Guadeloupe. A tout pays dédié : Ernest Pépin
C’est tout l’univers du grand écrivain et poète de la Guadeloupe que l’on retrouve à travers ce recueil de poèmes inédits
Pointe-à-Pitre. Vendredi 22 mars 2024. CCN. Cete anthologie de poèmes d’Ernest Pépin, la plupart inédits, est celle d’un « petit pays », la Guadeloupe, et en est, pour reprendre le célèbre titre de Pablo Neruda, le Chant général.
Ernest Pépin est en effet un poète « national » et son œuvre poétique, depuis plus de quarante ans, entre en dialogue avec celles des plus grands poètes caribéens de langue française, Saint-John Perse, Aimé Césaire ou Édouard Glissant.
Entre mémoire et présent, cette anthologie est un hymne à la Guadeloupe, à son histoire, à sa géographie et à son peuple, à la créolisation de sa culture et traverse de poème en poème, de « X » à « Chemin faisant », les réalités de cette île, depuis son origine jusqu’à l’ouverture au Monde qui caractérise désormais la Caraïbe, lieu emblématque de la pensée « archipélique » si chère à Édouard Glissant dont Ernest Pépin fut un ami et qui invita à « s’accorder à ce qui du monde s’est diffusé en archipels […], ces sortes de diversités dans l’étendue, qui pourtant rallient des rives et marient des horizons ».
Lui aussi Homme d’archipels, Ernest Pépin parcourt l’étendue illimitée des misères et des opprimés du Monde, en une poésie de toute indignation, à veines ouvertes, dans le vœu de tout pays possible et à tout pays dédié.
Né en 1950 au LamenFn, en Guadeloupe, Ernest Pépin est un des plus importants poètes des Antilles et des Caraïbes. Célébré pour ses romans, L’Homme-au-bâton, Le Tango de la haine, L’Envers du décor, Tambour-Babel, Toxic Island, il est lauréat de nombreux prix littéraires dont le prix Casa de las Americas, le prix littéraire des Caraïbes, le prix RFO des Caraïbes et est membre du prix Carbet.
A TOUT PAYS DEDIE A Ernest PEPIN
Postface de Guillaume Robillard
La chair de sa poésie ne vise pas seulement aux profondeurs intimes mais épouse, en une précieuse nécessité, les soubresauts de l’histoire de sa terre.
Dans le poeme « Guadeloupe berce les fetiches », Ernest Pepin se penche sur son pays natal pour dire la pierre gravée de son passé et donner un sens à une histoire dont il salue et retrace poétiquement l’épopée et les dates essentielles.
Dans « Amers d’outre-mer », il salue cette mer qui entoure l’ile et qui lui est écrin tout en proposant une réécriture subtile de « Amers » du prix Nobel Saint-John Perse, lui aussi natif de Guadeloupe, ou cette fois l’ile et la mer sont chantées par un pêcheur guadeloupéen – mer d’ou provint un pan majeur des peuples caribéens, comme tant d’autres diasporas noires de l’Amérique, par l’indicible transport dans la cale du bateau négrier.