Basse-Terre. Capitale. Jeudi 2 janvier 2020. CMA. La Présidente Josette Borel Lincertin et les conseillers départementaux se sont réunisdans l’hémicycle de l’Hôtel du Département pour le vote du budget primitif de l’année à venir, ce mercredi 18 décembre 2019.. Son montant de 878 millions d’euros dont 432 millions d’euros à l’action sociale. CCN vous livre son discours lors de cette plénière.
Je vous accueille tous ce matin avec un très grand plaisir, pour cette 4ème et dernière session plénière de l’année 2019. Avant même d’entrer dans le vif de nos débats, je souhaite d’ores et déjà que nous marquions ensemble une minute de silence en l’honneur de quatre figures du pays qui nous ont quittés.
Je pense bien évidemment à Monseigneur Ernest CABO, qui fut notre évêque pendant près d’un quart de siècle et dont j’ai tenu à saluer le ministère qui aura été marqué par une volonté constante d’inscrire la foi et la religion dans nos réalités et dans notre culture guadeloupéennes.
Je pense aussi à Geoffroy ROBERT, une grande figure de notre monde sportif, qui portait en lui une âme d’éducateur et qui, à lui seul était un symbole vivant du dévouement du bénévole qui donne son temps, son énergie et les meilleures années de sa vie pour faire progresser le pays et sa jeunesse.
Je pense également à quelqu’un de moins connu du plus grand nombre mais qui était une personnalité en côte sous le vent, je veux parler du dentiste Alain RACON qui est décédé hier brutalement alors qu’il travaillait au centre hospitalier Maurice SELBONNE. C’est une figure de Vieux-Habitants qui s’en va brutalement, et je voudrais l’associer à ce temps d’hommage.
Enfin, comment ne pas rendre hommage au pianiste basse-terrien Roland LOUIS dont nous avons appris le décès ce matin ?
Roland LOUIS était talentueux et passionné. Un homme discret dans la vie, mais qui savait transmettre des émotions par la musique. Une musique qui puisait à de multiples influences et qui appartient aujourd’hui au patrimoine de la Guadeloupe. Je lui avais décerné un « Elwa d’Or » en 2013, en tant que présidente de Région
Et je suis très émue de pouvoir dire que nous lui avons rendu un bel hommage de son vivant.
Je vous remercie de bien vouloir vous lever.
Je vous remercie.
Notre ordre du jour, bien chargé, appelle d’abord l’examen de notre Projet de Budget Primitif pour 2020.
Ce BP, mes chers collègues, sera le dernier que nous aurons l’honneur d’exécuter sur 12 mois complets, puisque n’aurons la responsabilité de mener celui de 2021, que sur 3 mois.
C’est donc avec beaucoup de soin et le souci du bon équilibre entre nos objectifs politiques, et l’exigence de la bonne gestion, que j’ai rendu, avec l’œil avisé de notre collègue BAJAZET, en charge des finances, les arbitrages qui sont aujourd’hui soumis à vos délibérations.
Conformément à notre contrat de mandature, ces arbitrages reposent sur une stabilité des taux d’imposition et sur une stratégie d’endettement, principalement à taux fixe, non risquée pour nos finances.
Je vous demanderai, une nouvelle fois, de valider ces deux orientations.
L’ordre du jour appelle également, l’examen et l’adoption du rapport de développement durable ainsi que du schéma des espaces naturels sensibles. Une présentation détaillée du schéma des E.N.S nous sera faite dans un instant par les services.
L’investissement du Département dans le domaine de l’eau potable est l’une de nos grandes réussites.
Même s’il convient de rester humble au regard des difficultés que connaissent encore nombre de nos compatriotes qui, comme chez moi, manquent d’eau, je suis très fière de l’action que nous avons conduite.
Au cours de notre mandature, le Département a su mobiliser les autres acteurs sur cette problématique. Il a su être une Collectivité solidaire qui se sera saisie de cette question parce que les Guadeloupéens le lui demandaient.
