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Es Fanm Gwadloup byen doubout ?

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Non je ne vais pas attendre le 8 mars ou la fête des mères pour vous dire ce que je pense des femmes de mon pays.
La question que je pose en titre n’est ni anodine ni le fruit d’un quelconque hasard.
L’année se termine et j’ai beaucoup d’émotion en pensant à toutes ces femmes de mon pays qui souffrent de toutes ces violences dans leur quotidien. Et pourtant, nos femmes sont vaillantes, yo gaya, yo ka kenbe, sé yo ka fè zanfan péyi-la !

Je ne sais pas si tous et toutes vous vous rappelez de ce texte célèbre du “diseur” martiniquais Joby Bernabé (1985) : “Fout fanm fò fout ! Lè fanm fè tan fè fos pou fò”. Cette phrase mythique disait tout ce qu’on peut dire de la femme. L’auteur a voulu ainsi gloriyé les femmes martiniquaises et bien au-delà les femmes de notre Caraïbe.

Je ne reviendrai pas ici en détail sur les séquelles de l’esclavage dans le mindset de l’homme Gwadloupéyen. Mais il faut tout de même se dire que pendant des décennies après la “pseudo abolition” de l’esclavage, la femme a dû se battre pour enfin s’émanciper dans une société coloniale où elle a subi la double colonisation.
L’homme gwadloupéyen a-t-il oublié que durant les 3 siècles de mise en esclavage, les femmes souffraient bien plus que les hommes ?

Dans son quotidien, la femme davantage que l’homme — et ce n’est pas peu dire — subissait toutes les humiliations et atrocités que lui infligeait le colon blanc esclavagiste. La case où vivait la femme (et l’homme) était dépourvue de portes. Cela signifie que le colon blanc pouvait à tout moment et selon ses envies violer l’Africaine réduite en esclavage.
Mais l’Africain transféré en Guadeloupe au 17ᵉ siècle subissait ces violences faites à sa “compagne”, à ses filles, ses sœurs. Comment réagissait-il ? Avait-il la force mentale nécessaire pour les aider à surmonter tous ces crimes odieux et impunis ?

Ni la femme ni l’homme, tous réduits en esclavage, n’avaient pas à cette époque l’accès à l’écriture et ne pouvaient donc pas témoigner.
4 siècles après, nous n’en sommes qu’à des suppositions, des hypothèses… Pourtant, dès cette terrible époque, la femme Afro-Gwadloupéyèn se devait de résister et continuer, en dépit de ces tourments, à être.
Certaines ont parfois choisi de se suicider, d’autres comme Gertrude (à Petit-Bourg) ont su trouver la détermination nécessaire pour affronter le colon blanc.

Au lendemain de ces siècles d’esclavage et de colonialisme, l’homme gwadloupéyen s’est-il vraiment rendu compte que la femme avait davantage souffert que lui ?
“La femme noire réduite en esclavage était donc surexploitée et se trouvait au cœur de l’entreprise esclavagiste. Le système colonial tirait d’elle plus de richesses et de services que de ses homologues masculins. Elle constituait le principal facteur de pérennité de l’esclavage. Sa fertilité et sa maternité, ainsi que ses bras et ses jambes dans les champs, se combinaient pour en faire une “super esclave” aux yeux des esclavagistes.”

L’histoire de nos pays caribéens déborde de ces femmes parfois anonymes qui se sont battues pour que nous soyons ce que nous sommes, et pas seulement en Gwadloup. Puisque, outre la mythique Solitude ou la Toto de la Gwadloup, en Jamaïque il y a eu Queen Nanny Négresse Marronne, Manon et Lumina en Martinique, Anacaona à St-Domingue, et bien d’autres…

C’est dire que la femme a joué un rôle plus important qu’on ne le dit.
C’est ainsi que dans notre société matriarcale, les femmes ont souvent été considérées par les hommes comme des “Poto Mitan”. Ce concept trop réducteur, qu’on qualifierait aujourd’hui de masculiniste, a enfin été mis à la poubelle de l’histoire.

Et pour répondre à la question posée en titre, oui, dans la Gwadloup d’aujourd’hui, la femme est effectivement doubout é gaya !
Progressivement, et sans tomber dans un féminisme occidental, la femme gwadloupéyenn s’est affirmée.
Depuis plusieurs décennies, et cela se voit dans la littérature (qui sont les écrivains les plus connus en Gwadloup ?), aussi au niveau politique (faut-il citer des noms ?) et dans l’entreprenariat, les médias…

Mao Tsé-Toung disait que “les femmes sont la moitié du ciel”. C’est à se demander si en Gwadloup la femme n’est pas tout notre ciel.

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