SOSCuba, le ministre a demandé au gouvernement des Etats-Unis de reconnaître ou de démentir le financement de l’Agence des États-Unis pour le Développement international (Usaid) et d’autres dépendances dans cette opération conjointe avec des médias de Miami contre son pays.
Je les invite également à confirmer ou démentir le fait que les opérateurs politiques qui ont lancé cette étiquette et cette campagne ont organisé des manifestations, parfois même violentes, contre notre ambassade à Washington, qui a été attaquée au fusil d’assaut il n’y a pas si longtemps, sans que le gouvernement nord-américain n’ait dit un mot, a-t-il ajouté.
Le chancelier a indiqué que Cuba recevait une aide désintéressée de pays, d’associations et d’amis, mais rejette catégoriquement les tentatives de promouvoir une prétendue intervention humanitaire, comme celle subie par la Yougoslavie en 1999.
‘Ceux qui induisent, parlent et incitent à une intervention humanitaire appellent à une intervention militaire nord-américaine dans notre pays, en violation de nos lois et du droit international’, a-t-il souligné.