Nous avons ainsi réalisé plus de 50 km de réseaux, rénové ou construit 8 usines, investi plus de 50 M€…
Ce sont là des actions concrètes qui ont eu un effet immédiat dans plusieurs zones de notre territoire touchées par les coupures d’eau comme Les Saintes, La Désirade, mais aussi le nord Grande-Terre, le nord Basse-Terre ou la Côte sous le vent.
Aujourd’hui ces zones, directement par l’action du Département, ne connaissent plus de problèmes d’eau.
Mais ce n’est pas tout…
Notre opérateur, l’Office de l’eau, s’est également investi d’une mission tout aussi importante : celle d’apporter un appui technique aux EPCI et aux opérateurs de l’eau potable.
C’est la raison pour laquelle j’ai demandé au collègue SIGISCAR, de nous dresser ce matin un premier bilan de cette mission d’appui en matière d’AEP mais aussi d’assainissement.
Je veux d’emblée le remercier, ainsi que toute l’équipe de l’Office de l’eau, qui par un travail discret, font avancer le règlement de la très sensible problématique de l’eau en Guadeloupe.
Tous ensemble, il nous reste cependant, encore et toujours, à finaliser le syndicat unique qui doit nous permettre d’installer enfin en Guadeloupe une gouvernance rationnelle de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe.
L’ouvrage est toujours sur le métier, reconnaissons-le.
Mais nous avançons.
Il y a quelques jours, j’ai reçu avec M. le président de Région et les présidents d’EPCI, les collectifs d’usagers de l’eau pour continuer d’avancer ensemble. Demain, nous recevrons dans cette même formation les organisations syndicales à qui nous redirons notre volonté de construire ce futur syndicat unique sans casse sociale, c’est à dire sans licenciement.
C’est un objectif aujourd’hui partagé par toutes les collectivités impliquées et déterminées à proposer à la Guadeloupe cette gouvernance rationnelle que nous appelons tous de nos voeux et pour laquelle le Conseil départemental oeuvre sans relâche car nous voulons une Guadeloupe qui avance et qui réussit.
La Guadeloupe qui avance, la Guadeloupe qui réussit…
C’est aussi celle que nous mettrons en avant à la fin de notre réunion, par la remise de nos premiers « Trophées de l’insertion – Talents de créateurs », à 10 allocataires du RSA qui ont réussi leur réinsertion en créant leur propre entreprise.
Je veux saluer la collègue MAXIMIN-BAJAZET d’avoir eu l’idée de ces récompenses, ainsi que le Président de la CILE, le collègue CALIFER.
Nous devons en effet mieux valoriser ces parcours de réussite pour qu’ils servent de modèle à ceux qui doutent d’eux-mêmes, pour leur rappeler que l’on peut s’en sortir, à condition que l’on s’en donne les moyens…
Bravo à vous tous !
Je vous félicite pour le courage que vous avez eu de vous lancer. Sachez que le Département, votre Collectivité, se tiendra à vos côtés tout au long de votre parcours.
Pour répondre à la demande de nos compatriotes exprimée lors des labs de l’insertion, nous avons décidé, ensemble, de renforcer l’axe de notre Programme Départemental d’Insertion consacré à la création d’entreprise.
Cette ambition ne peut se réaliser sans le partenariat étroit que nous avons noué avec l’ADIE, Initiative Guadeloupe et la WILL ACADEMY.
Je vous remercie MM. TRINELLE, FISCHER et MENAGE pour votre présence parmi nous. Je vous demanderai d’intervenir au terme de nos débats pour présenter la palette d’outils solidaires que vous mettez à disposition de nos bénéficiaires du RSA.
Libérer nos « trésors bloqués », ainsi que le suggérait Nainsouta…
Préparer la Guadeloupe que nous laisserons à nos enfants….
C’est également l’objectif que j’ai assigné au nouveau cycle de Congrès des élus départementaux et régionaux que nous avons initié, ici même, au premier semestre.
Dans le prolongement de nos travaux de juin dernier, c’est donc une XVIè réunion du congrès qui se tiendra ce vendredi au Conseil régional, selon un ordre du jour décidé conjointement et validé la semaine dernière par la plénière des élus régionaux.
Lors du XVe Congrès, nous avions à la fois fixé un cap et une méthode dans les deux résolutions adoptées, je le rappelle, à l’unanimité.
Le cap, c’était de travailler à une évolution souhaitable de la gouvernance de notre territoire au regard de son organisation actuelle et de la nécessité de rendre plus efficaces les politiques publiques.
La méthode, c’était la mise en place d’une commission ad hoc rassemblant des élus du Département et de la Région, les parlementaires et des représentants des maires et des agglomérations, afin de travailler sur les pistes d’évolution possible de cette gouvernance, notamment celles proposées au fil des riches débats de notre congrès de juin par les partis politiques et par les experts que j’avais sollicités dans les champs de la fiscalité, du droit constitutionnel et de l’économie.
Bien sûr, on pourra toujours regretter que la méthode n’ait pas été parfaitement suivie, dans la mesure où la commission ad hoc n’aura, en définitive, travaillé que quelques semaines, faute d’avoir été installée plus tôt.
Mais, en choisissant de regarder le verre à moitié plein, ce XVIè congrès constitue bien la poursuite de la démarche que nous avons initiée.
Cette démarche consistait, je le rappelle, à rouvrir le débat sur des sujets qui avaient beaucoup divisé la Guadeloupe, ses élus et ses forces politiques.
En prenant le risque de remettre le Congrès sur les rails autour des enjeux de gouvernance, mon pari – car c’en était un ! – était de penser que nous pouvions tourner la page des divisions du passé et nous mettre désormais d’accord sur au moins trois points précis :
– 1) accord sur un diagnostic, d’abord, que l’on pourrait résumer en deux mots – « impuissance publique » – face à de nombreux maux tels que le chômage de masse, la fuite de nos jeunes cerveaux, le vieillissement de notre population qui s’ensuit, nos pénuries d’eau, nos déchets mal traités ou encore nos transports déficients ;
– 2) accord, dès lors, sur la nécessité de faire évoluer au sein de la République le cadre dans lequel les pouvoirs publics, et singulièrement les collectivités locales, exercent actuellement leurs missions ;
– 3) Et, enfin, accord sur le fait que les solutions et les formules envisagées il y a 20 ans ne sont plus forcément adaptées à la situation d’aujourd’hui.
Au vu des débats et des résolutions du congrès de juin, mais aussi du forum de la société civile que la Région a organisé le 4 décembre dernier et des travaux de la commission ad hoc, je crois pouvoir dire que ce triple accord perdure et qu’il nous permet d’espérer des échanges encore très constructifs lors du congrès de ce vendredi.
Plusieurs aspects de la problématique de la gouvernance locale y seront donc mis sur la table :
– la question de la révision constitutionnelle envisagée par le Gouvernement, et la demande que les élus de Guadeloupe pourraient formuler pour aboutir à la différenciation renforcée souhaitée dans la première résolution du congrès de juin dernier, à savoir celle permettant l’élaboration de normes à l’échelon local, ce qui revient autrement dit à domicilier davantage de responsabilités au niveau local dans un certain nombre de matières que nous avions énumérées : notamment les politiques de l’emploi, le développement économique, ou encore la fiscalité ou l’urbanisme….
– la question de la répartition des compétences entre, essentiellement, la région et le département, de manière à poursuivre la réduction des chevauchements de compétences entre nos deux collectivités engagée par la loi NOTRé. Notre objectif demeure d’engager un travail pouvant conduire à constituer des blocs de compétence mieux définis rendant plus lisibles et plus efficaces nos politiques publiques notamment dans les infrastructures routières, les collèges et les lycées, mais également le sport ou la culture, qui restent pour l’heure des compétences aujourd’hui partagées.
– enfin, la question de notre organisation territoriale qui – nous sommes nombreux à le penser quelles que soient nos sensibilités politiques – reste à parfaire et à simplifier tant l’émergence des communautés d’agglomération ces dernières années est venue complexifier la mise en œuvre de nos politiques publiques. La question du devenir de ces EPCI sera probablement centrale dans nos débats, dans un contexte où leurs compétences principales – eau, transports, déchets – apparaissent défaillantes aux yeux de notre population, alors même que par ailleurs, les compétences de la région et du département ne se chevauchent plus guère.
Au vu d’un si copieux menu, chacun comprend donc que ce Congrès ne devrait pas être un Congrès pour rien, ni un Congrès de plus.
Il ne marquera pas non plus, à lui seul, un aboutissement, car il appellera – j’ai eu à le dire – au moins une autre réunion qu’il nous reviendra très probablement d’organiser ici-même à la fin du premier semestre 2020.
Pour ma part, et sur le fond, vous connaissez la position personnelle qui a été la mienne dès avant le congrès de juin et que j’ai continué de défendre par la suite en disant qu’il nous revenait de « trouver le sens du changement que nous voulons pour la Guadeloupe ».
Je crois, en effet, non seulement souhaitable mais possible de construire une voie d’évolution spécifique à la Guadeloupe qui pourrait être une alternative aux solutions toutes faites et aux tranchées dans lesquelles, je l’ai dit, nous nous sommes trop souvent murés – l’article 73, l’article 74 – alors que leurs frontières ont eu tendance à s’estomper, voire désormais à se confondre en pratique.
J’ai appelé cela « l’article 97-1 » car c’est la meilleure façon de résumer l’objectif qui serait d’ouvrir la voie à l’élaboration d’une gouvernance véritablement à la carte pour chaque territoire, et singulièrement la Guadeloupe.
Il s’agirait, je le rappelle, de demander au gouvernement de permettre à chaque territoire ultramarin d’élaborer sa propre loi organique dans laquelle figurerait d’une part la répartition des compétences souhaitées entre l’Etat et l’échelon local, ainsi que les domaines dans lesquels serait dévolu un pouvoir normatif local, et d’autre part l’organisation territoriale originale que nous souhaiterions mettre en place.
Une telle approche permettrait à chaque territoire de placer, selon son choix, le curseur en fonction du degré de différenciation qu’il souhaiterait par rapport au droit commun, soit très proche de celui-ci comme aujourd’hui, soit en allant vers une plus grande autonomie. Ce serait à nous de décider.
Cette option garde aujourd’hui plus que jamais ma préférence et je la défendrai, car elle a le mérite de nous obliger à travailler d’abord sur ce que nous voulons, sur notre projet, avant d’aller négocier sa faisabilité avec l’Etat, ce qui dans le contexte actuel ne sera pas facile….
Mais c’est là une approche pragmatique qui ne consiste pas à croire qu’il suffit d’adopter un article ou de choisir une organisation institutionnelle pour régler d’un coup de baguette magique les problèmes du pays.
Ce qui se passe à Saint-Martin en ce moment doit, de ce point de vue, requérir toutes notre attention…
Ce qui se passera en Guyane, qui a annoncé aujourd’hui la tenue d’un Congrès pour le 14 janvier, sera également à observer.
C’est pourquoi, pour affiner tout cela, la commission ad hoc devra poursuivre son travail, dans les prochains mois, selon un rythme évidemment plus soutenu à partir des premières semaines de janvier, quand le Département exercera de nouveau la présidence du Congrès.
D’ici là, j’invite donc l’ensemble des élus du Département à être présents vendredi et à participer à ces débats essentiels pour l’avenir de la Guadeloupe.
Voilà pour ces propos liminaires à l’entame de nos travaux de ce matin.
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Mes chers collègues, comment ne pas évoquer ce matin nos deux magnifiques miss guadeloupéennes…
Clémence BOTINO, Miss France 2020, et Ophély MEZINO, Première Dauphine de Miss Monde, qui ont fait briller la Guadeloupe de mille feux ce week-end.
Elles sont venues, si opportunément, rappeler que notre petite Guadeloupe est dotée de potentialités extraordinaires, et que l’une d’entre elles, est la force de l’engagement et de la créativité de sa jeunesse.
Nos deux miss symbolisent une Guadeloupe qui croit en ses chances, une Guadeloupe qui ose et nous sommes tellement fiers d’elles…. Et les misérables attaques racistes qui ont visé Clémence BOTINO ne m’inspirent qu’un profond mépris pour leurs auteurs.
Merci à toutes les deux, mesdemoiselles, pour ce parcours remarquable qui doit inspirer plus d’un.
Je crois qu’elles méritent quelques applaudissements…
Oui, elles méritent amplement ces applaudissements car, au fond, c’est vous, les jeunes de Guadeloupe, qui aiderez les politiques que sommes, à déterminer la direction que nous devons donner à notre « péyi ».
Ne croyez pas un seul instant, surtout vous, jeunes femmes guadeloupéennes, que votre liberté, votre talent, votre imagination, sont cantonnés aux limites que l’on veut parfois vous imposer.
Vous êtes plus fortes que tout cela !
Votre force transcende ces carcans !
Par vos rêves, vos réussites, vous devez nous aider à choisir un meilleur destin pour notre Guadeloupe.
En fin de compte, chère jeunesse, notre succès collectif, dépend de vous…
Je souhaite, en effet, Mesdames, Messieurs les conseillers départementaux, que cette réussite de Clémence et d’Ophély, soit un peu notre succès collectif.
Il doit nous redonner espoir en nos capacités, en ce que nous sommes capables de réaliser ensemble, si nous le souhaitons vraiment.
Clémence a une formidable année qui s’ouvre devant elle. Ce sera pour elle une belle aventure que nous suivrons au plus près.
Pour Ophély MEZINO, ce sera la poursuite d’un rêve en tant que Miss World Europe. Mais, j’avoue que nous avons eu quelques contacts qui me laissent espérer qu’elle pourrait accepter d’être une formidable ambassadrice du Département de la Guadeloupe dans le Monde, que ce soit pour valoriser nos fameux trésors du patrimoine départemental, que ce soit aussi pour valoriser et promouvoir les richesses de notre biodiversité, comme nous souhaitons le faire l’année prochaine.
J’aurai, en tout cas, à vous faire part de la concrétisation de cette belle idée qui mettrait en valeur, non seulement notre collectivité et notre territoire, mais également notre jeunesse, notre avenir.
Notre jeunesse, c’est d’ailleurs l’une des priorités de notre Budget Primitif 2020.
60 M€ sont consacrés à la politique enfance et jeunesse.
Nous continuerons à nous occuper de ces quelque 1000 enfants qui nous sont confiés.
Nous voulons, coûte que coûte, leur redonner des perspectives. C’est notre mission de cœur.
C’est pour cette raison que nous renforcerons nos partenariats publics et privés pour encore améliorer la prise en charge de ces enfants.
Je reste persuadée que certains qui ont été suivis par le Département, ont connu de belles réussites professionnelles. C’est tout l’enjeu de notre politique et de notre travail depuis 2015.
C’est pourquoi, nous lancerons en 2020 une enquête pour connaître les chemins qu’ils ont empruntés.
L’année prochaine, nous achèverons par ailleurs la reconstruction de la Maison départementale de l’enfance.
Les locaux actuels sont tout simplement indignes, obsolètes, et certainement pas à la mesure de l’accueil de nous devons offrir à ces jeunes vies brisées.
Nous serons encore aux côtés de nos jeunes avec le FAJ que nous augmentons de 50 000 € pour le porter à 350 000 €, avec le financement des services civiques et bien d’autres dispositifs ou actions que nous renforçons en 2020.
Notre jeunesse… Lui offrir les meilleures chances de réussite…
C’est aussi notre objectif avec notre politique enseignement.
Je vous propose d’y affecter près de 14 M€ pour 2020.
14 M€ pour les grosses réparations dans les collèges, la poursuite de notre programme de confortement parasismique, le déploiement de notre plan numérique et les aides départementales aux étudiants.
Avec notre politique d’insertion, notre premier budget, nous prenons par la main nos compatriotes socialement exclus pour les mener, peu à peu, vers une réinsertion par l’emploi.
C’est notre priorité.
Nous y consacrons 289 M€ en 2020.
J’ai évoqué précédemment ces 10 jeunes que nous allons récompenser en fin de matinée. Ils sont l’exemple même de la réussite de notre politique et du rapprochement gagnant-gagnant que nous avons opéré avec le monde de l’entreprise.
Je pense aussi aux conventions que nous avons signées avec la Ligue Guadeloupéenne de Football et le MEDEF qui permettront à plusieurs centaines de jeunes sportifs de profiter d’un accompagnement multi-partenarial pour leur formation et leur embauche.
La collègue ENJARIC en dira quelques mots supplémentaires lors de la discussion générale.
Je pense également au déploiement de la clause sociale d’insertion dans les marchés publics.
Vous le savez, nous ambitionnons un accès à l’emploi pour 1100 personnes sur trois ans. Nous disposons d’ores et déjà de résultats très concrets de cette action avec 100 salariés en insertion depuis le début du chantier de la reconstruction du CHU.
Mes chers collègues, nous le savons tous, l’inégalité règne en matière de parcours de vie.
Notre responsabilité politique, telle que les citoyens nous l’ont confiée, est donc bien là : agir pour permettre un rééquilibrage, pour l’équité, pour la cohésion sociale de notre société guadeloupéenne.
C’est cette volonté assumée, je dirais même revendiquée, qui nous conduira en 2020 à être très fortement présents aux côtés de nos aînés avec une action globale budgétée à 91 M€.
Nos « Gran Moun » veulent rester à leur domicile parmi leurs souvenirs, leurs photos, leurs petites habitudes…
Le Département n’ira pas à l’encontre de cette volonté.
Nous consacrerons ainsi en 2020 des moyens encore plus importants dédiés à l’APA à domicile, aux aides ménagères ou encore à la garde de nuit.
Je note avec satisfaction que le la déclinaison locale du Plan logement Outre-Mer 2 consacre – je dirai, enfin ! – une part plus importante à la prise en compte du vieillissement parmi ses priorités.
Je me félicite que nous soyons enfin entendus par l’Etat sur cette problématique que nous avions déjà anticipée à travers notre dispositif d’aide à l’adaptation du cadre de vie de nos seniors que nous portons en 2020 à 400 000 €.
En 2020, chers collègues, nous prendrons aussi par la main nos personnes en situation de handicap pour leur donner toute la place qui doit être la leur dans notre société.
Au-delà des crédits de plus de 40 M€ qui seront affectés à nos dispositifs d’accompagnement, les personnes en situation de handicap attendent du Département qu’il améliore avec ses partenaires, l’ARS et la CAF, le fonctionnement de la MDPH.
Si beaucoup a déjà été fait par notre Collectivité, j’entends cette revendication.
La collègue Chantal LERUS, qui a reçu les organisations représentatives des personnes en situation de handicap, à toute ma confiance pour apporter en 2020 les réponses qu’elles attendent.
Mes chers collègues.
Vous connaissez mon attachement aux questions liées au développement durable.
En ce début de 21è siècle, les menaces pesant sur le climat, la biodiversité et la qualité des eaux de la planète sont telles, qu’elles en appellent à la responsabilité individuelle et collective de tous.
Et particulièrement ici en Guadeloupe, où nous ignorons trop souvent à quel point notre biodiversité est exceptionnelle.
Du fait de sa transversalité, l’enjeu écologique doit être au cœur de toutes nos politiques publiques.
Les actions que nous déclinons dans le Schéma des espaces naturels sensibles et dans le Rapport de Développement Durable de la Collectivité, signent concrètement notre engagement pour la planète.
Je vous invite donc à adopter ces documents dans quelques instants.
Pour rappeler l’importance de toutes ces actions, j’ai souhaité, à l’instar du livre « Majestueuse Guadeloupe », qui magnifie les trésors des patrimoines historique et environnemental de notre Collectivité, l’édition d’un beau-livre qui souligne le caractère hautement remarquable de la biodiversité qu’abritent les espaces naturels sensibles dont nous avons la gestion.
J’ai chargé mon Cabinet et le service de l’environnement, de travailler en étroite collaboration à la réalisation de cet ouvrage, pour une parution au premier semestre 2020.
A l’heure où la biodiversité est partout en crise… Où les dégâts subis sont parfois irréversibles…. A l’heure où une nouvelle gouvernance de la biodiversité s’organise en incitant au regroupement au sein de l’Office français de la biodiversité, des organismes traitant de la biodiversité…
A l’heure où la place de notre Collectivité est mise en périphérie des travaux de préfiguration de l’ARB et cela sans égard pour l’importance de notre patrimoine foncier et sans considération pour nos compétences réglementaires…
A l’heure où la question des ressources affectées aux Conseils départementaux pour leur permettre d’entretenir les espaces naturels sensibles est menacée, j’affirme, chers collègues, qu’il est urgent de faire connaître dans ce domaine l’action menée ici en Guadeloupe par le Département.
De même, il est indispensable de répondre à la sollicitation de l’ADF, qui appelle l’ensemble des départements à adopter une motion demandant au Gouvernement d’exclure les dépenses de protection des E.N.S, du champ des dépenses contraintes par le Contrat de Cahors.
Je vous propose d’y donner suite avec la proposition de motion qui vous a été remise.
***
Mesdames, messieurs les conseillers départementaux, en acceptant notre mission sociale au sein du Département, nous savions que nous ne serions pas toujours récompensés par des réussites rapides et définitives.
La route devant nous est encore longue…
Mais je crois pouvoir dire que nous disposons d’un bon bilan.
Notre Budget Primitif 2020 est un solide jalon supplémentaire vers cette Guadeloupe solidaire que nous bâtissons, année après année.
Notre réussite se mesurera aussi par les souffrances que nous aurons permis d’éviter, et l’espoir que nous aurons donné à beaucoup en leur prenant la main.
Nous ne verrons peut être pas la concrétisation de tout ce que nous avons lancé au cours de cette mandature.
Les chantiers sont si nombreux…Mais nous avons eu le mérite, ici, d’engager tous ceux qui concernent le Département.
Savoir que nos jeunes seront mieux lotis que nous grâce à notre action, est la meilleure des récompenses.
Je vous demande de regarder avec moi par-dessus les difficultés d’aujourd’hui, pour envisager les réussites de demain.
« La santé des yeux réclame des horizons » disent d’aucuns.
Nos deux exceptionnelles miss – Clémence et Ophély – nous montrent le chemin de cette Guadeloupe qui réussit, qui veut croire en ses rêves, et pour laquelle je me suis engagée en politique il y a une quinzaine d’années.
Alors chers collègues, soyons toujours résolus à agir tous ensemble !
Je ne pourrais tout-à-fait conclure mon propos sans vous souhaiter à tous de Bonnes fêtes de fin d’année en famille et, par anticipation, une Bonne Année 2020.
Je vous remercie de m’avoir écoutée.